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“
T
he
true origin of
the modern
artist
’
s
book
” (Riva Castleman)
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Guillaume APOLLINAIRE.
L’Enchanteur pourrissant.
Illustré de gravures sur bois par André Derain.
Paris,
Henry Kahnweiler, 1909.
In-4, maroquin mastic, dos lisse, plats entièrement recouvert d’un décor floral mosaïqué de box noir non
serti, doublures et gardes de daim brun, tranches dorées sur témoins, couverture et dos de parchemin ivoire
conservés, chemise en demi-maroquin nbrun, étui
(Creuzevault)
.
Édition originale : tirage limité à 106 exemplaires signés par le poète et le peintre.
Un des 25 premiers exemplaires sur japon ancien (nº 12).
L’Enchanteur pourrissant
est le premier livre donné par le galeriste Daniel-Henry Kahnweiler, la première
publication en volume de Guillaume Apollinaire et le premier livre illustré par André Derain. Cependant,
comme le souligne Antoine Coron, “l’importance de
L’Enchanteur pourrissant
dépasse ce « palmarès » qui n’est
après tout qu’un constat de chronologie” – et de citer Gérard Bertrand pour qui l’ouvrage représente “l’œuvre
qui enrichit la tradition française du livre illustré d’un véritable ferment novateur, la seule dont l’audace de
conception puisse être mise en parallèle avec les grandes révolutions picturales contemporaines dans la mesure
où justement elle en est l’un des plus authentiques reflets.”
L’illustration comprend 32 gravures originales sur bois d’André Derain dont 12 à pleine page.
(Coron,
De Goya à Max Ernst,
nº 28.- Castleman,
A Century of Artists Books,
MoMA, 1994, p. 90 : “This book
marks the true origin of the modern artist’s book.”)
L’exemplaire est conservé dans une remarquable reliure décorée de Creuzevault ornée d’un décor
mosaïqué non serti.
A partir des annees 1950, Henri Creuzevault mit en usage cette pratique de mosaiques non serties qui devint
l’une de ses marques. En decembre 1953, dans
Plaisirs de France,
Maurice Toesca expliquait combien cette
technique etait a la fois complexe et virtuose : “Ce souligne [la mosaique sertie] alourdit toujours un peu
le decor, lui confere un aspect de vitrail. La peur du decollage de la mosaique arretera longtemps nos relieurs ;
l’un d’eux, Creuzevault, a eu l’audace d’innover : il a trouvé le moyen d’eviter la secheresse inherente
au sertissage de la mosaique en biseautant le bord du cuir. La mosaique se confond en quelque sorte avec
le maroquin, le decor se presente alors libre, plus leger, plus vif.”
25 000 / 30 000
€




