Mercredi 18 mai 2016
Livres, Photographies et Instruments
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Russie
]
TOLSTOÏ (Lev Nikolaïevitch).
Anna Karenina [titre en russe].
Moscou, T. Ris, 1878. 3 vol. in-8, 369 + 493 p. et [1] ff. blanc + 413 p. [1] ff.
blanc, demi-basane marbrée postérieure, dos lisses avec ex-libris doré en
pied (dos frottés, qq. auréoles et rousseurs, de rares surcharges au
crayon, qq. feuillets légèrement dentelés, lacune angulaire au dernier
feuillet du tome I, renforcée au revers, avec perte de texte).
Première édition en librairie et première édition complète du texte
.
Rédigé à partir de 1873, Anna Karénine a paru initialement sous forme de
feuilleton de 1875 à 1877 dans la revue Ruskii Vestnik. Son succès
phénoménal étonna Tolstoï lui-même. Mais, en raison d'une brouille entre
l'auteur et l'éditeur Mikhail Katkov, la livraison finale ne fut pas publiée. Les
lecteurs durent attendre la publication en librairie pour connaître la fin de
ce beau roman, l'un des plus grands chefs-d’œuvre de la littérature russe,
à propos duquel Dostoïevski écrivit : "[...]
Anna Karénine, en tant qu'œuvre
d'art, est une perfection
[...]
et une perfection à laquelle rien ne peut se
comparer dans les littératures européennes modernes
". Anna Karénine est
aussi la dernière œuvre littéraire de Tolstoï qui, depuis la publication de
Guerre et Paix en 1869, tente de se consacrer à la vie rurale et à
l'éducation des paysans, en se tenant éloigné de ce qu'il appelle "
la
dégoûtante littérature et les littérateurs
" qui lui ont pourtant valu tous les
honneurs... Exemplaire provenant d'une famille de russes blancs émigrée
en France, relié ultérieurement et frappé, en pied des dos, des initiales de
l'un des descendants : P. E. pour P. Evdokinoff.
Harvard, The Kilgour Collection of Russian Literature, n° 1196
.
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Russie
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Manuscrit
] [
Moscou
] [
Saint-Pétersbourg
].
RECY (Georges
de).
Manuscrit autographe - Vers Moscou et St-Pétersbourg par Berlin
[couronnement Nicolas II].
1896. In-4, oblong, 1 feuillet de titre, 18 feuillets
de texte et 18 feuilles cartonnées montées sur onglet sur lesquelles
figurent des documents officiels du temps, des dessins originaux de
l'auteur, des estampes, souvent rehaussées, et des photos originales,
bradel noir en percaline.
Récit d'un voyage à travers l'Allemagne et la Russie en direction de Saint-
Pétersbourg et Moscou, ou le point de vue original d'un officiel français sur
l'architecture, l'art, les coutumes et les mœurs allemandes et russes, en
texte, dessins, gravures et photos originales.
Un contexte et un auteur : le 26 mai 1896, le dernier Tsar de toutes les
Russies, Nicolas II, et sa femme Alexandra Fedeorovna, sont couronnés
dans la cathédrale orthodoxe de l'Assomption. L'événement, d'une
importance capitale pour le peuple russe et toutes les grandes puissances
étrangères de l'époque connait un double retentissement : en politique
étrangère et d'un point de vue médiatique puisque l'entrée solennelle et la
cérémonie sont filmées et le plus largement diffusées.
Une délégation française officielle compte bien sûr des hauts généraux et
ministres, mais à sa suite, nombre de hauts fonctionnaires ou
personnalités importantes furent conviés. Parmi eux, Georges de Récy
(1852-1923), attaché au ministère des Finances, entreprit le voyage
jusqu'à Moscou.
Cet esprit diplomate, à la prose plutôt quelconque, s'avère être un curieux
et passionné amateur d'art (il est connut pour son ouvrage sur
l'ornementation sur cuir, des conférences sur l'histoire de l'ornement et la
réalisation d'ex-libris), gourmand de paysages et de nature exotique, en
quête de couleurs locales, d'autochtones vrais, malgré d'imbus préjugés
aristocratico-bourgeois de la France de la fin du XIXe siècle ; mais surtout,
fin croqueur et photographe amateur, il agrémente sa narration de
nombreuses images saisies sur le vif.
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