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208

667.

NAPOLÉON I

er

. P.S. « NP », Palais de Saint-Cloud 10 avril 1813 ; contresignée par le ministre secrétaire d’État par

interim

C

hampagny

duc de Cadore, le ministre des Manufactures et du Commerce

C

ollin

comte de

S

ussy

, le ministre de

la Marine et des Colonies

D

ecrès

, et par le Directeur général des Douanes François

F

errier

 ; 2 pages grand in-fol. en partie

impr.,

vignette

à l’aigle impériale, cachet sec (petite fente).

1 000/1 200

P

asseport

maritime

délivré à la maison de commerce bordelaise de Desfourniel, de recevoir d’un navire américain « des cotons, des

huiles de poisson, des bois de teinture, du poisson salé et de la morue, des cafés et sucres des Colonies Françaises, de l’Amérique et

de l’Asie ; des cacaos, des épiceries », etc., à charge par la navire d’exporter une valeur égale de marchandises, « un tiers, au moins, en

étoffes de soie des fabriques Françaises ; le surplus sera composé en vins et eaux-de-vie de France »...

668. [

NAPOLÉON I

er

].

Joseph-Saturnin, comte de Peytes de MONCABRIÉ

(1741-1819) contre-amiral. L.S. comme

capitaine de vaisseau avec post-scriptum a.s., Paris 5 mai 1814, [au baron

M

alouet

, ministre de la Marine] ; 5 pages in-fol.

1 200/1 500

I

ntéressant

témoignage

sur

l

embarquement

de

N

apoléon

pour

l

île

d

’E

lbe

,

et

relation

d

un

entretien

avec

l

’E

mpereur

, le 27 avril

à Fréjus

.

Lorsque Moncabrié se présenta devant « l’ex Empereur Napoléon [...], à Fréjus pour l’embarquer et le conduire à l’Isle d’Elbe »,

Napoléon s’est plaint des engagements pris avec les Anglais et du traitement qu’on lui réservait ; il a exposé pourquoi, au lieu de

s’embarquer sur la

Dryade

de Moncabrié, il se livrerait entièrement à ses ennemis... Puis Napoléon a raconté ce qu’il avait vu sur sa route

à travers la France : « De Fontainebleau à Valence, j’ai été accueilli avec de vives acclamations par les troupes et les habitans des villages

et vilages : dans l’armée du maréchal

A

ugereau

particulierement, les soldats m’exprimerent le plus vif intérêt par les cris répétés de

vive l’empereur »... Cependant un soldat le détrompa quant à la sincérité du maréchal... « Dans plusieurs endroits de mon passage, j’ai

reçu entr’autre preuve d’intérêt du Peuple, des billets jettés dans ma voiture qui n’etoient que l’effusion du cœur et qui exprimoient

surtout les regrets qu’on avoit de mon départ [...]. Dès mon entrée en Provence, j’ai été horriblement traité, surtout à Orgon à Avignon

et à Aix : les femmes, les enfans et la populace m’ont traité indignement et sans les étrangers qui étaient avec moi, j’aurais couru les plus

grands dangers ; cela m’a fort affecté [...]. Si j’avais voulu continuer la guerre, je le pouvais, même étant devant Paris ou une poignée

de traitres m’ont lâchement abandonné : il m’était également facile d’etablir la guerre civile en France en accueillant les élans d’intérêt

des troupes et des habitans de quelques communes, mais ce n’etait point mon intention ; d’ailleurs, à quoi bon ? [...] Je fais, et ferai des

vœux pour le bonheur de la France, mais je ne crois pas que les armées étrangères y contribuent. [...] Ma carriere est finie, je me retire

a l’Isle d’Elbe, ce sera pour moi l’Isle du repos, et quoi qu’il puisse arriver, je serai toujours un soldat français et pas autre chose »... Sur

la route de Toulon à Paris, Moncabrié a trouvé partout la confirmation de ce qu’avait dit Napoléon, et en donne témoignage ; il confirme

qu’au moment de s’embarquer à Saint-Rapheau sur la frégate anglaise l’

Indomptable

, dans la nuit du 28 au 29 avril, Napoléon a été

« salué de 21 coups de canon ». Il ajoute de sa main une autre phrase de Napoléon dont il se souvient : « J’aurais pu mourir – m’a-t-il

dit, après tout ce qui m’est arrivé, mais j’ai pensé qu’il y avait plus de courage et de noblesse de vivre pour supporter mes malheurs »...

Vente Piasa 27 mars 2012

(n° 303).

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