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Jean GENET & Paul MORIHIEN.
Contrat d’édition de Jean Genet aux
éditions Paul Morihien
.
Paris, 26 juillet 1947.
In-4 de (2) ff. : demi-maroquin noir à grain long à bandes, étui
(Loutrel).
Important ensemble de pièces restituant les liens parfois conflictuels
unissant Jean Genet et l’éditeur Paul Morihien.
1. Contrat d’édition passé le 26 juillet 1947 pour “
Querelle de Brest, Heliogabale,
Pompe funèbre, Le journal d’un voleur.
” Signé à deux reprises et parafé cinq fois, le
contrat établit le versement d’un à-valoir de 50 000 Francs pour chaque publication
et précise :
“
M. Genet garantit à M. Morihien l’exclusivité de sa production à l’exception des
publications suivantes :
1
º )
un tirage à trois cents exemplaires de Pompe Funèbre par les Éditions Gallimard
représentées pat M. Gaston Gallimard
2
º )
un tirage à deux mille exemplaires à six cents frs maximum de Pompe Funèbre par
les Éditions du Palimurge représentées par M. Jean Jacques Pauvert
3
º )
un tirage à cinq cents exemplaires du journal d’un Voleur par M. Albert Skira
.”
2. Cinq dessins originaux à l’encre de Jean Cocteau et 5 reproductions : essais de
couverture de
Pompes funèbres
pour l’édition donnée par Paul Morihien, la deuxième
parue en 1947.
3. Trois lettres autographes signées de Jean Genet adressées à Paul Morihien.
Lettres de récrimination non datées mais de 1947 ; Genet réclame de l’argent pour
finir la maison qu’il avait entrepris de construire pour son amant Lucien et la femme
de celui-ci, Ginette. “Mon Petit Paul, je suis très fâché. Tu m’avais promis le fric dès
mon arrivée. J’en ai donc disposé et tu me laisses dans le pétrin. Je trouve ça un peu
dégueulasse, car moi je corrige Pompes Funèbres. Et je travaille. Je compte sur toi
avant samedi le mandat de 50.000 fr. Encore une fois tu n’es pas régulier. Salut.”
Dans la dernière, Genet explique : “Les murs – tous les murs – de la maison sont
montés : malheureusement je ne peux pas faire le toit avant que d’avoir l’argent.”
Lucien a déposé les épreuves de
Pompes funèbres
à l’hôtel Fleur de Lys. En quatrième
page, il note : “Sartre va porter cette lettre à Paris.”
2 000 / 3 000
€




