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les collections aristophil
LES ANNÉES 1920 - 1930
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SCHMIED FRANÇOIS-LOUIS
(1873-1941)
– MARDRUS JOSEPH-CHARLES
(1868-1949)
Histoire de la princesse Boudour
.
Conte des mille et une nuits.
Paris, [F.-L. Schmied], 1926. In-4, maroquin bleu, dos
à 2 larges nerfs plats, composition mosaïquée, filetée et
avec rehauts de peinture sur le premier plat, décor de
filets dorés courant sur les plats, le dos et l’encadrement
intérieur, doublures et gardes de soie bleue brochée de
motifs floraux dorés, tranches dorées, chemise, étui, et
couverture conservés (Creuzevault). (Quelques frottements
à l’étui).
50 000 / 70 000 €
Édition originale
de la plus grande rareté, tirée à
seulement 20 exemplaires numérotés sur japon. Splendide
illustration en couleurs de François-Louis Schmied :
environ 50 bois dont 18 de très grande taille, dans le texte, tous
gravés par ses soins et rehaussés de couleurs à la main dans les
ateliers de laquage de Jean Dunand ; près de 300 lettrines et bouts
de lignes à la main dans le texte, dans des harmonies de couleurs
variant selon les pages, avec rehauts d’or ou de blanc, traçant des
motifs géométriques ou érotiques.
Exemplaire enrichi d’une magnifique aquarelle érotique originale, signée
« FL Schmied », avec la mention autographe « pour Boudour ». 184 x
120 mm, avec rehauts d’or et d’argent, sous cache de papier japon.
Elle représente les deux amants du livre, Boudour et Kamaralzamân.
« La Princesse Boudour est regardée par ceux qui savent voir,
comme le livre capital de ce premier quart de siècle. Par sa
graphie et sa technique générale, elle est une exception préméditée
dans le faire de son auteur. Pour la réaliser, il s’est véritablement
amusé, cette fois – en tant que lecteur enthousiaste des Mille nuits
et une nuit – à commenter graphiquement le texte qu’il connaît
si bien et dont il est comme imbibé [...]. Il nous a [...] octroyé le
délectable cadeau de trois cent quatre-vingt-dix vignettes et en
couleur, et toutes différentes, et qui se rapportent au texte [...].
Et cette munificence schmiedienne n’est-elle pas, en définitive,
l’exaltation de notre modernité, et en conformité avec nos goûts,
du faire des imagiers incomparables de l’Orient ? [...]. Avec quel
attendrissement, avec quelle passion sourde et contenue, qui
n’appartient qu’à lui, il a rendu, au moyen des fragiles outils du
graveur et du coloriste, la grâce masculine des adolescents, et la
tendre chair de banane des radieuses jouvencelles ! [...] Je pense
que s’il fallait absolument appliquer une épithète au sourire des
adolescentes schmiediennes, et même à celui des adolescents, rien
ne leur conviendrait mieux que le mot ambigü... Une atmosphère
de pures délices enveloppe cette œuvre boudourienne, multiple,
voluptueuse, spirituelle, et d’une telle essence d’authentique Orient
qu’elle nous fait vraiment respirer tous les parfums de l’Arabie. »
(Préface du catalogue de l’exposition Schmied à la galerie Arnold
Seligmann Rey à New York, mars 1927, pp. 34-37).
Superbe reliure de Creuzevault
représentant le palais de l’île d’Ébène,
détail de l’illustration de Schmied (feuillet 81 du volume).
Exemplaire des plus désirables.




