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AUDIARD (Michel).
Gabin.
Sans lieu ni date
[vers 1969].
Manuscrit autographe in-4 de 6 pp.
Notes préparatoires d’un article consacré à Jean Gabin.
Michel Audiard fit partie des dialoguistes favoris de l’acteur.
Leur collaboration débuta en 1955, avec
Gas Oil
réalisé par
Gilles Grangier.
Pour en user sans discrétion, j’apprécie la mauvaise foi chez
les autres. Chez Gabin elle est étourdissante.
Basée sur une antipathie anodine, voire inventée, elle prend
très vite des proportions cosmiques en vertu d’une progression
en spirale.
Qu’il interprète Maigret ou le fils Cardinaud
(...)
, Gabin s’identifie
étrangement à l’univers Simenonien. Ce n’est pas seulement
une question de physique
(...)
; il y a dans cette réussite
quelque chose de plus mystérieux. De moins extérieur. Une
sorte de pulsation secrète.
Dans la série de clichés, après Gabin-bourgeois, se situe aux
places d’honneur Gabin-analphabète. On insinue volontiers
qu’il ne lit que l’Equipe et Paris-Turf.
Je ne soutiendrais pas que Sophocle est sur son table de
chevet et qu’il dévore Spinoza dans le texte, mais j’ai eu avec lui
quelques surprises d’ordre littéraire. Si Gabin lit peu il lit bien.
Ne serait-ce que Céline. J’ai connu tellement de bafouilleux
prétendus céliniens
(...)
que j’ai renoncé depuis longtemps à
toute conversation sérieuse à propos de Louis-Ferdinand. Sauf
sur l’antisémitisme, parce que là l’hystérie devient fascinante.
Gabin, lui, connaît le « Voyage » dans les coins et les recoins,
avec citations et commentaires.
On joint :
- Dactylogramme d’un portrait de Jean Gabin.
Sans lieu ni
date [1969]. 10 pages sur papier pelure.
Il s’agit de l’article publié dans
Paris Match
le 6 décembre
1969, avec quelques coupures et variantes.
Le portrait évoque le début de “
quinze ans d’amitié
”, à “
un
bouchon pas loin de Trouville où Monsieur Gabin a ses
habitudes, pas tant à cause d’une graille exceptionnelle qu’en
raison d’un mépris ambiant à l’égard du star système”
, ainsi
que nombre d’anecdotes.
-
“Mort de Gabin”.
Dossier de presse constitué par Michel
Audiard autour de la disparition de Jean Gabin.
-
Brouillon d’un article consacré à l’actrice Miou Miou.
Après
1981. Manuscrit autographe de 3 ¼ pages in-4.
Le texte fait suite à la comédie
Est-ce bien raisonnable,
premier
film de Miou-Miou dialogué par Michel Audiard.
Les frissons me prennent, de penser que j’aurais pu ne pas
rencontrer Miou Miou. Par exemple, si j’avais abandonné le
cinéma, puisque telle était mon intention voici quelques mois.
Ça me prend de plus en plus souvent, cette idée-là. Je finirai
par y donner suite. ... tout plaquer un beau matin... en trouvant
des alibis jurant, par exemp
le,
me consacrer au théâtre...
Il s’en fallut de peu que Michel Audiard ne fit jamais parler
l’actrice qu’il estimait tant. Leur collaboration se termina avec
Canicule,
leur deuxième film sorti en 1983.
800 / 1 000
€
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