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MUIZON - RIEUNIER

28 avril 2016

91 - LOUIS XVIII

Le roi

. Réunion de dix lettres autographes signées à Alexandre de Talleyrand-

Périgord, archevêque de Reims avant 1789, grand aumônier pendant l’émigration, puis

archevêque de Paris et cardinal en 1817. Juillet 1816-septembre 1819 ; 11 pages ou demi-pages

in-4, adresses, cachets royaux de cire rouge.

Précieuse correspondance attestant les qualités diplomatiques de Louis XVIII pour maintenir à leurs

sièges l’archevêque de Reims et les prélats opposés à la bulle de Pie VII qui leur demandait la démission.

1816

29 juillet.

Le roi presse l’archevêque de reprendre ses fonctions. “À ces considérations j’ajoute le désir

ardent, je puis dire le besoin que mon cœur en a. Dieu me garde d’employer avec vous le verbe

jubere

(donner des ordres) j’aime mieux

petere

(demander instamment) ». —

6 octobre

. Le roi croit que la réunion

des évêques pourrait avoir quelques inconvénients, car les ecclésiastiques en résidence à Paris en

auraient connaissance ; il en résulterait une fermentation dans les esprits qu’il faut éviter. Le roi refusera

de recevoir toute note signée collectivement, mais recevra les opinions individuelles. « Je compte trop

sur votre déférence et sur celle de vos confrères pour ne pas être sûr que vous vous conformerez

à mes intentions ». —

8 octobre.

Instructions pour faire, aux services anniversaires de la mort de

Marie-Antoinette, la lecture de la lettre que la Providence venait de faire retrouver (la lettre à

M

me

Élisabeth)». Cette lecture pourrait être faite à la suite de celle du testament du Roi mais, 1°, le 16

octobre est à la fois le jour de la mort de la Reine et celui où elle écrivit la lettre ; 2°, les émotions, même les

plus touchantes, fatiguent à la longue. —

3 novembre

. Le roi déclare qu’il lui est impossible de laisser les

affaires de l’Église dans l’état d’incertitude où elles se trouvent ; il pourrait en résulter la ruine de la Religion.

Il exige de son amitié qu’il signe le projet de lettre entre le cardinal Consalvi et M. de Blacas (l’acceptation

de sa démission de l’archevêque de Reims) le roi permet cependant des adoucissements de forme.

La lettre devra être également signée par les collègues de l’archevêque ; s’ils refusent, le roi passera outre

et ordonnera au comte de Blacas de signer la ratification du 25 août (nouveau Concordat avec le pape).

Le roi invite l’archevêque à lui proposer des noms pour les nominations dans les diocèses. Je n’ai pas

besoin de vous le dire, mon cher archevêque, que vous me feriez la peine la plus sensible de vous refuser

à accepter le chapeau de cardinal... non seulement pour l’honneur de ma couronne et la dignité de l’Église

de France, mais aussi par le sentiment personnel d’amitié qui m’unit à vous depuis tant d’années».

1817

30 janvier

. Le roi verrait avec une profonde douleur l’archevêque se rendre à la Chambre des Pairs voter

contre une loi qu’il croit bonne (les ultra demandaient l’abaissement du cens et les gens du gouvernement

qu’il fût élevé). —

25 juin

. Le roi fait compliment à l’archevêque (Le Concordat avait été signé à Rome le

11 juin par le cardinal Consalvi et le comte de Blacas) ; l’archevêque de Reims en remettant sa démission

était nommé à Paris et promu cardinal ; le roi accepte les choix proposés pour les évêchés vacants.

6 juillet

. Des empêchements retardent le baptême de l’enfant dont la duchesse de Berry était sur le

point d’accoucher. —

26 décembre

. Regrets de leur séparation ; le roi espère qu’elle ne sera pas longue

et lui donne son avis sur le cumul de deux traitements ; il préfère donner une gratification.

1819

29 mai

. Il demande un projet de lettre des évêques au pape et cite, à ce propos, un trait de la méchanceté

humaine : «On est venu me dire que les évêques se proposaient de me remettre simplement une copie

de la lettre après l’avoir signée et peut-être même expédiée. Vous jugez quel cas j’ai fait d’une pareille

nouvelle. Les prélats de mon royaume sont trop pénétrés de leurs devoirs et savent trop bien que

l’affaire n’intéresse pas moins l’État que l’Église pour écrire une lettre aussi importante autrement que

de concert avec le Roi ».—

10 septembre

. Le roi est heureux de voir les prélats de son royaume entrer

dans les vues du Saint-Père et dans les siennes, surtout pour le bien qui doit en résulter pour la Religion

et pour l’Église de France.

Correspondance intéressante pour l’histoire des relations du clergé et de la royauté au début de laRestauration.

Provenance : Fonds BARBET.

1 000 / 1 500 €

Voir reproduction page 35