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MONSTRELET, Enguerrand de.

Le Premier [- Second, - Tiers] Volume de Enguerran de Monstrellet

ensuyvant

Froissart na gueres imprime a Paris des cronicques de France, dangleterre, descoce, despaigne, de

Bretaigne, de gascongne, de flandres. Et lieux circonvoisins. [In fine :]

Imprimez a Paris pour Anthoine

Verard, sans date

[après juillet 1503].

3 tomes en 2 volumes in-folio gothique imprimés sur velin [317 x 226 mm] de (10) ff., 303 ff.

mal chiffrés 302 sans manque [les feuillets 44 et 45 sont numérotés par erreur à deux reprises et

la foliotation saute de 163 à 165] ; (8) ff., 202 ff. mal chiffrés 201 sans manque [le feuillet 201 est

numéroté deux fois par erreur] ; (6) ff., (1) f. inséré comportant une peinture à pleine page, 128

ff. foliotés 133-260 : maroquin vert, dos à nerfs et plats entièrement recouverts d’un spectaculaire

décor à la fanfare doré et mosaïqué de maroquin bleu, rouge et citron, armes de France dorées et

mosaïquées en plusieurs tons au centre des plats, coupes décorées,

doublures de maroquin rouge

encadrées

d’une roulette dorée et recouvertes d’un semé de fleurs de lys dorées, gardes de soie bordeaux,

tranches dorées et ciselées, étuis à glissière de maroquin rouge

(Lortic)

.

Deuxième édition des

Chroniques

d’Enguerrand de Monstrelet : elle a été donnée par le libraire

parisien Antoine Vérard et ne présente que peu de différences avec celle qu’il avait publiée un peu

plus tôt, entre octobre 1499 et juillet 1503.

Elle témoigne du succès de la publication dont la mise en œuvre – trois grands volumes in-folio – avait

dû requérir bien des efforts.

Précieux exemplaire imprimé sur vélin et richement enluminé à l’époque.

Commerçant avisé, Antoine Vérard avait pour habitude de produire des exemplaires de grand luxe

de ses éditions, généralement sur vélin et richement enluminés, de façon à les offrir au roi ou à

quelque grand personnage.

L’exemplaire est enrichi de 165 peintures originales, dont 4 à pleine page par le Maître des Entrées

parisiennes.

Sauf une gravure à pleine page, l’édition n’est pas illustrée. L’éditeur a donc confié à un enlumineur

de son atelier le soin de peindre 161 compositions sur des en-têtes de chapitres, tandis qu’un copiste

reproduisait en marge à l’encre brune le texte ainsi recouvert. La bibliothèque Bodléienne conserve

un exemplaire du seul second volume imprimé sur vélin et décoré à l’identique : “In 32 places the

chapter headings have been painted over with miniatures, the obliterated text being written in the

margin in a sixteenth-century hand.”

Les quatre peintures à pleine page sont typiques de la manière du Maître des Entrées parisiennes.

Elles posent une énigme quant à la date de leur exécution : si les peintures dans le corps d’ouvrage

ainsi que les deux bordures sont contemporaines de l’édition et furent vraisemblablement exécutées

dans l’atelier même d’Antoine Vérard, ces quatre peintures paraissent avoir été exécutées vers 1510-

1515. Est-ce à dire que l’exemplaire demeuré en stock a été enrichi une dizaine d’années plus tard

dans l’espoir de trouver un acquéreur ?

Les bordures ornementales peintes à la manière des livres d’Heures, encadrant le feuillet liminaire

des premier et troisième tomes, portent en pied un écusson demeuré vide. Destiné à recevoir les

armoiries du propriétaire, ces écussons vierges laissent à penser que l’exemplaire n’avait pas trouvé

d’acquéreur à l’époque.

L’unique bois gravé du livre (feuillet X

3

) fait défaut depuis l’origine à cet exemplaire : il a été remplacé

par un fac-similé réalisé par Adam Pilinsky pour Ambroise Firmin Didot.

Imprimé

sur vélin et

enluminé