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Marie LAURENCIN.
Portrait de Guillaume Apollinaire.
Sans lieu ni date
[vers 1908].
Huile sur carton (282 x 203 mm), cadre de bois brun.
Merveilleux portrait peint par Marie Laurencin ayant appartenu à Guillaume
Apollinaire.
Il a été exposé en 1985 à Tokyo dans
Le Banquet du Douanier Rousseau,
l’exposition organisée
par Jeanine Warnod sous les auspices du journal
Yomiuri.
Sur le thème du Banquet de 1908,
étaient évoqués le Douanier et les plus célèbres de ses amis : Apollinaire et Marie Laurencin y
avaient la part belle.
Le tableau appartenait alors à Gilbert Boudar.
8 000 / 10 000
€
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Guillaume APOLLINAIRE.
L’Arétin et son temps.
Sans lieu ni date
[avant janvier 1911].
Manuscrit autographe de 19 pages ¼ écrites au verso de 20 programmes de “L’après-midi des
poètes” tirés sur papier vert et montés sur onglets : demi-veau vert à la Bradel avec petits coins
(Montecot).
Manuscrit autographe complet d’une conférence donnée à Bruxelles en janvier
1911 consacrée à l’Arétin.
Plutôt que
L’Arétin et son temps,
Apollinaire explique en préambule que sa conférence devrait
s’intituler :
L’influence de l’Arétin sur les lettres françaises.
Il passe en revue les écrivains français qui ont puisé dans l’œuvre de l’Arétin, tels Corneille et
Molière, mais “
il est encore et de la plus indéniable façon le talent dont l’apparition causa le génie
de François Rabelais. Ce demi-dieu fut en Italie prendre contact avec lui-même
. […]
Il apparaît
[…]
à lire Pantagruel que Rabelais eut été tout autre si les franches vauriennes des Ragionamenti
d’Arétin n’avaient achevé de délivrer son esprit qui est la plus grande culture, la plus grande raison
et la plus grande liberté.
[…]
Oublié pendant le 18
e
et presque tout le 19
e
siècle l’Arétin eut encore
une influence sur le talent d’un romancier excellent quoiqu’un peu oublié aujourd’ hui. Je veux
parler d’Hugues Rebell mort il y a peu d’années et qui faisait sa lecture favorite des œuvres du Divin.
Au reste, sa Nichina est une sorte d’adaptation charmante et excellente des Ragionamenti
[…].
Une autorité si certaine sur la littérature française est propre à conférer aux œuvres de l’Arétin une
importance qu’on n’avait pas dite. Il faut réparer l’injure des siècles et ne plus mépriser l’Arétin,
mais le regarder au contraire comme un des talents, sinon des génies créateurs de tous les temps,
entre son père Francisco Delicado, et son fils François Rabelais
.”
Le texte a paru pour la première fois dans les
Œuvres complètes
de Guillaume Apollinaire
(Pléiade, 1993, pp. 864-872) d’après la copie manuscrite, fautive, qu’en avait prise Jacqueline
Apollinaire, et non d’après cet unique manuscrit autographe.
“La conférence d’Apollinaire eut lieu en janvier 1911 […]. Par les confidences qui y affleurent,
comme par les vues de synthèse auxquelles la brièveté contraignait le conférencier, ce texte
constitue un intéressant « en-marge » des
Diables amoureux
” (Caizergues et Décaudin).
Auparavant, en 1909-1910, Guillaume Apollinaire avait donné dans la Bibliothèque
des Curieux
L’Œuvre du divin Arétin.
Beau manuscrit portant ratures et corrections : il est écrit au verso de vingt exemplaires tirés
sur papier vert du programme de “L’après-midi des poètes” du 4 avril 1908 consacré aux
Temps héroïques, nos maîtres et nos morts.
Ainsi a-t-on lu ce jour-là des œuvres de Charles
Cros, Georges Rodenbach, Alfred Jarry, Tristan Corbière, Jules Laforgue, Arthur Rimbaud
(3 poèmes), Paul Verlaine, Stéphane Mallarmé, etc.
4 000 / 6 000
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