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L’historiogriffe

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[MONCRIF (François Auguste Paradis de)].

Les Chats.

Paris, Brunet, 1751.

In-8 [195 x 125 mm] de (1) f. de titre, 204 pp., (8) ff., 9 planches hors texte dont 2 dépliantes : veau fauve marbré, dos

lisse orné, pièces de titre de maroquin rouge, filet à froid encadrant les plats avec figure de chat assis vu de profil au centre,

en clair sur fond foncé sur le premier plat, en foncé sur fond clair sur le second, coupes filetées or, tranches rouges

(reliure

de l’époque).

Charmant ouvrage illustré de 9 planches hors texte d’après Coypel, gravées par le comte de Caylus, dont deux repliées

et une vignette à la fin représentant le

dieu Pet.

De l’Académie française, poète et musicien, François Auguste Paradis de Moncrif (1687-1770) incarne le gentilhomme

des Lumières ; spirituel et galant, musicien de talent, acteur, habile escrimeur, il fut le type abouti du courtisan. “Bien

qu’il fît le dévot, note cette méchante langue de Grimm toujours bien informée, il était homme de plaisir, et il a poussé

la passion pour la table et pour la créature jusqu’à l’extrême vieillesse” – ce qui contribue à le rendre éminemment

sympathique. L’essai est une satire des pédants de son temps, qui se vengèrent du très officiel historiographe en lui

infligeant le surnom d’

historiogriffe.

Très curieux spécimen de reliure bicolore du temps : chaque plat est orné d’une grande figure de

chat, l’un étant le négatif de l’autre.

Le chat assis et vu de profil fut l’emblème et le signe de ralliement des familiers du salon de la spirituelle marquise du

Deffand (1697-1780), Moncrif au premier rang. Elle recevait rue Saint-Dominique ses amis philosophes et des artistes,

installée dans un vaste fauteuil, un chat sur les genoux, comme la représente Carmontelle. Cochin en fera une gravure

représentant ses chats angoras. Elle-même fit dorer au dos de ses livres le félin assis dans une attitude confiante et

rêveuse. On ne connaît pas d’autre spécimen du Raminagrobis trônant sur les plats.

Exemplaire portant quelques notes manuscrites de la fin du XVIII

e

siècle : on peut notamment y lire l’histoire du chat

Minon à la fin (2 pages). Reliure usagée aux coiffes. Déchirure avec perte de quelques mots page 3 ; taches pages 126-127.

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