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L
ivres
anciens
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LE PETIT (C
laude
).
La Chronique scandaleuse, ou Paris ridicule.
Cologne : Pierre de la Place, 1668.
— In-12, 127x72 : 47 pp. Maroquin brun, triple filet doré en encadrement
sur les plats, dos à nerfs orné, dentelle dorée intérieure, tranches dorées (
Thibaron-Joly
).
1000 / 1500€
Willems, 1792. - Lacroix,
Paris ridicule et burlesque au dix-septième siècle
, 1876.
Édition originale rarissime, conforme à la description de Willems, avec le fleuron sur le titre et en 47 pages.
Paul Lacroix consacra une longue notice sur le livre et l’auteur dans son
Paris ridicule et burlesque au dix-septième siècle
paru en 1876. L’auteur de ce poème était le malheureux écrivain Claude Le Petit (1638-1662), débauché et mauvais garçon
malgré sa qualité d’avocat au Parlement de Paris, condamné à être étranglé et brûlé pour avoir été surpris faisant imprimer
des chansons impies et libertines de sa composition.
Cette
Chronique scandaleuse
n’était pas l’objet de sa condamnation, même s’il
s’agit d’une « satire en forme d’ode burlesque, de quoi faire fouetter le libraire,
emprisonner l’imprimeur et brûler l’auteur » (Paul Lacroix, II). « Il est probable que
ce poëme circula d’abord manuscrit, et passa de bouche en bouche dans la so-
ciété des libertins de Paris : c’eût été jouer gros jeu que de faire imprimer, même
en cachette, un ouvrage aussi hardi, qui s’attaquait à tout, aux choses de la terre
comme aux choses du ciel, sans avoir l’air de rien prendre au sérieux » (Idem).
Initialement composé vers 1655, ce poème est pour Lacroix devenu désormais
une pièce historique « très-précieuse et très-originale, qui reproduit avec beau-
coup de vérité (en faisant la part de l’hyperbole) la physionomie physique et mo-
rale de Paris avant 1660» (Lacroix, p. XV).
Ce fut donc de façon posthume et clandestine que le poème vit le jour, imprimé
vraisemblablement à Amsterdam sous la fausse adresse de Pierre de la Place
à Cologne. Il parut 2 éditions à la date de 1668, celle-ci, en 47 pages, considé-
rée comme la première, «des plus rares » selon Willems, et l’autre en 50 pages
sortant des presses bruxelloises de François Foppens. Lacroix considérait égale-
ment cette édition comme « fort rare» et estimait que peu d’exemplaires avaient
pénétrés en France. « Leur rareté les fit rechercher davantage, et les copies ma-
nuscrites du poëme, plus ou moins tronquées, continuèrent à se multiplier » (La-
croix, p. XVI).
Très bel exemplaire en pleine reliure de Thibaron-Joly, parfaitement conservé.




