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LECLERE

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Le Musée du Parfum vient d’ouvrir ses portes sur le très chic Faubourg Saint-Honoré. Enfin, un lieu intégrale-

ment consacré à la plus mystérieuse des substances : venez donc y humer sans modération !

www.artefact-leclereblog.fr

Il manquait à Paris, ville du luxe, de l’art et de la mode, un temple

spécifiquement consacré au parfum, ce produit de raffinement qui

parachève autant une toilette que la réputation d’excellence de

notre capitale. C’est donc chose faite, et bien faite, puisque ledit

musée s’est installé dans le bel hôtel particulier du 73, Faubourg

Saint-Honoré, ancienne Maison Christian Lacroix, et que sa collec-

tion comme ses parcours ont été composés par un conseil scienti-

fique et culturel rassemblant pas moins de seize experts, parmi les-

quels des créateurs ou des spécialistes issus de grandes maisons

françaises comme Guerlain, Hermès, Cartier, mais aussi Nicolaï

et Red Berry, et également des journalistes, des écrivains et des

biologistes. Une synergie d’autant plus nécessaire que la formule

de découverte était entièrement à inventer et qu’il fallait une péda-

gogie bien spécifique pour faire pénétrer le public dans un monde

tout à la fois envoûtant et largement méconnu. Il faut dire que, d’un

côté, le cinquième sens a été plus fréquemment inhibé que cultivé,

parce que rappelant nos origines animales ; de l’autre, que sa pra-

tique est particulièrement subtile, puisque son objet est immatériel,

invisible, qu’il ne se saisit « qu’à travers la fumée », ainsi que le

suggère l’étymologie latine du mot (

per fumum

).

Fragrance éternelle

«

Depuis la nuit des temps, les hommes n’ont cessé de capturer

l’empreinte olfactive des plantes, des fleurs et parfois des animaux,

pour s’en recouvrir et les donner à sentir.

», nous rappelle-t-on, au

musée. Bien qu’évanescent, le parfum n’en est donc pas moins

présent depuis toujours dans l’Histoire humaine. La meilleure ma-

nière de le rendre un peu plus concret à notre esprit est donc

de nous en narrer la longue histoire, ce qui constitue le premier

parcours initiatique qu’offre le lieu, un parcours jalonné d’icono-

graphies, d’objets, de décors et de dispositifs olfactifs, et qui nous

permet de saisir un peu mieux cet objet insaisissable au moyen

des reflets multiples qu’il a projetés dans l’imaginaire des cultures

diverses. Parfois doté de grands pouvoirs, le parfum aura en effet

toujours eu celui d’inspirer – et cela dans tous les sens du terme.

De nombreuses légendes l’auront mis en scène, et il aura révélé

ainsi les désirs comme les rêves de chaque époque. À rebours,

il aura laissé aussi la trace olfactive du passé, et ce n’est pas

un vain mystère que de se trouver dans la possibilité de respirer

les charmes de l’Égypte ancienne avec le « Kyphi », plus ancien

parfum dont on connaisse la composition, ou encore d’humer le

merveilleux du Moyen Âge avec la célèbre « Eau de la Reine de

Hongrie » à laquelle, en 1370, on prêtait des vertus de jouvence.

Présentés dans des vitrines, des objets d’époque contenant des

substances parfumées contribuent également à lester cette réalité

abstraite, certains étant même visibles pour la toute première fois

en France, notamment des éléments issus de la collection privée

de la famille Storp, à l’origine de la maison de composition de

Munich.

Chimie magique

À l’étage supérieur, le visiteur entame un second parcours abor-

dant cette fois-ci l’angle scientifique de la question, toujours selon

une méthode pédagogique précise : apprentissage, mise en pra-

HYMNE AU CINQUIEME SENS