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AUDIARD (Michel).

La Nuit, le jour et toutes les autres nuits.

Sans lieu ni date

[vers 1977, 1978].

Manuscrits autographes et dactylogrammes. 429 feuillets

de formats divers, certains rédigés recto verso, dont 191

autographes.

Avec

La Nuit, le jour et toutes les autres nuits,

le cinéaste

signe son œuvre la plus intime. Ayant pour cadre les derniers

mois de la guerre, le roman est profondément marqué par

le deuil de son fils aîné, François, tué dans un accident de

voiture en 1975. Le dialoguiste narquois laisse ici place à un

homme irrémédiablement blessé par la perte de proches,

hanté par des souvenirs douloureux, tels celui des atrocités

commises par les Résistants de la dernière heure dans le

Paris libéré. Couronné par le prix des Quatre-Jurys, le roman

apporta à Michel Audiard la reconnaissance de ses pairs,

notamment d’Antoine Blondin : “Devant la porte ouverte par

Louis-Ferdinand Céline, il n’y a qu’à se mettre à quatre pattes

ou se cogner la tête. Et voilà qu’un écrivain en a franchi le

seuil, un chrysanthème entre les dents. Son voyage à lui est

celui d’un voyageur de la Toussaint. (...) Le voyageur n’est pas

sans bagage. Il est même accompagné par l’ombre d’un fils,

prématurément effacé de la terre, ce double qui le hante et qui

est lui. La présence de l’enfant disparu à nos yeux dessine en

filigrane un chef-d’œuvre du clair-obscur qui ne se flétrit pas

à être mis en lumière. (...) Michel Audiard excelle à ériger le

quotidien en mythes familiers. (...) La fête avortée, les illusions

humiliées, la tendresse interrompue, en ont fait un homme

friable, dont la maturité est cependant en train de fonder une

œuvre plus aérienne qu’il n’y paraît, solide comme le roc. Tout

est perdu, fors l’auteur.”

L’ensemble de manuscrits et dactylogrammes réunis ici offrent des

versions primitives et intermédiaires de plus de la moitié du roman.

Ils couvrent la quasi totalité de

La Nuit

, première partie du

roman, et une vingtaine de pages de la deuxième partie

.

Certains personnages portent des noms différents : Jaja pour

Quenotte, François pour Gédéon, Paulo pour Pilate, Charles

Edmond pour Maxence.

Manuscrits et dactylogrammes offrent des ratures et

corrections ainsi que des passages inédits.

On joint :

- “

Le Jour la nuit

...”. Sans lieu ni date. 263 feuillets in-4

dactylographiés ou photocopies de tapuscrit, enveloppe kraft

avec titre autographe.

Mise au propre, quasiment complète, d’une version proche du

texte publié, probablement destinée à l'éditeur. Elle présente

quelques rares corrections autographes et de nombreux

passages corrigés au papier collant.

On joint : une liste autographe de corrections.

-

Ensemble de brouillons autographes.

Sans lieu ni date

[vers 1977, 1978]. 108 ff. in-4 ou in-8, certains recto-verso ;

quelques feuillets à en-tête de

l’Hôtel de la Trémoille

Paris 8

e

et

l’hôtel

Le Mottaret

à Méribel.

Il s’agit principalement de notes préparatoires pour

La Nuit,

le jour et toutes les autres nuits

, avec des passages déjà très

proches de la version définitive. Ainsi ces lignes prémonitoires

figurant avec quelques variantes à la fin du roman.

Cette manie qu’ont les gens de vouloir m’exporter. Comme

si on m’attendait pour la fête. A une époque, je ne dis pas,

je bougeais encore un peu, cavalant aux récompenses ici

et là. Oh, jamais bien loin. Des petits raids. De préférence

vers le soleil : Cannes, Taormina, Sidi bou Sahid... Sidi-

bou-Sahid dont les syllabes ensoleillés ne sonnent jamais

aussi cruellement que ces fins d’après-midi de janvier où les

bourrasques poussent les écailles de platanes dans les allées

de Montrouge.

(...)

Un jour je m’installerai là-haut, c’est sûr. Je

sais où. Au bout de l’avenue Romain Rolland, juste avant les

fleuristes, il y a encore des petits immeubles en briques des

années 20, exposés au nord mais très bien étudiés côté vue ;

juste au-dessus du cimetière.

Cette semaine... demain ou après demain”.

Ou ces souvenirs obsessionnels de l’Occupation : “

On ne

m’otera jamais de l’idée que parmi nos 80.000 voyageurs

pour Dachau et autres Auschwitz la plupart ont commencé

le voyage dans une boîte aux lettres.

(...)

T’enerves plus avec

ça ! T’enerves donc plus. – Faut plus t’enerver avec ça ! me

dit Clodomir

”.

- BLONDIN (Antoine).

Manuscrit autographe de la critique du

livre

paru dans

France Soir

. 5 pages grand in-8.

Mise au propre de la critique élogieuse de

La Nuit, le jour et

les autres nuits

.

-

Dossier de presse.

Ensemble d’articles consacrés au roman, accompagnés d’un

mémorandum tapuscrit du service de presse, daté du 17 mars

1978.

-

La Nuit, le jour et toutes les autres nuits.

Paris, Julliard, 1978.

In-8 en feuilles, couverture imprimée.

Epreuves du roman, dénuées de corrections autographes.

-

Essai de couverture pour l’édition folio de La Nuit, le jour et

toutes les autres nuits.

1 feuillet 20 x 31,5 cm sur papier fort,

annotations pour l’impression.

2 000 / 3 000