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Le livre et sa condamnation reliés en maroquin pour Girardot de Préfond
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[HERSENT (Charles)].
Optati Galli de Cavendo schismate.
Ad illustrissimos ac reverendissimos ecclesiae
Gallicanae primates, archiepiscopos, Episcopos. Liber paraeneticus.
Sans lieu, 1640.
Relié avec :
Arrest de la cour de parlement, par lequel il est ordonné, que le libelle intitulé Optati Galli de Cavendo
schismate &c. sera laceré & bruslé
: Et defenses à toutes personnes d’en avoir & retenir sur les peines portées
par ledit Arrest.
Paris, Sebastien Cramoisy, 1640.
2 ouvrages en un volume petit in-8 [172 x 107 mm] de 39 pp. ; 11 pp. : maroquin rouge, dos à nerfs orné, large
dentelle dorée encadrant les plats, coupes filetées or, dentelle intérieure, tranches dorées
(reliure du XVIII
e
siècle).
“De tous les libelles, & satyres faites contre le cardinal de Richelieu, celle-ci est la plus
piquante, & celle qui toucha le plus sensiblement ce ministre,
que le but de l’auteur étoit de rendre
odieux à toute la terre”, affirme Guillaume de Bure dans la très longue notice de sa
Bibliographie instructive
(1768, n° 981, pp. 17-51) qu’il consacre à l’histoire du pamphlet de Charles Hersent, théologien et polémiste
impliqué dans la controverse gallicane.
Non seulement la destruction du libelle diffamatoire fut ordonnée, mais le cardinal de Richelieu chargea
“une infinité de personnes, de faire de tous côtés des perquisitions exactes pour en ramasser des exemplaires,
de les acheter, & les lui remettre ; ce qui a si bien réussi vû le grand nombre de gens qui étoient bien aises de lui
faire leur cour, que ce volume et devenu
très rare
” (de Bure). De fait, la retentissante brochure devint si rare qu’il
en fut fait des contrefaçons, comme celle-ci.
Le pamphlet est ici suivi de l’arrêt officiel du 23 mars 1640 ordonnant sa destruction.
Exemplaire de choix, relié pour Paul Girardot de Préfond en maroquin à la dentelle.
Un des plus ardents bibliophiles du siècle des Lumières, Paul Girardot de Préfond (1722-vers 1785) avait
fait fortune dans le négoce du bois. Il constitua deux collections : une première dispersée en vente publique
par les soins de Guillaume de Bure en 1757 ; la seconde cédée prématurément au fastueux comte Mac-Carthy
Reagh en 1765, sous la pression de ses créanciers (Cat. Mac-Carthy I, 1815, n° 1168).
(Bourgeois & André,
Les Sources de l’ histoire de France
IV, n° 2819.- Peignot,
Dictionnaire des principaux livres
condamnés au feu
I, 1806, p. 179.)
2 000 / 3 000
€
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ABRA DE RACONIS (Charles François).
Discours funebre panegyrique et historique, sur la vie et vertus,
la maladie et la mort du Roy Tres-Chrestien Louys le Juste.
Prononcé le 19 & 20 juin, aux services solennels
qui furent faits en l’Eglise des RR. PP. de l’Oratoire du Louvre.
Paris, Nicolas Talon, 1643.
In-8 [176 x 113 mm] de (7) ff., 234 pp. : vélin ivoire, dos lisse orné de roulettes et fleurs de lys noires, double filet
noir encadrant les plats avec un grand L couronné frappé en noir au centre
(reliure de l’époque).
Édition originale, précédée d’une épître dédicatoire à la Reine.
Éloge funèbre du roi Louis XIII par son aumônier et prédicateur : la troisième partie relate la mort du souverain
et rapporte les quatre entretiens qu’il avait eus avec lui durant sa maladie. (Bourgeois & André,
Les Sources
de l’ histoire de France
III, p. 258.)
Évêque de Lavaur, Charles François Abra de Raconis (1580-1646) est né dans une famille calviniste. Ami de
Richelieu, il combattit les jansénistes, d’où son portrait peu amène sous la plume de Sainte-Beuve dans
Port-Royal.
Exemplaire très pur, réglé, conservé dans une belle reliure de deuil au chiffre du roi Louis XIII.
Ex-libris manuscrit en pied du titre du père Rech, chanoine de Vaundesis [?]. Petites taches sur les plats.
3 000 / 4 000
€




