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“
L
e
style de
F
orneret
est de
ceux qui
font
pressentir
L
autréamont
comme
son
répertoire d
’
images
audacieuses
et
toutes neuves
annonce déjà
S
aint
-P
ol
-R
oux
” (André Breton)
8
Xavier FORNERET.
Rien.
Au profit des pauvres.
(Dijon, Imprimerie de Noëllat fils), janvier 1836
.
Plaquette in-8, demi-maroquin lavallière à grain long avec coins, dos à quatre nerfs orné or et à froid, pièces
de titre de maroquin vert, non rogné, tête dorée, couverture ornementée conservée
(Georges Hugnet).
Édition originale d’une grande rareté : l’exemplaire Éluard.
Elle a été imprimée à compte d’auteur à Dijon par Noëllat. La couverture ornementée fait office de titre.
“
Voici venir une nuit sombre, avec un roulement infernal précédé d’éclairs, tantôt bleuâtres tantôt sanglants
”
(page 4).
L’humoriste noir, précurseur du Surréalisme exhumé par André Breton.
Ni Carteret ni Talvart n’ont daigné se pencher sur la production du “petit romantique”, allergique
aux cénacles littéraires et à peu près inconnu de son vivant. Riche vigneron saisi par le démon de la
littérature, Xavier Forneret (Beaune, 1809-1884) se ruina pour faire jouer ses pièces et éditer ses livres.
L’insuccès de ses drames, l’obstination dans le scandale, contribuèrent sans doute à masquer
les trouvailles saisissantes du poète. “L’Homme noir” portait des vêtements de deuil, passant ses nuits
à jouer du violon avant de s’étendre dans un cercueil d’ébène.
Acrobaties métriques, typographie déroutante, inflation des blancs, écriture automatique, poèmes
en prose – qu’il est l’un des tout premiers à pratiquer –, sa forme d’humour enfin, le firent découvrir
par les surréalistes qui saluèrent en lui un précurseur.
Exemplaire de la bibliothèque de
Paul Éluard
avec son ex-libris dessiné par Max Ernst portant
la devise : “Après moi le sommeil.” Il a été relié par Georges Hugnet.
2 000 / 3 000
€




