Previous Page  87 / 366 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 87 / 366 Next Page
Page Background

86

62

Guillaume APOLLINAIRE.

Calligrammes.

Poèmes de la paix et de la guerre (1913-1916).

Ondes – Étendards – Case d’Armons – Lueurs des tirs – Obus couleur de lune – La Tête

étoilée. Avec un portrait de l’auteur par Pablo Picasso gravé sur bois par R. Jaudon.

Paris,

Mercure de France, 1917.

In-8, demi-maroquin moutarde, dos lisse, plats encadrés de maroquin de même ton avec, au

centre du plat supérieur, un blason de maroquin mosaïqué portant le titre, non rogné, tête

dorée, chemise, étui

(P.-L. Martin).

Précieux jeu d’épreuves corrigées offert à Blaise Cendrars : il est enrichi d’une

gravure et de dessins originaux.

Les épreuves comportent une dizaine de corrections à l’encre par Guillaume Apollinaire et

l’ajout, sous la dédicace imprimée, de la date de la mort au combat de René Dalize :

le 7 mai

1917.

Le poète René Dalize, pseudonyme de René Dupuy, était un ancien camarade de classe

d’Apollinaire et le co-fondateur des

Soirées de Paris.

En tête on a monté le portrait gravé sur cuivre d’après Picasso, tiré sur Chine

(justifié 11/21).

Ce portrait était réservé aux exemplaires sur grand papier.

Superbe envoi autographe signé :

A mon très cher Blaise

Cendrars

ces cendres de la vie

son ami

Guillaume Apollinaire

13 juin 1918

La dédicace marque la réconciliation des deux écrivains, cinq mois avant la disparition

d’Apollinaire de la grippe espagnole en novembre 1918. Poète tôt reconnu –

Alcools

fut un

succès – et critique en vue, Apollinaire devint l’objet de la rancœur de Blaise Cendrars. Très

liés au début de leur carrière, les deux poètes ne devaient ainsi se retrouver qu’à la fin de la vie

d’Apollinaire.

En tête, on a monté quatre dessins originaux libres de Guillaume Apollinaire.

Ces dessins sont précédés d’une savoureuse note autographe signée de Blaise Cendrars datée

de 1937 : “

Ces quatre dessins d’érotisme guerrier et patriotique, si j’ose dire, m’ont été donnés par

Guillaume Apollinaire, en traitement à l’ hôpital italien, quai d’Orsay – où pour charmer ses loisirs

il s’adonnait volontiers à ce genre de manualisation graphique ou colorée

.”

De fait, trois des dessins sont très osés, dont un portrait de l’empereur Guillaume nu, l’autre

figurant les “

débris de boches fait

[sic]

par un soixante quinze

.”

On a également monté en tête un portrait de dos du poète par Raoul Dufy.

Dessin au crayon d’Apollinaire assis dans un café, en uniforme. Il est légendé par Raoul Dufy :

Le sous-lie

[utenant]

Guillaume Apolinaire

[sic].”

De la bibliothèque

Jacques Guérin

(cat. 1986, nº 72 : “Reliure parfaite et raffinée de P.-L.

Martin, discrètement évocatrice de la guerre qui marqua les deux écrivains dans leur œuvre

et dans leur corps.”).

30 000 / 40 000