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3 TÉRENCE. Comœdiæ sex, tum Donati co[m]mentariis, tum ex optimorum, præsertim veterum, exe[m]plarium

collatione [...] emendatæ.

Paris, Robert Estienne, 1536.

In-folio (315 x 208 mm), maroquin brun-vert, double

encadrement de filets à froid et dorés, bordure de trèfles dorée avec fleurons aux angles, panneau central formé d’un

grand fer à arabesques répété quatre fois et d’un plus petit au milieu répété également quatre fois, dos sept nerfs orné

d’un petit fleuron doré répété dans les entrenerfs, tranches dorées, emboîtage de toile moderne (

Reliure parisienne de

l’époque

)

.

Seconde édition donnée par les Estienne avec le commentaire de Donat, augmentée du traité sur la métrique comique

d’Érasme.

Plus ambitieuse et imprimée en plus beaux caractères que l’édition in-folio de

1529

sur laquelle elle a été faite, elle doit

selon Renouard lui être préférée. C’est aussi la première édition du théâtre de Térence dont le texte est divisé en actes et

en scènes.

Robert Estienne a établi son Térence avec le concours de Pierre Rosset sur un manuscrit de Donat confié par Josse Bade,

son beau-père, qui lui permit de compléter les passages laissés en blanc dans les éditions antérieures et de corriger une

partie de la ponctuation.

Remarquablement typographiée en lettres romaines, avec les commentaires en plus petit corps, les manchettes en italiques

et les initiales marquées en lettres d’attente, l’édition est ornée d’une des marques à l’olivier des Estienne sur le titre.

Magnifique et très précieuse reliure parisienne du « relieur de Salel » ornée d’un exceptionnel décor d’arabesques

dorées.

Cet atelier de reliure parisien, actif dans les années

1540

-

1545

, est ainsi désigné par M.-P. Laffitte et F. Le Bars du nom d’un

de ses commanditaires, Hugues Salel, qui y fit établir plusieurs manuscrits richement calligraphiés avant de les offrir à

François I

er

. C’est le même atelier qu’Ilse Schunke avait distingué de celui d’Étienne Roffet, dont le style est assez proche,

en lui donnant le nom, moins précis, de « relieur de Fontainebleau » (

Studien zum Bilderschmuck der deutschen

Renaissance-Einbände

. Wiesbaden,

1959

).

L’admirable travail de dorure qui orne les plats du volume est caractéristique de l’usage des fers et plaques dorés de cet

atelier, dont quatre des petits et moyens fers sont connus par ailleurs, tandis que l’important fer à arabesques frappé à

quatre reprises sur les plats ne semble pas avoir été reproduit dans la littérature. (Cf.

Laffitte & Le Bars, p. 53 et n°12-15

– Nixon, n°7 – Needham, n°46 – A. Hobson, Humanists and Bookbinders, Cambridge, 1989, pp. 182-183 – Cat. Esmerian,

1972, I, n°66 – Goldschmidt, n°197

).

L’exemplaire provient des bibliothèques de P. La Ferrière (inscription manuscrite du XVI

e

siècle sur le titre) puis de l’avocat

A.R.D. Ressigeac (mention d’achat manuscrite datée du

28

octobre

1815

et cachet humide). Il a été présenté par la Librairie

Giraud-Badin dans la vente du

18

mai

1965

(

Manuscrits à peintures et livres anciens rares et précieux

, lot

58

, ill. pl. xvii),

où la reliure était attribuée sans certitude à l’atelier d’Étienne Roffet, et dans un catalogue de la librairie Fleury à Paris (cat.

[

1974

], n°

167

, ill.).

De la bibliothèque Raphaël Esmerian (ex-libris, vente I à Paris,

6

juin

1972

, lot

113

, ill.).

Fraîche reliure aux ors encore très vifs. Coiffe et les mors inférieurs discrètement restaurés.

Renouard : Estienne, p. 43, n°15 – Lawton, n°225 – Schreiber : Estienne, n°52 – Brunet, V, 713.

Hobson & Culot, n°31.

Exposition : Une vie, une collection, n°1.