Previous Page  19 / 366 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 19 / 366 Next Page
Page Background

18

v

oici

La

f

rance

qui

se met

aussi

de

La

partie

pour

faire

La

traite

des monuments

7

Petrus BOREL.

L’Obélisque de Louqsor

, pamphlet.

Paris, chez les marchands de nouveautés,

1836.

Plaquette in-8 de 16 pp. : maroquin janséniste rouge, dos à nerfs, double filet doré sur les

coupes, dentelle intérieure, non rogné, tête dorée, couverture imprimée conservée

(David).

Édition originale.

Pamphlet d’une grande rareté à propos de l’obélisque rapporté d’Égypte.

Chaque chose n’a de valeur qu’en son lieu propre, que sur son sol natal, que sous son ciel. Il y a une

corrélation, une harmonie intime entre les monuments et le pays qui les a érigés, qu’on ne saurait

intervertir impunément. Il faut à la pyramide un ciel bleu, un sol chauve, l’ horizontalité monotone

du désert ; il faut la caravane qui passe à ses pieds

[…].

Il faut aux obélisques les pilones du temple,

il faut le culte du soleil, il faut l’idôlatrie de la multitude, ou il faut le désert. Ces monuments

qui versent tant de sublime poésie sur les sables arides des Saharas, qui proclament la grandeur,

la puissance, le génie des races passées, traînés dans le sein de nos villes, deviennent mornes,

muets, stupides comme elles.

[…]

Voici la France qui se met aussi de la partie pour faire la traite

des monuments.

Exemplaire parfait, grand de marges et sans la moindre rousseur.

De la bibliothèque de

Jules Noilly

, avec ex-libris (nº 529 : “Pièce extrêmement rare.” La lettre

a été ajoutée postérieurement). Ex-libris gravé par Giacomelli de

Charles Jolly-Bavoillot,

avec sa devise “aimer admirer”, collectionneur originaire de New York (vente en 1896).

De la bibliothèque

Tristan Tzara

(1989, nº 73).

Cet exemplaire Noilly est le seul cité par Vicaire (I, 864).

On a relié en tête une belle lettre autographe signée de l’auteur adressée à

Anténor Joly.

Borel propose ses services au directeur de

L’Époque

: il souhaite intégrer ses équipes

et l’entretient de ses projets littéraires, notamment d’un roman en deux volumes intitulé

Mon ami Panturier

pour lequel il est en pourparlers avec Émile de Girardin : “

Je n’en finis

pas avec M. de Girardin, & dans le cas où il vous plairait de me le prendre, je ne pousserais plus

mes négociations avec la Presse. J’ai un autre livre, Hélène, dont le 1

er

volume est presque achevé,

le voudriez-vous ? Enfin, je m’offre pour des articles Variétés ou d’érudition agréable, à la manière

de Nodier – pardon de prononcer ce nom à propos de moi – comme je sais le faire & comme j’en

donne à la revue de Paris. En un mot, je me mets à votre entière disposition.

[…]”

Aucun accord ne fut conclu, ni avec Girardin, ni avec Joly.

(Lettre autographe signée,

Paris, 11 août 1845

, 1 ½ page in-folio, adresse, cachet.)

3 000 / 4 000