102. STRAuSS (Johann). L
ETTRE AuTOGRAPHE
,
EN ALLEMAND
,
à
F
RITz
S
IMROCK
, éditeur de musique, signée
Johann
Vienne
[23 décembre 1890], date indiquée par le destinataire en tête de la première page avec la date de sa
réponse (
Wien 23/12 90 Strauss / R 24/12 90
), 6 pages, in-12 (176 x 110 mm) sur 3 cartes de correspondance
à son chiffre doré, sous chemise demi-maroquin rouge moderne.
2 000 / 3 000 €
R
EMARquABLE ET EXuBéRANTE LETTRE INéDITE Au SuJET DE SON OPéRA
R
ITTER
P
AZMAN
.
Ritter Pazman
fut l’un des derniers grands succès de Johann Strauss, et son seul opéra. Il a été écrit, sur un livret de Ludwig
Doczi, pour être joué au Hofoper de Vienne au Nouvel An 1892.
Strauss se plaint auprès de son éditeur des conflits relatifs à la mise en scène de son opéra. Pour des raisons contractuelles,
la première de son opéra doit être donnée au Hofoper de Vienne. Néanmoins, si la direction de l’opéra de Vienne ne lui
assure pas une compagnie convenable pour la prochaine saison, il aimerait conserver la possibilité de présenter son opéra
à Hambourg ou à Munich. La direction ayant affirmé pouvoir monter l’opéra en cinq semaines après la réception de la
musique, Strauss refuse de fixer une date d’ouverture précise. Il prédit un grand succès de l’opéra à Paris et assure Simrock
de la qualité du livret de Doczi. Il confesse les difficultés qu’il
rencontre à obtenir ses droits d’auteur dans tous les pays, y
compris en France. Il dit être en train de composer quelques
airs de musique, notamment un air de valse meilleur que tout
ce qu’il composerait pour tout autre éditeur.
So gehts! Advokaketen verderben die Suppe regelmäßig durch
ihr Spitzfindiges Wortgeschwader. Der meine, das ist wahr,
hat zwar angefangen—der Ihrige hat sich nicht spotten
lassen. Wie kommen wir Beide zusammen, wenn fremde
Federn mehr ihre Sache als die unsere in’s Aug ziehen. Heute
haben’s die zwei Vertreter auf einander scharf; der meine will
auf den Ihrigen in einem a la longue abgefassten Schreiben
seinem Unmut Luft machen. Doch glaube ich sicher, dass der
Krieg zwischen diesen Vertretern zu einem unglückseeligen
Ende führen müsste, weshalb ich heute ohne Ohrenflüsterlei
von Seite meines Wuth schraubenden Vertreters Ihnen
erkläre, dass, so viel es mir möglich, ich gewiss Ihren
Wünschen nachzukommen trachte, nur bitte ich mir die Haut
nicht ganz über die Ohren zu ziehen...Schauen Sie, aus Liebe
für Sie, habe ich die Räder in meinem Gehirnkastel laufen
lassen, als wären sie elektrisch getrieben worden, einen
Walzer herausgekitzelt, den ich einem andern Verleger nicht
vergönnt hätte. Ich will damit nicht sagen, dass er so schön
[ist], aber Hand und Fuss hat er. Sie wollen aber mehr Herz
als Hand und Fuss, er ist ein Duckmäuser und hat mehr Herz
als Hand und Fuss
[...]
C
ETTE LETTRE EST uN BEL EXEMPLE Du STYLE EXuBéRANT DE
J
OHANN
S
TRAuSS
, réalisant des descriptions colorées
d’avocats théâtraux et des métaphores éclatantes au sujet de
la composition d’une valse.
La lettre de Strauss n’était jusqu’ici pas répertoriée dans
Johann Strauss (Sohn) in Briefen und Dokumenten
. Seule la
réponse de Simrock est connue (volume 5, 1996, p. 115-116).
quelques plis et des déchirures aux plis soigneusement restaurées,
ruban adhésif.
Johann STRAUSS
(1825-1899)
142
102




