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Laurencin, un Picasso, un Derain, tout comme Besnard, Lucien Simon, et tant d’autres hommes intelligents, ayant
réfléchi sur leur métier,
auraient donné plus d’autorité à l’aréopage.
Un photographe admirable comme Man Ray
a
plus de goût que ceux dont vous vous êtes assuré la collaboration...
»
– S.l.n.d. Carte portant au recto la reproduction photographique d’un de ses tableaux,
L’Église
, qui orne un mur de
l’église d’Offranville
.
Jacques-Émile Blanche explique la symbolique du tableau et indique que tous les visages sont des
portraits, notamment des morts à la guerre de
1914
.
– Annonce qu’il accepte de faire un «
portrait de théâtre
» pour Cécile Sorel (
23
avril
1910
), récriminations à l’encontre
de «
la sorcière
» Jeanne Mühlfeld (
27
avril
1923
,
17
octobre
1923
et
18
avril
1930
), récit de l’histoire d’une vieille
voisine de sa propriété d’Offranville, qu’il a transposée dans une de ses nouvelles (
12
mars
1939
), annonce de son retour
à la religion catholique et souvenirs sur l’ancienne ambassadrice d’Angleterre, Lady Clerk, qui soignait des malades par
sa puissance magnétique (
18
mai
1939
), évocation des peintures qu’il a réalisées durant l’été et méditations sur l’avenir
politique qu’il voit désespéré (
5
mars
1940
), etc.
Joint
à la lettre du
5
mars
1940
, deux photographies, l’une représentant la façade de sa maison d’Offranville, avec
légende autographe au verso datée de
1940
, et un portrait de Jacques-Émile Blanche en compagnie de son neveu à
Offranville avec légende autographe signée au verso datée de
1940
.
Jacques-Émile Blanche (
1861
-
1942
), par ailleurs romancier et critique d’art reconnu, fut un peintre qui excella dans le
portrait mondain.
Il réalisa en 1892 le célèbre portrait de Proust à qui il inspira en partie le personnage d’Elstir.
« Celui qui fut Chien-Caillou, le graveur Rodolphe Bresdin... »
136. [BRESDIN].
– CHAMPFLEURY (Jules Husson, dit). Lettre autographe signée au directeur des Beaux-Arts
Philippe de Chennevières-Pointel. Sèvres, 25 avril 1877. 1 p. in-8.
150 / 200
«
Celui qui fut
Chien-Caillou
,
le graveur Rodolphe Bresdin, se recommande à votre attention par une vie difficile
dramatique et vraiment digne d’intérêt.
Mr Rodolphe Bresdin, après un avoir longtemps cherché sa voie comme
dessinateur et graveur, s’est embarqué pour le Canada,
quoique chargé de famille (il a cinq enfants). Le Canada ne
lui a pas été plus fructueux que la France et
l’homme est de retour à Paris, âgé, misérable,
à la tête d’une famille qu’il
faut nourrir. Quelques-uns de mes amis veulent apitoyer le public sur l’état malheureux du graveur Bresdin, et cela
par la voie de la presse. On m’a chargé, à mon tour, d’informer l’administration des Beaux-Arts et je l’ai fait de grand
cœur, connaissant vos sympathies pour la pauvreté qui se cache...
»
Le
17
février
1878
, le ministère des Beaux-Arts
achèterait à l’artiste
15
épreuves de sa lithographie
Le Bon Samaritain.
Un des graveurs les plus originaux du xix
e
siècle, Rodolphe Bresdin
avait, dans sa jeunesse désargentée, adopté
le surnom de Chien-Caillou en référence déformée à Chingachgook, personnage du
Dernier des Mohicains
de
Fennimore Cooper. Le critique d’art et écrivain réaliste Champfleury l’évoqua à sa manière en
1847
dans la nouvelle
Chien-Caillou
de son recueil éponyme : elle remporta un grand succès mais fixa au passage une image misérabiliste du
graveur en pauvre bohème – ce qui contribua peut-être à éloigner le succès de lui. En partie pour échapper à cette image,
Bresdin mena ensuite une vie errante qui le mena entre autres au Canada, où il demeura de
1873
à
1877
. Il mourut
dans la misère en
1885
.
137. CHAGALL
(Marc). Carte autographe signée au recto. 1952.
200 / 300
«
Merci de tout cœur. Votre Marc Chagall
»
Reproduction en couleurs de son tableau
Le Marchand de bestiaux
(
1912
).




