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Littérature
29.
Jean AICARD
(1848-1921). 4 L.A.S. à un ami ; 7 pages in-12 ou in-8.
150/200
Il le prie de passer chez lui un soir et lui souhaite la bonne année… Il le prie de faire porter un mot à Duberry, secrétaire
général de la Comédie Française…
La Garde 2 novembre.
« J’ai été sottement malade et je n’ai pu remuer ma plume depuis
quelques jours. J’aurais bien voulu lire votre discours où peut-on l’avoir ? ». Faut-il lui envoyer les 20 francs qu’il a reçus du
cercle Pierre Dupont de Lyon ainsi que sa cotisation ?...
12 décembre
. Il le félicite pour son discours « exquis » et le remercie du
bien qu’il y a dit de lui. Il n’a pu lui envoyer les deux louis, car il est débordé de travail, mais il les lui apportera lui-même dans
3 semaines, « et je vous dirai comment et combien j’ai travaillé […] 5 actes en vers, est-ce une excuse ?... On joint un billet a.s.
de remerciements et une invitation annotée à la représentation d’
Orphée
du 11 juillet 1903 au
Théâtre antique d’Orange 
; plus
une coupure de presse…
30.
Gabriele d’ANNUNZIO
(1863-1938). Manuscrit autographe signé,
Pour “Schéhérazade”
, [1910]
; 1 page in-4.
1.000/1.500
Beau poème en prose, publié dans le n° 4 (15 juillet 1910) de
Schéhérazade
, la luxueuse revue de François Bernouard et
Jean Cocteau.
« ... Et le témoin ailé n’est autre que la divine Tristesse. Car la Tristesse est la muse étrusque. C’est elle qui accompagnera
sur les routes de l’exil et de l’enfer un grand Étrusque coloré par la bile noire. N’as-tu jamais pensé que Dante a repris l’art de
peindre les vases et l’a rendu géant avec sa main toute-puissante ? Le Premier Cantique presque entier n’est-il pas en figures
rouges sur fond noir, en figures noires sur fond rouge ? Ne vois-tu pas tels de ses vers reluire de ce noir métallique qu’ont
certaines poteries ? Et ses ombres ne sont-elles pas semblables aux vivants, comme les mânes sculptés dans ces albâtres ?... »
Reproduit en page 11
31.
François d’Arbaud de Porchères
(1590-1640) poète lyrique, élève et ami de Malherbe , un des membres
fondateurs de l’Académie française. L.A.S. « Deporcheres », au Marquis de Brezé, maréchal de France, à Milly ;
2 pages in-fol., adresse avec cachets de cire rouge sur lacs de soie blanche (qqs rouss.).
1.000/1.200
Très rare lettre. Il regrette d’être arrivé trop tard pour le saluer le jour de son départ et tenir ses promesses : « ne vous y
trouvant plus, je pensai qu’elles et moi estions desja sortis de votre memoire, quand vous le fustes de cette ville »... Il pensait
ainsi avoir davantage de temps pour corriger son travail, si bien « qu’allors que vos lettres m’en ont fait une demande nouvelle,
il n’estoit pas en estat d’aller en vos mains si plein de ratures : ni moi en cette resolution de vous le fere lire avec tant de peine.
Ainsi j’impute la premiere de mes deux fautes plustost à la dilligence de votre depart, qu’à la paresse de ma plume ; et la
segonde, à la crainte de vous importuner avec des escrits brouillez et confus »... Il le prie de croire qu’il tiendra néanmoins ses
engagements dès son retour...
Reproduit en page 11
32.
Paul ARÈNE
(1843-1896). L.A.S., Paris mercredi, à Isambert ; 3 pages in-8.
100/120
Il a eu le plaisir d’être présenté à Terrier, qu’il a jugé « le plus charmant et le moins solennel des ministres ». Il lui a parlé
de la situation de son frère Jules Arène, qui depuis longtemps mériterait d’être consul de première classe et décoré : « Dans
sa situation de Charleroi un plus long déni de justice prendrait les airs d’une disgrâce ». Il prie de le rappeler au souvenir de
Terrier, et de plaider chaleureusement la cause de Jules…On joint un prospectus impr. des Jeux floraux de 1885, un fac-similé,
etc.
33.
Marcel ARLAND
(1899-1986). Manuscrit autographe signé,
Fin de vacances
; 2 pages in-4.
400/500
Courte nouvelle, récit du dernier jour de vacances pluvieuses sur la côte, dernier jour pour que Mlle Francine Decommun,
membre du corps enseignant, trouve un amant : et de flâner en direction de la place du village, imaginant la rencontre d’un
homme grand et beau, ou d’un garçon innocent qu’elle pourrait gronder (un peu), ou d’un automobiliste qui la sauverait après
l’avoir blessée, ou encore, du gros patron de pension d’il y a dix ans…
34.
Miguel Angel ASTURIAS
(1889-1974). Poème autographe signé,
Me sueñas, ya lo se...
, Paris 31 août 1968
;
2 pages in-4 ; en espagnol.
1.000/1.500
Beau poème de 21 vers, plein de nostalgie et de tendresse, évoquant son pays, le Guatemala, dont il était devenu l’ambassadeur
en France en 1966, après en avoir longtemps été tenu exilé. Plus connu comme romancier, Asturias était aussi un grand poète,
et c’est pour l’ensemble de son œuvre qu’il avait reçu en 1967 le Prix Nobel de littérature. [Traduction : « Tu me rêves, je le sais,
mais de si loin, que déjà je ne dois plus être celui que tu rêves ! Je suis cela, ma Patrie, ton rêve »...] :
« Me sueñas, ya lo sé,
pero tan lejos,
que ya no debo ser
el que tú sueñas !
Eso soy, Patria mia,
sueño tuyo”…
Reproduit en page 11