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L
E TOuCHER
:
Jolie bizarre enfant chérie
Je touche la courbe singulière de tes reins
[...]
Je touche aussi la toute petite éminence si sensible.
L
E GOûT
:
Je goûte ta bouche ta bouche sorbet à la rose
Je la goûte doucement
Comme un khalife attendant avec mépris les Croisés.
L’
OuïE
:
J’entends ta voix qui me rappelle
Un concert de bois, musettes hautbois, flûtes,
Clarinettes, cors anglais
Lointain concert varié à l’infini
.
La dernière strophe résume les précédentes :
Jolie bizarre enfant chérie
[...]
Mes cinq sens te photographient en couleurs
Et tu es là tout entière
Belle.
Ce poème sera repris dans
Ombre de mon amour
en 1947, puis dans
Poèmes à Lou
en 1955 (XLV).
Œuvres poétiques
. Pléiade, 1965, XLV, p. 451-453 —
Lettres à Lou
, éd. M. Décaudin, lettre n° 141. —
Correspondance générale
,
éd. de V. Martin-Schmets, t. 2, 1915, n° 885, p. 359-362.
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