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les collections aristophil
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CONDÉ Henri II de Bourbon, prince de
(1588-1646)
premier prince de sang, pair et grand-maître de France ;
il participa à la Fronde et fut emprisonné ; gouverneur de
Berri, de Lorraine puis de Bourgogne ; chef du Conseil de
Régence pendant la minorité de Louis XIV ; père du Grand
Condé.
P.S. « Henry de Bourbon », Dijon 16 mai 1636 ; contresignée
par Girard et Charles de MACHAULT ; 1 page et demie in-fol.
500 / 700 €
Ordonnance du prince de Condé, gouverneur et lieutenant général
pour le Roi en ses provinces de Bourgogne, Bresse et Berry, à
la suite de plaintes relatives aux gens de guerre en garnison en
Bourgogne, qui « non contens d’y tenir sans payer aux despens
de leurs hostes, les excedent et frapent, rompent et bruslent leurs
meubles, les rançonnent et exigent de largent deux »… Pour prévenir
de tels désordres à l’avenir, Condé enjoint aux prévôts de la province
et aux intendants de lire et publier dans les quartiers des troupes,
l’ordonnance du Roi du 6 mai, qui déclare les chefs et conducteurs
des gens de guerre responsables des désordres qui arriveraient
« par leur faulte, tollerance ou connivence »…
Il enjoint aussi aux prévôts, intendants, juges et officiers de justice
de dresser procès-verbaux « sans dissimulation, ny connivence »
à rapporter au « S
r
de Machaut Intendant de la Justice police et
finances en cette province »…
On joint
une L.S., Bourges avril 1638 (1 p. in-fol., adresse avec cachets
de cire rouge à ses armes sur soies roses, froissée et réparée), aux
élus des trois états du pays de Bourgogne, au sujet des taxes dues
par la province de Bourgogne...
1020
CONDÉ Louis II de Bourbon, prince de
(1621-1686)
le Grand Condé.
L.A.S. « Louis de Bourbon », Douai 23 août 1667, à LOUIS XIV ;
4 pages in-4 (légères rousseurs, un coin un peu rongé avec
perte de quelques lettres).
1 500 / 2 000 €
Précieuse lettre du Grand Condé demandant à Louis XIV de lui
faire reprendre du service.
[Il retrouvera un commandement dans les armées du Roi pour
reprendre la Franche-Comté aux Espagnols, en 1668.]
Il a appris par son fils toutes les bontés que Sa Majesté a eues pour
lui pendant sa maladie, et toutes les choses que Sa Majesté lui a
ordonné de lui dire, « mais pardonez moy si je vous dis librement quil
ne ma pas absolument satisfa[it] en me disant que VM ne se vouloit
pas engager absolument de naler pas a la tranchée est il possible sire
quapres tout ce que VM a faict qui passe de si loin tout ce que vous
devies faire que vous ne vous meties pas au dessus des sentiments
que vostre grand cœur vous inspire et que vous ne regardies pas plus
au bien de vostre estat que vostre satisfaction particuliere pardonez
moy si je vous parle si librement mais vostre conservation est si
necessaire a toutte la France et mest si pretieuse en mon particulier
que je ne puis perdre aucune occasion de vous la represanter sans
trahir lestat »... L’entreprise où Sa Majesté est engagée est si grande
et si importante qu’il devrait mettre toute sa gloire à en venir à bout.
Cependant il l’exhorte à ménager sa santé, et à éviter les grandes
fatigues. Son fils lui a appris que les plus habiles avouent que Sa
Majesté en sait plus qu’eux et étonne tout le monde : cela « me donne
une joie incroiable, je me trouve cependant bien malheureux de me
trouver inutile a son service. Je seray tousjours tout prest de doner
avec joie ma vie pour son service quend elle croira que je pouray
contribuer quelque chose a sa gloire il ny a rien que je ne fasse au
monde pour cela au moindre ordre quelle men donera je la supplie
tres humblement de nen point douter »...