Previous Page  181 / 220 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 181 / 220 Next Page
Page Background

179

Odilon REDON

(1840-1916)

132. REDON (Odilon). L

ETTRE AuTOGRAPHE

SIGNéE à

G

ENEVIèVE

M

ALLARMé

,

datée

4 février 1899. Paris

, 1 page

et demie in-12 (177 x 113 mm),

sous chemise demi-maroquin bleu

moderne.

1 200 / 1 800 €

S

uR uN PROJET AVORTé D

éDITION DES

P

OÉSIES

DE

M

ALLARMé

.

C’est par Huysmans que Mallarmé

avait fait, en 1884, la connaissance

d’Odilon Redon. Il s’ensuivit une

solide amitié, le peintre et le poète

s’admirant mutuellement. Redon

exécuta même des lithographies pour

illustrer

Un coup de dés

que comptait

publier Vollard, mais cette édition ne

parut pas. Après la mort de Mallarmé,

Redon fut contacté par la fille du

poète, peu satisfaite du retard de

l’édition belge des

Poésies

chez

Deman, prévue depuis 1891 et qui ne

sortira qu’en janvier 1899, illustrée

d’une gravure de Félicien Rops. Au

tout début 1899, Geneviève Mallarmé

écrivit à divers artistes amis de son

père (Degas, Whistler, Renoir, Redon,

etc.), afin de leur demander des illustrations pour une édition de luxe française, que devait publier Fasquelle. Malgré le

succès de la souscription en juin 1899, le projet sera définitivement abandonné au printemps 1900, à cause des protestations

de Deman (voir

Poésies

, éd. C. P. Barbier et G. Millan, Flammarion, 1983, p. 759-762). Des annonces parues alors dans la

presse attestent que cette édition rivale devait être illustrée par, entre autres, un dessin de Redon.

De sa minuscule écriture, Redon répond à la fille de Mallarmé, qui l’avait prié de donner une œuvre de lui pour illustrer

l’édition Fasquelle en préparation :

Je donnerai avec beaucoup de piété un dessin pour orner le livre de poésies de mon

illustre ami. Vous pouvez compter sur moi et pour le moment que vous m’indiquez.

Il pense aussi pouvoir lui procurer

quelques souscripteurs et vous demanderai pour eux la faveur de les inscrire ; je vous en dirai bientôt les noms

. Lui faisant

les meilleurs vœux pour votre quiétude et santé

, il lui demande de saluer Mme Mallarmé et ajoute :

Ari, qui deviendra trop

sage, vous embrasse.

Il s’agit d’Ari Redon, fils du peintre et dont Geneviève Mallarmé était la marraine.

132