ADER. Paris. Femmes de lettres et manuscrits autographes - page 178

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296.
Thérèse L
EVASSEUR
, Madame Jean-Jacques ROUSSEAU
(1721-1801) lingère, compagne de Jean-Jacques Rousseau.
Lettre signée « fameu GG Rousseau », Ermenonville 15 janvier 1779, à « M
YLORD
» [George Simon, Earl H
ARCOURT
(1736-1809)] ; 2 pages in-8.
1 500/1 800
T
RÈS
RARE
ET
BELLE
LETTRE
DE
LA
VEUVE
DE
J
EAN
-J
ACQUES
À
SON
PROTECTEUR
.
Elle remercie « Mylord » de toutes ses marques de bonté et est « aussi reconoissante que l’étoit mon mari de touttes celles qu’il
avoit recües de vous. S’il se crut obligé de cesser d’en profiter pendant les derniers tems de sa vie, ce fut uniquement par un motif
qui affectoit bien douloureusement son cœur trop sensible. Ayant reconu qu’il s’etoit trompée en attribuant a la nation en général
les torts de quelques particuliers d’entr’elle, il écrivit deux lettres au ministère pour convenir authentiquement de son erreur, et
luy en présenter ses excuses ; mais n’ayant jamais reçu aucune réponce, il pensa que ses excuses étoient rejettées et dédaignées, et
qu’il ne devoit point recevoir du mépris, ce qu’il n’avoit tenu que de l’estime. Nous avons eu lieu depuis, Mylord, de penser que
ces deux lettres avoient été soustraites, et j’en trouve en ce moment une preuve bien convainquante dans la bonté avec laquelle
vous voulés bien, Mylord, étendre jusques a moi les libéralités du Roy [G
EORGE
III]. J’y suis d’autant plus sensible que si elles
pouvoient être déterminées envers mon mari par d’autres motifs, elles ne peuvent vis a vis de sa pauvre veuve être dictées que
par celui de la plus pure humanité »… Elle le prie de porter sa gratitude « aux pieds d’un Roy bienfaisant dans lequel mon mari
admiroit et respectoit l’éxemple de toutes les vertus de la bonté humaine qu’il enseignoit dans ses livres »…
Librairie Les Autographes, 2005
.
Reproduction page 169
297.
Anne-Marie L
E
P
AGE
, Madame DU BOCCAGE
(1710-1802) femme de lettres et poétesse.
Lettre autographe, 1
er
mai 1796, à ses nièces les citoyennes F
IGUET
D
’A
USSEVILLE
à Tostes ; 3 pages in-4, adresse.
400/500
B
ELLE
ET
ÉMOUVANTE
LETTRE
DE
SA
VIEILLESSE
. Elle évoque les conditions de vie difficiles, « j’en suis réduite a manger tout ce que
j’avois avec la plus stricte économie, on m’avoit ôté ma carte de pain et celle de mes domestiques de façon quil m’en falloit acheter
pour plus de 100
ff
par jour ce qui feroit a peu prèts 40000
ff
par an, j’ai tant remontré mon état qu’enfin on m’a rendu ma carte »...
Elle prie ses nièces de lui envoyer un peu de farine : « j’en ai emprunté ou plutost pris hier a ma voisine pour faire de la colle pour
remplacer mon buste de mon jardin, qu’on a eû la bonté de prendre au Licée des arts au lieu de ma triste personne qu’on a bien
voulu orner d’une couronne de roses et de laurier, vous allez rire et croire que je radotte dès le matin dans mon lit ou je suis, point
du tout, rien n’est si vrai, on a eû la bonté de venir plusieurs fois de me presser de venir moi même, recevoir tant d’honneurs,
ma santé ne me le permettoit pas, je sai positivement, qu’avant même que mon éloge fut commencé, dès qu’on me nommat, dix
mille personnes au moins dit-on, battîrent des mains ; je suis si foible que je n’aurois pû soutenir tant de biens si innatendus car
je ne connoissois pas même l’homme de mérite auteur des lettres à Emilie [Charles-Albert D
EMOUSTIER
] fort estimées qui a fait
le discours en ma faveur, enfin depuis que je suis ridée et rüinée on me gâte a qui mieux, mieux, on vient dachever une nouvelle
ruë a Nantes, on lui a donné mon nom »...
298.
Élisabeth-Françoise-Sophie de L
A
L
IVE
DE
B
ELLEGARDE
, comtesse d’HOUDETOT
(1730-1813) femme de lettres,
amie de Jean-Jacques Rousseau et Saint-Lambert.
Lettre autographe, Sannois 4 mars, à la citoyenne C
HÉRON
; 3 pages in-8, adresse.
500/600
B
ELLE
LETTRE
DE
CONSEILS
À
UNE
JEUNE
FEMME
ENCEINTE
.
Elle approuve le sage et prudent parti d’une saignée : « elle vous donnera un des plus vifs et des plus doux mouvement de la
maternité vous alles sentir remuer votre enfant. Le premier avis que vous estes
deux
qui vous annonce et vous affirme l’existence
d’un estre chery est une des premières puissances et des plus vives de lamour maternel »... Elle répond aux tendresses de la jeune
femme en l’assurant que son bonheur à elle sera la consolation de sa vie, puis évoque son prochain départ de Paris : « La repugnance
de votre mary pour un lieu ou vous serés toujours desirée sera tempérée par vos plaisirs et vos succès, et le repos de sa retraite
sera embelli pour vous par le bonheur domestique d’un menage heureux : eh bien ouy ; achevés en paix votre grossesse, ne vous
fatigués pas et attendés bien pour votre route quelle ne soit plus penible »... Etc.
Librairie Les Autographes, 1999
.
299.
Élisabeth-Françoise-Sophie de L
A
L
IVE
DE
B
ELLEGARDE
, comtesse d’HOUDETOT
(1730-1813) femme de lettres,
amie de Jean-Jacques Rousseau et Saint-Lambert.
Lettre autographe signée « L. d’Houdetot », Paris 14 janvier [1806] ; 2 pages in-8.
200/250
Elle communique à son correspondant une lettre de M. Gaillard au sujet des
Essais de Morale et de Politique
qu’elle lui avait
envoyés de la part de l’auteur [Louis-Mathieu M
OLÉ
] : « Je suis si peu juge des matires qu’il traite que je ne me permets pas den
parler. Je me borne à desirer à l’auteur que j’aime tous les suffrages qui peuvent lhonorer, et à louer lemploy que fait de sa jeunesse
et de son loisir un jeune homme si interressant »…
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