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histoire
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THIERS Adolphe
(1797-1877)
homme d’État, historien, président de la République.
11 L.A.S. « A. Thiers », 1864-1872, au député Raymond-
Eugène-Marcel LARRABURE ; 22 pages in-8, 3 enveloppes.
1 000 / 1 500 €
Très intéressante correspondance politique au député des Basses-
Pyrénées.
Paris 8 juillet 1864
, envoi de la collection de ses discours à « l’un
des membres les plus éclairés, les plus dignes, et pour moi les plus
affectueux du Corps législatif »…
Bordeaux 13 décembre 1870
: « J’ai fait ce que j’ai pu pour épargner
à mon pays les malheurs qui l’accablent, car j’aurais voulu en courant
l’Europe, diminuer, et abréger ses épreuves. Mais je n’ai pas été
secondé par la sagesse de nos gouvernements improvisés. Si une
lutte prolongée, à outrance comme on dit, pouvait diminuer les
rigueurs de la future paix, je serais bien d’avis de cette lutte, mais
loin de diminuer ces rigueurs je suis certain qu’on les agrave »…
7 février 1871
. L’anarchie règne entre les gouvernements de Paris et
de Bordeaux. « Le dictateur GAMBETTA est destitué, ses collègues
l’emportent, jusqu’à la prochaine assemblée qui, je l’espère, rétablira
l’ordre, et de nos deux maux, l’anarchie et l’invasion, en fera disparaître
un »… Thiers est fatigué : « Cependant je ferai mon devoir quelque
dangereux ou pénible qu’il puisse l’être »…
Versailles 18 janvier 1872
. « Que ne puis-je vous avoir ici pour m’aider,
me soutenir dans les douleurs de mon affreuse tache ! »…
2 février
:
« je suis resté au
Banc de douleur
. Mais placé en présence d’une
assemblée omnipotente, qu’aucune institution ne contient, je suis bien
obligé de lui résister quelque fois. Cependant j’espère que la crise
aura été utile »…
30 juin
: « Je m’épuise à tirer ce pays-ci de l’abyme
où d’autres que moi l’ont plongé, et vos absurdes conservateurs ne
font dépenser la moitié des forces qui me restent dans ses luttes
stériles et énervantes. Je viens, après six mois de lutte, d’arracher
à la Prusse le traité d’évacuation »…
11 juillet
: « Si la situation, qui
commande tant de sacrifices, ne me retenait j’aurais donné dix fois
ma démission, car je m’épuise pour ne faire que des ingrats. Il y a
deux mois que je dors trois heures par jour, et que j’en donne vingt
au travail. Ce serait pour moi une délivrance que de quitter le bagne
qu’on appelle le pouvoir »…
Trouville 18 septembre 1872
: « Le calme rentre peu à peu dans les
esprits, et l’appaisement si désirable se répand de proche en proche.
Je crois qu’une politique ferme mais impartiale et modérée y est
pour beaucoup »... Il espère mener à son terme la grande affaire de
l’emprunt. « Nous venons de payer 500 millions […]. Deux départements
vont être évacués […] la France reprend peu à peu sa position »… Il a
reçu des assurances amicales des empereurs de Russie et d’Autriche…
Versailles 23 mars 1873
: « Je fais un cruel métier, et je serais bien
heureux, si le départ des Prussiens au 1
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était le signal de ma
délivrance ; car il y aurait trois ans juste que je serais entré au service
de l’État dans cette terrible période »…