ADER. Paris. Femmes de lettres et manuscrits autographes - page 155

151
L’E
UROPE
DES
L
UMIÈRES
259.
ÉLISABETH PETROVNA
(1709-1762) Tsarine de Russie (1741-1762), fille de Pierre le
Grand et de Catherine I
ère
.
Pièce signée « Elisabeth », Saint-Pétersbourg 20 décembre 1737 ; demi-page in-fol. ; en
russe (portrait gravé joint).
1 000/1 500
Ordre de payer sur le patrimoine de la chancellerie une somme de 700 roubles.
Galerie Arts et Autographes
.
260.
CATHERINE OPALINSKA
(1680-1747) Reine de P
OLOGNE
; épouse (1698) de Stanislas Leszczynski, mère de
Marie Leszczynska.
Lettre autographe signée « Catherine Reyne de Pologne », 12 janvier 1739, à une dame ; 2 pages et quart in-4.
600/800
Elle n’a pu répondre plus tôt à ses lettres, empêchée par sa mauvaise santé et des contretemps involontaires : « malgrez mon
sillence je n’aye pas manquer de garder une estime quÿ vous est deut et une reconnaissance infinie de tout ce que vous m’avez
temoigner pendent mon sejour de ches vous aussy bien que toutes vostre communauté que j’aymerer toute ma vie. Je tacherer de
vous convaincre de cette vérité en tout ce que je pourer faire dagrement à vostre fammilles »...
Galerie Arts et Autographes
.
261.
Wilhelmine de P
RUSSE
, margrave de BAYREUTH
(1709-1758) princesse de Prusse, fille aînée du roi Frédéric-
Guillaume I
er
et sœur de Frédéric II le Grand, elle épousa en 1731 Frédéric de Brandebourg-Bayreuth (1711-1763) ;
musicienne, et remarquable mémorialiste.
Lettre autographe signée « Wilhelmine », 23 janvier 1752, à V
OLTAIRE
; 2 pages in-4, adresse « A Monsieur de
Voltaire » avec cachet de cire rouge aux armes (brisé).
3 000/4 000
T
RÈS
BELLE
ET
RARE
LETTRE
DE
LA MARGRAVE
DE
B
AYREUTH
À
V
OLTAIRE
,
LORS
DE
SON
SÉJOUR
À
P
OTSDAM
.
« Il faut que je me soye bien mal expliquée dans ma derniere lettre puisque vous n’en avez pas compris le sens. Peut etre etois je
dans ce moment la inspirée du S
t
Esprit. Comme vous n’etes pas Apôtre vous avez trouvé fort obscur ce que je croyois fort clair »…
Elle explique à nouveau que le duc de W. [W
URTEMBERG
] est sur le point d’engager le marquis d’Ad. [Alexandre d’A
DHÉMAR
,
recommandé par Voltaire, et qui va bientôt être grand maître à la cour de Bayreuth] à son service, mais elle a prié Voltaire « de faire
en sorte que le Marquis refuse les propositions qu’on lui fera de la part du Duc. Le Marg[rave] ne vous demantira point par raport
au 1500 ecus d’apointement que vous lui avez offert. Je vous prie de depecher cette affaire et de le persuader a se rendre bientôt
ici. On lui destine une charge de Cour au dessus de celle de Chambelan et vous pouvez compter que le Marg. aura pour lui toutes
les attentions imaginable. Je crois que votre sejour en Allemagne inspire la fureur de reciter dans touts les cœurs. La Cour de W.
revient expres ici pour histrioner, avec nous. Le senssé U
RIOT
nous a choisi selon moi la plus detestable pece de theatre quil y ait
pour la verssification. Cest
Oreste et Pilade
de La Motte. J’admire les differente facons de pensser quil y a dans le monde. Vous
exclué les femmes de vos Tragedies de Potsdam, et nous voudrions si nous avions un Voltaire retrancher les homes de celle que
nous jouons ici. N’y auroit il pas moyen que vous pussiez nous accorder une de vos
pieces et donner les 2 principaux rôles aux femmes. Le
Duc et ma fille jouent fort joliment, mais c’est tout.
Le pauvre M
ONPERNI
est encore trop languissant pour
prendre un grand rôle et le reste de ceux qui sont ici
ne font qu’estropier les pieces. Je n’ai osé proposer
Semiramis
, la Duch. Mere ayant represanté cette
piece a Stucard ». Elle a vu récemment « un personage
singullier. Cest un reverandaire du Pape, Prelat,
Chanoine de S
t
Marie, et malgré touts cella homme
sensé, dechainé contre les moines, a l’abri du prejugé,
et ne parlant que de tolerance ». Le « petit acteur » que
Voltaire a envoyé est bien arrivé, mais, incommodée,
elle ne l’a pas encore vu, mais on lui en dit beaucoup de
bien. Elle conclut : « Venez bientôt nous voir dans notre
couvent […] Le Marg. vous fait bien des amitié. Salué
touts les Freres qui se souviene encore de moi et soyez
perssuadée que l’Abbesse de Bareith ne desire rien que de
pouvoir convaincre Frere Voltaire de sa parfaite estime »…
V
OLTAIRE
A
INSCRIT
DE
SA
MAIN
en haut de la première
page : « De M
de
de Bereuth ».
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