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Jacques-Charles Brunet bibliophile
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LA CHARNAYS (Pierre Cottignon de).
Les Vers satiriques et enigmatiques du nouveau Theophile.
Paris, Charles
Hulpeau, 1626.
Petit in-12 [140 x 75 mm] de (6) ff., 260 pp., la dernière non chiffrée, (1) f. de clef : maroquin brun, dos à nerfs orné, triple
filet doré encadrant les plats, coupes filetées or, triple filet doré en bordures intérieures, tranches dorées
(Bauzonnet).
Édition originale ornée d’un titre-frontispice.
Elle comprend à la fin une table des mots de 118 énigmes, laquelle étant gravée à l’envers, ne peut être lue qu’avec le secours
d’un miroir.
Les exemplaires invendus de l’
Ouvrage poétique du Sr de la Charnays
furent remis en circulation par l’éditeur qui supprima
le titre imprimé révélant le nom de l’auteur pour ne conserver que le titre-frontispice. L’attribution au “nouveau Théophile”
est une supercherie ; elle rend compte de la faveur dont jouissait Théophile de Viau, mort la même année.
“Ce petit recueil est rare, peu connu, et assez piquant de verve et de gaîté” (Viollet le Duc).
Dans le catalogue de sa bibliothèque poétique, Viollet le Duc consacre une notice chaleureuse aux
Vers satiriques
du poète
,
écuyer attaché au service de Charles et Ferdinand de Gonzagues de Clèves à qui le recueil est dédié. Les amis de La
Charnays, dont Guillaume Colletet, se réunissaient “dans de prétendues conférences poétiques qui n’étaient autres que
des débauches de vin et d’esprit à en juger par les vers qui s’y récitaient. Sauf deux ou trois pièces de ce recueil qui veulent
être sérieuses, il se compose de chansons, d’énigmes, d’épigrammes qui ne donnent pas une grande idée de la sévérité des
convives, car je ne saurais citer les meilleures, et il y en a d’excellentes.”
Devenu chanoine vers 1630, La Charnays s’empressa de renier sa muse juvénile et se mit à composer
Les Travaux de Jésus
(1638) : trois mille alexandrins sur la Passion du Christ.
L’exemplaire provient de la bibliothèque de
Jacques-Charles Brunet,
auteur de la notice du catalogue
(cat. 1868, n° 328 :
“Ces poésies, n’ayant pas été réimprimées, sont devenues rares, et surtout sous ce titre. Un frontispice gravé, fort joli, tient
lieu de titre, et il se trouve, à la fin du volume, une table des mots de 118 énigmes, laquelle étant gravée à l’envers, ne peut
être lue qu’avec le secours d’une glace. Voir, sur ce recueil, la note que j’ai fait imprimer dans le 24
e
numéro du
Bulletin du
bibliophile
.”)
Petit manque de papier dans la marge blanche en pied de la page 33.
(Brunet,
Supplément
I, 736.- Viollet le Duc,
Bibliothèque poétique
, 1843, p. 452.- Cioranescu, n° 22008 et 22009.- Arbour,
n° 12157.- Lachèvre II, p. 311.)
1 500 / 2 000
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