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Guillaume APOLLINAIRE.
L’Horloge de demain
. [
1917
].
Calligramme autographe avec dessins sur papier contrecollé sur carton (205 x 128 mm), encre et gouache.
Extraordinaire calligramme autographe en couleur.
Il a été reproduit au pochoir dans le quatrième numéro de la revue
391
publié à Barcelone.
Figure tutélaire des avant-gardes, Guillaume Apollinaire fut constamment sollicité par Picabia au début de
l’aventure dada : il lui écrit à maintes reprises pour lui demander des textes pour
Dada,
lui témoignant toute
son admiration.
En 1916-1917, Duchamp lui dédie son ready-made
Apolinère Enameled
et Picabia reproduit en mars 1917
L’Horloge de demain
dans la revue
391
. L’engagement du poète dans la guerre, sa naturalisation puis son
patriotisme, finiront cependant par le rendre suspect aux yeux des jeunes révoltés de Dada.
Sa mort de la grippe espagnole le 9 novembre 1918 à la veille de l’Armistice, “laisse désemparés les innombrables
artistes, peintres ou poètes pour qui Apollinaire était le « dernier poète », un mentor et souvent un ami” (Julie
Béret). Et si, comme le regrette Julie Béret, la jonction d’Apollinaire avec le dadaïsme zurichois ne s’est pas
faite, l’hommage publié par Picabia en décembre 1918 dans
Dada 3
dit assez l’importance de son œuvre dans
les révolutions artistiques du début du siècle : “Sa mort me semble encore impossible. Guillaume Apollinaire
est un des rares qui ont suivi toute l’évolution de l’art moderne et l’ont complètement comprise, il l’a défendue
vaillamment et honnêtement parce qu’il l’aimait, comme il aimait la vie, et toutes les formes nouvelles d’activité.
Son esprit était riche, somptueux même, souple, sensible, orgueilleux et enfantin. Son œuvre est pleine de
variété, d’esprit et d’invention.”




