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Collection Alfred de Vigny

RTCURIAL

15 novembre 2016 14h30. Paris

38

Attribué à Virginie ANCELOT

1792-1875

«Cahier de nottes et d’extraits».

Manuscrit

[Début du XIXe siècle]. In-8 (18,8 x

11,8 cm) broché, liens de tabis bleu.

Recueil de 32 pages de notes et

observations diverses sur les beaux-arts

et la littérature, traditionnellement

attribué à Virginie Ancelot :

antiquité de la ville de Marseille,

Christine de Suède, Homère, Daniel

Heinsius, Léger Duchesne, Apollodore

d’Athènes, les mythologues, «notice

sur le poème didactique», Annibal de

Lortigue, François Sfondrate, l’hymne,

l’épigramme, le poète Martial, la

littérature antique, etc.

Quelques pliures marginales, quelques

rousseurs et traces de mouillures.

1 000 - 1 500 €

39

Victor HUGO

1802-1885

Lettre autographe signée

à Alfred de Vigny

[Paris], 9 février [1825]. 2 p. et demie

in-8 (20,5 x 12,7 cm) et suscription,

cachet armorié de cire noire.

Lettre de Victor Hugo félicitant

Alfred de Vigny de son mariage avec

Lydia Bunbury qu’il lui avait annoncé

le jour même de la cérémonie civile à

Pau, le 3 février 1825 : «Que vous avez

raison, Alfred ! nos hommes supérieurs

sont faibles, et c’est faiblesse que

s’en affliger. Il est donné à bien

peu d’êtres de réunir le caractère au

génie ; et il faut être puissamment

organisé pour tenir sans cesse ses

actions au niveau de sa pensée.

Vous êtes, vous, cher ami, du trop

petit nombre de ces êtres hautement

privilégiés, et l’homme en vous vaut

le poète. C’est pour cela que je vous

aime, que je vous admire doublement et

que mon amitié pour vous est tout à la

fois de l’estime et de la sympathie.

Au moment où je commence cette lettre,

je reçois la vôtre du 3 février. Soyez

mille fois heureux, mon ami ! Soyez-le

autant que moi, je ne saurais vous rien

souhaiter de plus, du moins sur cette

terre ! Vous voilà enfin dans ce port où

le voyage de la vie n’est plus qu’une

promenade paisible sans orages et sans

écueils ! Celle qui vous fait ce bonheur

est, dites-vous, douce et bonne comme

ma fille d’Otaïti ; d’autres rapports

me la disent jeune et belle comme votre

fille de Jephté. Que faut-il de plus à

la félicité d’une âme comme la vôtre !

Merci, et encore merci de votre bonheur,

qui est une si grande partie du mien.

Nous allons vous revoir ; et l’accord

de nos caractères se complètera par la

ressemblance de nos vies. Nos femmes

s’aimeront comme nous nous aimons, et à

nous quatre nous ne ferons qu’un».

Manque dû au décachetage, sans atteinte

au texte. Papier un peu bruni avec

quelques taches.

Provenance :

Archives Sangnier (cachet)

Bibliographie :

Alfred de Vigny,

Correspondance

, 25-6.

2 000 - 3 000 €

40

Victor HUGO

1802-1885

Lettre autographe signée

à Alfred de Vigny

Blois, 28 avril [1825]. 3 p. in-8

(21,2 x 13,2 cm) et suscription,

cachet armorié de cire rouge.

Lettre de Victor Hugo séjournant

alors chez son père, à Blois : «Il

ne faut pas, cher Alfred, que vous

appreniez d’un autre que de moi les

faveurs inattendues qui sont venues me

chercher dans la retraite de mon père.

Le Roi me donne la Croix et m’invite à

son Sacre. Réjouissez-vous, vous qui

m’aimez, de cette nouvelle : car je

repasserai à Paris en allant à Reims, et

je vous embrasserai. […] Je suis ici,

en attendant mon nouveau départ, dans

la plus délicieuse ville qu’on puisse

voir. Les rues et les maisons sont

noires et laides ; mais tout cela est

jeté pour le plaisir des yeux sur les

deux rives de cette belle Loire : d’un

côté un amphithéâtre de jardins et de

ruines ; de l’autre une plaine inondée

de verdure, à chaque pas un souvenir !

La maison de mon père est en pierres

de taille blanches avec des contre-

vents verts comme ceux que rêvait J. J.

Rousseau. Elle est entre deux jardins

charmants, au pied d’un côteau, entre

l’arbre de Gaston et le clocher de St

Nicolas. L’un de ces clochers n’a point

été achevé et tombe en ruine. Le tems

le démolit avant que l’homme ne l’ait

pu bâtir. […] Avez-vous terminé votre

formidable enfer ? C’est une page de

Dante, c’est un tableau de Michel-Ange,

le triple-génie».

Manque dû au décachetage atteignant un

mot. Papier un peu bruni avec quelques

taches.

Provenance :

Archives Sangnier (cachet)

Bibliographie :

Alfred de Vigny,

Correspondance

, 25-12.

2 000 - 3 000 €