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les collections aristophil
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CHINE
L.A.S. du Jésuite chinois Aloys KO, cosignée par
Étienne YANG, Pékin 29 septembre 1766, à Monseigneur
[probablement le Secrétaire d’État Henri-Léonard BERTIN] ;
4 pages in-fol. (petites fentes aux plis).
1 000 / 1 500 €
Intéressant et rare témoignage de deux Jésuites chinois à leur
retour en Chine.
[Les jeunes KO et YANG avaient été envoyé en France en 1754 par
les Jésuites de Chine pour y faire leurs études ; devenus eux-mêmes
Jésuites, ils furent les protégés du Secrétaire d’État BERTIN, et c’est pour
eux que TURGOT rédigea ses
Réflexions sur la formation et la distribution
des richesses
; ils rentrèrent en Chine en 1766, où, tout au long de son
règne (1735-1796), l’Empereur QIANLONG avait interdit le christianisme.]
Les sages instructions que Sa Grandeur leur a données à leur départ
de France exigeront bien des études, « autant que nous permettent les
occupations saintes et serieuses, dont le zêle pour le salut de nos chers
compatriotes nous a chargé dès notre prémiere vocation »… D’ailleurs
de nouveaux édits de leur empire et les circonstances présentes les
engagent à suivre cette vocation : « 1° Personne ne peut ici travailler
au salut des ames qui ne soit attachée à quelque corps Regulier
ou Seculier. […] 2° Un nouvel Edit de l’Empereur depuis l’affaire de
Mr Fleinth, qui défend tout commerce de lettres de
Peking
avec
Canton
. Si nous vivions en particulier, nous serions pris tôt ou tard sur
le fait et serions sans ressource condamnés tout le moins à l’exil. […] 3°
pour executer tous les points que nous préscrivent vos Instructions, il
nous faut bien des informations et bien des recherches. Or on ne les
peut pas faire aussi aisément qu’on le croit en Europe et comme nous
l’avions crû nous mêmes aussi, étant en France. Car dans ce païs cy
on ne peut remuer le moins du monde, ny sortir tant soit peu de la
sphere de son état sans qu’on demande
qui l’on est, les motifs et la
fin de ses entreprises
: par exemple, sur les mœurs et les usages du
païs, sur ses loix, son gouvernement, la guerre &c […] du reste il n’y
a guères que les Mandarins qui connoissent et etudient les loix et le
gouvernement, et les militaires seuls apprennent la guerre […] 4° Pour
remplir les vuës de la France, il nous faut bien des livres Européens,
dont, quand même aucun ne nous manqueroit, nous n’en pourrions
cependant garder aucun dans nôtre particulier sans nous exposer à
de mauvaises affaires que nous susciteroit le prémier, quel qu’il soit,
qui nous voudroit du mal »… Sa Grandeur ne voudrait sûrement pas
les livrer « aux perils de la mort, ou au moins de l’exil »… Ils espèrent
qu’Elle aura fait partir les deux autres volontaires pour les missions
de leur patrie : « Helas ! Monseigneur, tant d’ames rachetées par le
sang de J.C. crient misericorde à Vôtre Grandeur : elles luy auront
toutes et chacune une reconnoissance eternelle »…
Provenance
: ancienne collection du baron Karl von KNORRING et
du Prof. Dr.Paul KRISTELLER (Bâle 1934, n° 27).
1015
CHRESTIENNE DE FRANCE
(1606-1663)
duchesse de Savoie ; fille d’Henri IV, elle épousa
Victor-Amédée I
er
, duc de Savoie.
L.S. « Chrestienne », Turin 2 mai 1657, au marquis VILLA,
chevalier de l’ordre de S.A.R. et général de sa cavalerie, à
Monteglio ; 1 page in-fol., adresse avec sceau aux armes
sous papier (petite galerie de ver) ; en italien.
300 / 350 €
En accord avec le duc de Modena, elle lui demande de retarder d’une
dizaine de jours la sortie en campagne de la cavalerie…
1016
CLÉMENT XIV Giovanni GANGANELLI,
(1705-1774)
Pape (1769), il supprima la Compagnie de Jésus
et fonda les musées du Vatican.
BULLE PAPALE en son nom, Rome église Sainte-Marie-
Majeure 11
e
jour des calendes de mai 1771 (21 avril 1771) ; vélin
29,5 x 35 cm orné de lettrines dessinées ; en latin.
500 / 700 €
CLÉMENT XIV confère à Jacques-Marie BLECTIER, prêtre du diocèse
d’Autun, provision de l’abbaye de la Madeleine de VÉZELAY, dans
ledit diocèse.
1014