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MA VIE”. Le poète songe à partir ; il donne congé de sa garçonnière de Montmartre (23 août). La

situation commence à le perturber intensément au point que le 29 août, il écrit : “j’ai rêvé cette nuit

que je dévorais le squelette de Marie”. Tout au long dumois, Julia et lui se sont unis régulièrement.

Le 2 août, elle est “baisée 3 fois - Aux Batignolles”, “2 fois” le 6 août, de nouveau les 13 et 16 août. Le

26 août, il a “baisé Julia” mais a été “surpris par Maria”. Deux fois de suite, Vigny a eu une relation

avec sa femme qu’il accompagne à la messe le 2 septembre

Septembre 1838

 :

il retrouve Julia aux Batignolles le 4 septembre (“deux fois”) puis chez elle : “baisé Julia sur son

lit - sa sœur dans le salon” (8 et 9 septembre). Le 10 au matin semble torride : “baisé Julia dans

l’armoire - sur son lit - sur une chaise”. Le 17 septembre, Vigny écrit laconiquement : “Madame

Dorval vient et n’est pas reçue”. Le 20 septembre au soir marque le jour du départ pour le Maine-

Giraud mais au “Matin - Julia - Adieu - Baisé debout”

L’AGENDAENTREALORS DANS UNEAUTREDIMENSION. La vie à la campagne domine les

jours : météorologie, vendanges du vin destiné au cognac, coupes de bois, etc. De temps à autres,

Vigny a une relation sexuelle avec sa femme Lydia. Le 30 OCTOBRE MARQUE LE RETOUR

À LA POÉSIE : “LA NUIT ÉCRIT LA MORT DU LOUP - POÈME” dont Vigny continue la

rédaction le 31 octobre. Le 7 novembre, il apprend la mort de son beau-père. Le 15, il quitte le

Maine-Giraud pour Londres et l’Angleterre afin de régler la succession. Ce voyage occupe les

deux derniers mois de l’année. Le f° 100v comporte une note qui évoque la genèse de

La Maison

du berger

et qui semble assurer la conclusion poétique de cet agenda : “Les montagnes, les plaines

et les fleuves sont les décorations de la pièce de théâtre que nous jouons devant Dieu”. C’est un

thème poétique que Vigny développera

Juillet 1838

 :

la double histoire continue mais les crises avec Marie se font plus violentes. Le 2 juillet, Marie

est “baisée - prise au Gymnase” où elle fait ses débuts le 3. Le 5, elle refuse un rendez-vous. Le

7, Vigny lui demande de quitter Sandeau. Il continue à l’espionner (10 juillet). Le 17 juillet, ils

ont “à Montmartre [une] sombre entrevue”. Le 19 juillet, au même endroit : “scène avec Marie -

Larmes - Séparation - Elle me quitte en me baisant la main avec des pleurs et dit qu’elle m’attend”.

La réconciliation est pour le 21 juillet puisque “Marie [est] prise au Gymnase à dix heures” ; le

28 juillet : “Baisé Marie à Montmartre”. Mais le 29, Vigny est jaloux : “Pleurs - Scène - Je lui dis

qu’il est ignoble d’aller chez un homme”. Julia et Vigny sont, eux, emportés par la frénésie. Julia

est “baisée au Batignolles” le 3, puis de nouveau le 6, cette fois “une heure et demie de suite”. Le

dimanche 8, toujours aux Batignolles : “Baisée - CRIS : DIEU ! DIEU ! - Tremblement nerveux”.

Vigny lui offre des glaces ainsi qu’à sa sœur le 14 juillet. Le 16, aux Batignolles, est marqué de

prouesses physiques : “Julia - Batignolles - BAISÉ - NUS TOUS DEUX - ME DIT : TU ES UN

HERCULE”. Le double miroir narcissique se referme sur Vigny. Le 18 juillet : “Julia baisée sur un

canapé” puis “sur un fauteuil” le 20, et encore aux Batignolles “baisée de 2 à 5”

Août 1838

 :

la paix semble revenue avec Marie. Ils se voient le 3 août : “baisée - elle m’adore, me dit-elle”. Le 7

août, “Marie au Gymnase - Branlée avec mon vit dans sa loge”. L’entente n’est que provisoire. Le

8 : “querelle - elle me frappe - je vous quitte - un coup de gant”. Mais le 10, Marie cède à nouveau.

Elle est “prise au Théâtre - emmenée à Montmartre - tour de force - EN LA BAISANT J’ÔTE

MON PANTALON ET MES BOTTES ET MES BAS SANS LA QUITTER”. Le soir du 14 août,

après avoir rendu visite à Julia, il retrouve “Marie - au gymnase - [elle est] baisée devant les

statuettes”. Le 15 août, “jour de Marie” comme elle l’écrit à Pauline Duchampge, Marie Dorval est

malade, note Vigny. Elle a, en réalité, pris la décision de “s’arracher” à Vigny. Le 17 août est le jour

de la “RUPTURE”. Le 18 août est le jour du tournant. Vigny écrit : “SENTIMENT DU VIDE DE