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Histoire

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schOElcher Victor

(1804-1893) homme politique, auteur

du décret d’abolition de l’esclavage.

MANUSCRIT

autographe, 1870-1893 ; fort cahier petit in-4

de 85 feuillets, soit plus de 80 pages in-4 manuscrites

et environ 90 pages de coupures de presse, cartonnage

d’origine, plats de papier peigné, dos de basane bleue.

7 000 / 8 000 €

Précieux manuscrit de son journal intime et mémorandum,

mentionnant sa lutte pour l'abolition de l'esclavage

.

Schoelcher y détaille ses activités et ses rencontres, ses réflexions sur

les faits du jour, parfois en anglais ; il y a collé de nombreuses cou-

pures de presse. Nous ne pouvons en donner ici qu’un rapide aperçu.

La première entrée date du 10 février 1870, et atteste une brève visite de

l’exilé à Paris : « Arrivé chez Étienne Arago à 10 hres par la magnifique

artère de la rue Lafayette. Déjeuner au Grand Hôtel avec Schœrer, sa

femme, Laurent Pichat, Clemenceau. L’Opéra véritable monument,

de l’originalité. Façade et entrée de fête. Les trois arches de la cour

du Carrousel grandes comme des choses égyptiennes. Allé chez

Legouvé, M

me

Sandrier et au

Rappel

. Vu là Meurice, Vacquerie et le

fils Laferrière avocat de talent. Refusé de contribuer parce que je ne

veux pas écrire où écrit une femme comme Madame Sand »... Les

entrées suivantes évoquent la découverte de monuments parisiens

récents et la rencontre de nombreuses personnalités : Albert, Wolf,

Mme Floquet (la fille de Kestner), Peyrat, Bresson, Seigneuret, Bouilhet,

Amaury-Duval, les fils de Huet et de Hetzel... Le 16 février, il visite avec

Ernest Legouvé les nouvelles constructions du palais de Justice ; le

17, il déjeune chez Laurent-Pichat, découvre l’église de la Trinité de

Ballu, dîne avec Legouvé et l’accompagne aux Italiens... Le 20, il va à

un concert au Conservatoire : « Les Schœrer disent que

Guillaume

Tell

est plein de banalités. Mr Théophile Gautier a dit chez Legouvé

que Molière ne savait pas faire le vers. Mr Protet un peintre dit chez

M

me

Chabrier qu’il n’aime pas Murillo. Il n’y a plus rien de sacré.

Dîner chez Mme Chabrier avec Robin, bonne musique »... Il quitte

Paris le 23 février et rentre chez lui, à Londres, le lendemain matin.

Schoelcher a ensuite fait le brouillon de lettres écrites entre 1870 et 1872

à Berlioux sur la traite des Noirs, Melvil Bloncourt contre l’annexion

d’Haïti par les États-Unis, Chameravzon (« Pauvre, grande, noble

Espagne ! »), Lennard sur la corruption et la dégradation politiques en

Angleterre et en France, Alex. Verdet (sur la rumeur selon laquelle il

serait candidat pour représenter la Martinique, avec le texte d’une lettre

ouverte), Louis Blanc sur la « monstrueuse » déclaration de guerre),

Saint-Léger, président du comité électoral de Pointe-à-Pitre, etc.

Un long développement est consacré à ses propres engagements

politiques. Sa conclusion atteste qu’au moment où l’on parlait beau-

coup de « l’Empire libéral », Schoelcher envisageait une rentrée poli-

tique : « Tout jeune encore, je suis entré dans les sociétés secrètes

qui conspiraient contre le gouvernement de la branche aînée des

Bourbons. Après la Révolution de Juillet je n’ai pas tardé à voir que

la branche cadette ne valait pas mieux que l’aînée. J’ai été membre

de la Société des droits de l’homme, j’ai contribué de ma plume et de

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