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Si Barbier et Nodier situent son impression dans les Antilles, en Guadeloupe, il est généralement admis aujourd’hui que
l’impression dut se faire en province, probablement à Rouen.
L’ouvrage met en scène la Comtesse de Cocagne, brouillée avec son amant le marquis du Grand-Pérou, qui, pour reconquérir
celui-ci, demande l’aide de M. de C. (Corneille Blessebois). Ce dernier propose de lui faire croire qu’il peut la rendre invisible et
prévient le marquis du Grand-Pérou ainsi que d’autres habitants du château du subterfuge. Il est récompensé de son stratagème par
les faveurs que lui consent la comtesse mais, la comédie se prolongeant trop aux yeux du marquis, celui-ci tente de faire assassiner
M. de C. Ce dernier sera sauvé par un ami mais finira enfermé dans le cachot le plus profond du château.
L’attribution de ce roman à Pierre Corneille Blessebois n’est pas certaine. Cet écrivain de la seconde moitié du XVII
e
siècle eut une vie quelque peu aventureuse. Originaire de Verneuil-sur-Avre, près d’Alençon, Pierre Corneille Blessebois
se fit connaître dans la région par ses frasques et ses aventures galantes qui lui vaudront de solides inimitiés et même
l’emprisonnement. Il mena une vie d’aventurier à la fois écrivain de tragédies sérieuses ou d’ouvrage licencieux, militaire
au service de la Hollande, pourvoyeur de bordel en y mettant sa fiancée, amant de nombreuses maîtresses auxquelles il
était infidèle, assassin du mari de l’une d’elles, à nouveau militaire dans la marine hollandaise, puis au service des Français,
condamné aux galères à perpétuité et enfin, après un constat d’invalidité, vendu comme « engagé » aux colons de Guadeloupe
avec défense de rentrer en France. C’est là qu’il conçut
Le Zombi du grand Pérou
, ouvrage à clef qui met en scène les
personnages et les intrigues qu’il connut là-bas.
Si l’on ne connaît pas la fin de vie de ce personnage haut en couleurs, l’intrigue et les clefs du roman furent découvertes
par Pierre Loüys et dévoilées par Louis Loviot qui publia le premier les résultats des recherches que ce dernier lui avait
communiquées.
Cette très rare édition ne serait connue qu’à 7 ou 8 exemplaires dont 4 sont conservées dans des collections publiques
françaises.
Notre exemplaire très pur n’est pas aussi grand de marges que celui qui fut présenté récemment par notre confrère Benoît
Forgeot (136 mm par 143 mm) mais le titre n’a pas ici le défaut d’être mal imprimé.
22 Antoine de BOURGOGNE (AntoniusA BURGUNDIA).
DesWereldts proef-steen
ofte de Ydelheydt door de Waerheyd …
Anvert, Cnobbaert, 1643.
In-4, vélin de
l’époque très abîmé.
500/600
Édition flamande traduite par
Pierre Geschier
. L’édition originale parut en
latin en 1639 sous le titre
Mundi lapis Lydius sive vanitas per veritatem falsi
accusata et convicta.
Joli livre d’emblèmes opposant la vanité des choses à
leur vérité.
Beau titre allégorique de
Van Merlen
d’après
AbrahamVan Diepenbeeck
et
50 jolies figures à emblèmes gravées sur cuivre par
A. Pauwels
d’après
Van
Diepenbeeck
, peintre anversois, élève de Rubens.
Importants manques à la reliure. Titre gravé remonté sur un feuillet blanc avec
petits manques.
23 [Louis-Antoine de CARACCIOLI].
Le Livre de quatre couleurs.
Aux
Quatre-éléments, De l’Imprimerie des Quatre-Saisons, 4444
(Paris ou Liège,
Jean-François Bassompierre, 1759 ou 1760). Petit in-8, demi-veau roux marbré à
coins, dos à 5 nerfs orné de filets à froid
(Reliure moderne)
.
200/300
Curieux livre imprimé en quatre couleurs parce que l’auteur trouvait tristes les
ouvrages imprimés en noir.
Une vignette gravée sur le titre.
L’ouvrage contient un traité sur l’éventail imprimé en bleu, un autre imprimé
en marron sur le meuble nommé toilette, une histoire en orange sur la diversité
de l’étiquette dans les différents pays du monde et, enfin, le Testament du
Chevalier de Muscoloris, en jaune.
Petite galerie de vers aux trois premiers feuillets, manque un feuillet liminaire blanc.
24 Le CARDINAL MAZARIN,
joué par un flamand. Ou Relation de ce qui se passa à Ostende le 14 de May, de l’année 1658.
Cologne, Pierre Marteau, à la Sphère, 1671
. In-12 grand de marges, maroquin rouge, dos à 5 nerfs, bordure intérieure ornée
d’une dentelle dorée
(Trautz-Bauzonnet)
.
200/300
RARE ÉDITION ORIGINALE.
Le récit contenu dans ce petit volume est parfaitement authentique. Le traité (…) par lequel les prétendus conjurés
s’engageaient à livrer Ostende aux mains du roi, existe encore aux archives communales d’Ostende. M. le général Guillaume,
qui a retrouvé ce document et qui ignorait qu’on l’eût publié il y a deux siècles, en a fait l’objet d’un article qui a paru
dans (…) la Revue d’histoire et d’archéologie (Bruxelles, 1862)
. Willems.
Très bel exemplaire.
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