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les collections aristophil

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RASPOUTINE Grigori

(1869-1916) moine guérisseur, qui

exerça une grande influence à la cour de Russie, et fut

assassiné.

L.A.S. « Raspoutine », [vers 1910], au fourreur MERTENS ;

1 page in-8 ; en russe.

4 000 / 5 000 €

Rarissime lettre

.

D’une écriture grossière, Raspoutine s’adresse au célèbre marchand

de fourrures Mertens de Saint-Pétersbourg, qui avait aussi une

succursale à Leipzig, pour qu’il embauche une de ses protégées.

977

REYNAUD Paul

(1878-1966) homme d’État, ministre et

Président du Conseil.

L.A.S. « Paul Reynaud »,

Paris

28 février 1949, à Winston

churchill, et tapuscrit,

Churchill et les semaines

tragiques de 1940. La rancune de Hitler

 ; 2 pages et quart

in-4 à en-tête

Assemblée Nationale

, et 18 pages in-4 avec

quelques corrections et une addition à la plume d’une autre

main (trous de classeur).

1 000 / 1 500 €

Intéressante relation des événements de mai-juin 1940 dont Reynaud

donne une vision différente de celle de Churchill

.

Reynaud adresse à son « cher et éminent ami » un article qui « n’a

pas d’autre prétention que d’apporter une modeste contribution de

votre “camarade de misère” à la grande œuvre de vos Mémoires.

Vos lecteurs y trouveront une nouvelle marque de l’amitié et de

l’admiration que j’ai pour vous et peut-être en pourrez-vous tirer

quelque chose pour le nouveau tome de votre livre »… Il le félicite

sur son « discours de Bruxelles [à la session inaugurale du Conseil

international du mouvement européen, le 25 février] qui a, sans doute,

choqué ceux qui acceptent, aujourd’hui, un Munich s’étendant à la

moitié de l’Europe ».

L’article répond aux

Mémoires de la Deuxième Guerre mondiale

de

Churchill,

II. L’heure tragique : mai-décembre 1940

, et en particulier

aux pages consacrées à la chute de la France. «

Notre désaccord

sur la catastrophe

 » : Reynaud rappelle la brutalité de l’invasion, les

panzers fonçant sur l’armée en retraite « qu’elles taillent en pièces ».

Pour Reynaud, Churchill s’est mépris sur la gravité du péril, sur le sens

d’une continuation de la guerre en Afrique du Nord, et sur les possi-

bilités d’une guerre terrestre en métropole ; il s’agissait d’une stratégie

de « la guerre précédente »… «

Des attitudes pour l’histoire ?

 » : dans

« le pays du

miracle de la Marne

 », continuer la guerre uniquement

en Afrique du Nord eût été une impossibilité morale et politique, aussi

Reynaud se transforma-t-il en « quémandeur perpétuel devant nos

alliés […]. Il s’agissait bien de prendre des attitudes pour l’histoire !

Il s’agissait d’obtenir une aide et puis encore une aide »… Du reste,

Churchill avait l’avantage d’une opinion publique et parlementaire

unie dans un pays non encore envahi, ce qui ne l’a pas empêché de

faire poindre la menace d’une défaite, pour émouvoir Roosevelt…

«

Bordeaux

 » : Churchill s’est fié aux informations de seconde main

de son ambassadeur et du général Spears ; Reynaud renvoie à son

livre,

La France a sauvé l’Europe

, dont il publiera bientôt une nouvelle

édition, et conteste en particulier ce que Churchill écrit sur sa démis-

sion… «

La prison et la mort, ordonne Hitler

 » : Hitler était parfaitement

renseigné sur les événements, et a demandé qu’on restitue Reynaud

et Georges Mandel à Vichy, pour les faire assassiner… Lui-même a fait

cinq ans de prison, et son « malheureux ami » fut assassiné. « Voilà

jusqu’où alla la rancune de Hitler »… Et de terminer par un hommage

amical à « l’œuvre du Grand Anglais »…

On joint

le double dactylographié du télégramme de réponse de

Churchill (5 mars 1949).