ADER. Paris. Femmes de lettres et manuscrits autographes - page 148

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« Quelque occupé que vous soyes monsieur des grandes affaires il faut que vous entendies parler des miennes. M
e
DU
B
ELLAY
qui
est devenue fort infirme et fort devotte veut se retirer. Je croy que le roy trouvera bon que je prenne M
e
de C
OETLOGON
pour ma
dame d’honneur et je vous prie de luy en demander la permission »… Elle espère que le Roi lui laissera l’appartement que Mme du
Bellay occupait à Versailles, et elle rappelle sa demande de l’agrément d’un régiment de cavalerie pour le comte de F
ERRIÈRE
, « qui
avec cette grace auroit epousé M
lle
de C
ARAMAN
. Vous me dittes que cela etoit impossible pour un regiment de cavalerie mais il me
parut que vous ne le trouviés pas sy difficile pour un d’infanterie. Il est en etat d’en achepter un »…
Ancienne collection Alfred M
ORRISON
(2, II, p. 288).
243.
Louise-Adélaïde de B
OURBON
, princesse de CONTI
(1696-1750) dite « M
ADEMOISELLE
DE
L
A
R
OCHE
-
SUR
-Y
ON
»,
fille de François-Louis de Bourbon 3
e
prince de Conti (« le Grand Conti ») et de Marie-Thérèse de Bourbon-Condé ;
célibataire, châtelaine de Vauréal et bibliophile.
Lettre autographe signée « Louise Adelaïde de Bourbon », Vauréal 29 septembre [1734], au cardinal de F
LEURY
, à la
Cour ; 2 pages in-4, adresse avec cachet de cire rouge à ses armes (brisé) et marque postale ms
de Pontoise
. 150/200
Elle vient d’apprendre la mort de l’abbesse du P
ORT
-R
OYAL
, et signale, à Chelles, « une religieuse fille de tres bonne mésson qui
s’apelle M
e
de Lenfi que j’ay beaucoup conu dans le temp que M
e
d’Orleans [l’abbesse Adélaïde d’O
RLÉANS
] éstoit à Chelle. Elle
éstoit aimé et éstimé de toute la comunoté. Je mi enterrèce fort et prie vostre éminence de luy donér labbéye de Pore royalle. Je
ne vous la demenderois pas pour elle si je ne l’en croyéy pas digne »…
244.
Élisabeth-Charlotte d’O
RLÉANS
, duchesse de LORRAINE
(1676-1744) « M
ADEMOISELLE
DE
C
HARTRES
», fille de
Monsieur
Philippe duc d’Orléans et de la Palatine, sœur du Régent, elle épousa (1698) Léopold I
er
, duc de Lorraine
et de Bar (1679-1729), à qui elle donna quatorze enfants ; elle assura la régence des duchés pour son fils François de
1729 à 1737.
Lettre autographe signée « Elisabeth Charlotte », Lunéville 1
er
août 1737 ; 1 page in-4 (portrait gravé joint, avec celui
de son époux).
250/300
S
UR
SA
PROCHAINE RETRAITE DANS
LA
PRINCIPAUTÉ DE
C
OMMERCY
,
À
LA
SUITE DE
LA CESSION DES DUCHÉS DE
B
AR
ET
L
ORRAINE À
LA
F
RANCE
.
« Ce que vous avés fait en dernie lieux monsieur par une suite de vos atantions pour tout ce qui minteresse a mis la derniere
main a lafaire de Comersy par léchange des ratifications de lacte de séssions. Il me reste a vous en remersier et a vous assuray que
jen conserveray le souvenir […] persuadée de l’mpressement que joray toujours de vous donner des marque du cas que je fais de
vostre merite »…
245.
Marie-Victoire-Sophie de N
OAILLES
, comtesse de TOULOUSE
(1688-1766) fille du maréchal duc de Noailles,
veuve (1712) de Louis de Pardaillan de Gondrin duc d’Antin (petit-fils de Mme de Montespan), elle se remarie
en 1723 avec Louis-Alexandre de Bourbon comte de Toulouse, fils légitimé de Louis XIV et de la marquise de
Montespan, amiral de France (1678-1737), dont elle eut le duc de Penthièvre.
Lettre autographe signée « Noailles comtesse de Toulouse », Paris 7 décembre [1737, au cardinal de F
LEURY
] ; 1 page
in-4 (bordure de deuil ; petits défauts sur un bord ; portrait gravé joint).
400/500
B
ELLE
LETTRE
SUR
LA
MORT
DE
SON
MARI
ET
LA
SUCCESSION
DE
SON
FILS
LE
DUC
DE
P
ENTHIÈVRE
DANS
SES
CHARGES
. [Le comte de
Toulouse est mort le 1
er
décembre, et son fils lui succède dans ses charges d’amiral de France, gouverneur de Bretagne et grand
veneur de France.]
« Malgré le trouble que me cause mon extreme douleur, je ressens Monsieur comme je le dois la part que votre eminence
veut bien y prendre et toutes les marques damitié quelle me temoigne dans le malheur qui maccable. Les bontés dont le roy vient
de combler Mr de P
ENTHIEVRE
ne seffaceront jamais de mon cœur. Il ny aura point de jour dans ma vie que je ne luy en retrace
le souvenir ainsy que de lobligation ou il est de marquer sa vive reconnoissance par son respectueux attachement et son entier
devouement a la personne de Sa Majesté, il suffira de luy rapeller les sentimens de M
r
le Comte et tout ce quil luy a recommandé
dans ses derniers momens, ils me seront toujours presens et je ne puis trouver quen Dieu seul ma consolation. Je demande a votre
eminence la continuation de son amitié et ses conseils dont jaurois toujours eu besoin mais qui dans laffreuse situation ou je me
trouve me deviennent plus necessaires que jamais »…
246.
Louise-Anne de BOURBON-CONDÉ
(1695-1758) dite « M
ADEMOISELLE
DE
C
HAROLAIS
», fille de Louis III de
Bourbon prince de Condé et de Mademoiselle de Nantes (fille légitimée de Louis XIV), elle mena une vie scandaleuse
et eut beaucoup d’amants.
Lettre autographe, ce jeudi [1739], au cardinal de F
LEURY
; 2 pages et demie in-8, adresse à « Monsieur le cardinal »
avec cachet de cire rouge (intaille, brisé ; portrait joint).
300/400
Son frère le comte de C
HAROLAIS
voudrait le gouvernement d’Alsace au lieu de celui de Touraine « qui a été mis pour luy sur le
pied des grands gouvernements en le donnant à quelquautre et le retranchant ; le roy y gagneroit 34 000
ll
[…] je luy ay mandé que
je ne conoissois de chemin pour parler au roy que vous, et que je ne scavois pas si cela luy conviendroit ne vous voyant point ;
que javois ouy dire que le feu roy [L
OUIS
XIV] n’aimoit pas a donner ses gouvernements la a des princes, et que lon disoit dans
le monde que lon vouloit quelquun qui y residast »… Elle serait fort aise qu’il l’eût, dans l’espoir que cela changerait sa conduite,
mais si le cardinal n’y voit pas de possibilité, elle le lui dira franchement… « Le roy mene les dames demain a lopéra il en vient
trois ce soir daugmentation et nos dames dhonneurs que jay cru convenable de demander au roy qui eussent lhonneur de le
suivre, puisquil est en representation ; les nouvelles sonts duchesse de G
RAMOND
, d’A
UMONT
, et de S
ASSENAGE
, j’avois bien envie
davoir M
de
de F
LEURY
mais je nay pas osé cependant si la duchesse de Gramond ni pouvoit pas venir acause de la m
alle
de B
OUFFLERS
.
Trouveriés vous bon quelle vint demain matin de Versailles a Madrid, nous irons prendre le roy a la meutte sans manger et il me
semble que cest le repas que vous redoutés »…
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