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[LA VERGNE de TRESSAN (Pierre de)].
Examen general
de tous les états et conditions, et des pechez que l’on peut
y commettre.
Tiré de l’Ecriture, des conciles, des Peres,
& des ordonnances de nos rois. Pour servir d’instruction
aux pénitens & aux confesseurs qui veulent travailler
serieusement au salut des Ames. Quatrieme edition, revûe,
corrigée, & considerablement augmentée par l’auteur.
Paris,
Guillaume Desprez et Jean Desessartz, 1724.
2 volumes in-12 [159 x 89 mm] de (12) ff., 456 pp. ; (4) ff.,
424 pp. : maroquin bleu, dos à nerfs richement ornés à petit
fer, pièces de titre et de tomaison de maroquin lavallière,
large dentelle dorée encadrant les plats, coupes filetées or,
doublures de maroquin lavallière
ornées d’une large dentelle
dorée, tranches dorées sur marbrures
(reliure de l’époque).
Édition définitive, en partie originale, publiée sous le pseudonyme du sieur de Saint-Germain.
Protestant converti et ancien missionnaire au Liban, Pierre de La Vergne de Tressan (1618-1684)
composa ce manuel pratique d’abord à l’usage des ecclésiastiques. La première édition en 1670 rencontra
un tel succès que l’abbé devait enrichir son inventaire peccamineux à l’usage de toutes les professions.
Le second volume dénombre ainsi les péchés que pourraient commettre
avocats, greffiers, receveurs,
commis des gabelles
, mais aussi les
banquiers, peintres, barbouilleurs, chirurgiens barbiers, marchands
épiciers, fourreurs, bonnetiers, maquignons, maçons, charpentiers, couvreurs, serruriers, vitriers, meuniers,
vignerons
… sans omettre les
libraires, imprimeurs et correcteurs
– même si l’on sait que ce n’est là que
pure théorie !
L’abbé de la Vergne fut le confesseur de la princesse de Conti, ainsi que celui de Mme de Grignan et de
sa fille. Mme de Sévigné en parle comme d’un homme qui “a le goût exquis”, se réjouissant qu’il fût lié
à sa fille : “Parlez-moi encore de cet abbé, et dites-moi combien de jours vous l’avez vu”, lui demande-
t-elle en 1676. Il se consacrait alors à la conversion des huguenots en Provence.
Élégante reliure doublée de l’époque, en maroquin à dentelle dont le décor a été
exécuté dans l’atelier de Boyet.
La débauche ostentatoire d’une telle parure pour ce minutieux répertoire des vices et turpitudes ne
manque pas de surprendre – la condamnation de l’excès de luxe aura échappé à son premier possesseur.
Ex-libris des bibliothèques
Henri Beraldi
(cat. II, 1934, nº 233 : avec reproduction) et
G. de Miribel
(cat. 1993, n° 115).
La pièce de maroquin rouge posée en pied des dos, dans le dernier caisson, est postérieure : peut-être
a-t-elle été confectionnée pour masquer une marque de rayonnage ? Restauration ancienne au bas d’un
mors. Rousseurs.
2 000 / 3 000
€




