202
les collections aristophil
775
PÉTAIN Philippe
(1857-1951) maréchal, chef de l’État
français.
20 L.A.S. « Ph. Pétain », « Ph. P. », « Phi » ou « P. » (6 non
signées), 1943-1944, à Mme Simone BUFFET ; 45 pages
in-8, une carte à en-tête
Le Maréchal Pétain Chef de l’État
,
enveloppes ; sous boîte-étui demi-maroquin rouge.
10 000 / 12 000 €
Tendre correspondance à son dernier amour, où il évoque les
di´cultés de la situation politique pendant la dernière année du
gouvernement de Vichy
.
[Simone Quérenet, Mme André BUFFET (1888-1984), femme de lettres,
fut le dernier amour du maréchal Pétain. La première lettre lui est
adressée à Malemort (Corrèze), les autres à Vichy (où elle logeait
à l’hôtel Astoria) ou à son domicile à Versailles. Selon une note de
Mme BuÀet, « ces vingt lettres du Maréchal Pétain à moi adressées en
1943-44 et que j’avais oÀertes à la Bibliothèque municipale de Versailles
le 1
er
juin 1944 pour n’être ouverte que dans 30 ans me furent rendues
comme “dangereuses à garder” en nov. 44 par la conservatrice »
(vente 19 avril 2013, n° 305). Pétain y fait allusion aux dicultés de sa
charge, alors qu’il doit faire face à un contrôle accru de ses actes
comme chef de l’État Français, aux actes secrets de succession (27
septembre et 12 novembre 1943) refusés par les Allemands, et aux
désaccords avec son chef du gouvernement, Pierre Laval.]
1943
. 24 juin
. « J’ai conservé un souvenir si agréable de notre dernière
entrevue que je ne résiste pas au désir de vous le dire. Et puis ne
m’avez-vous pas demandé de vous écrire ? Ce que je fais aujourd’hui
avec l’espoir que vous me direz que je ne suis pas seul à avoir fait
un beau rêve »…
26 juillet
. « Les événements sont trop délicats pour
me permettre une longue absence, et je ne prévois pas qu’ils me
permettent de m’absenter de nouveau avant longtemps. Gardez-moi
votre aÀection, elle m’est infiniment précieuse. Vous avez la mienne
aussi complète que vous pouvez la désirer. Je vous embrasse de tout
mon cœur »… Il recommande de lui écrire sous deux enveloppes, ou
par l’intermédiaire de son secrétaire particulier, le Dr Ménétrel.
23 août
.
Il ne cesse de penser à l’émotion de leurs retrouvailles à l’automne,
« après une absence qui m’aura paru interminable. Il ne se passe pas
de jours que ma pensée ne vous appelle avec une insistance toujours
plus grande. […] On vit maintenant dans l’inquiétude. Chaque jour on
interroge l’avenir qui hésite à divulguer son secret. Souhaitons qu’il
ne soit pas trop dur pour nous »…
1
er
septembre
. Il interviendra auprès
d’André Chaumeix pour faire publier par la
Revue des Deux Mondes
son étude sur la Villa Médicis en 1849. « Vous êtes donc auteur !




