ADER. Paris. Femmes de lettres et manuscrits autographes - page 344

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629.
Berthe MORISOT
(1841-1895) peintre ; elle épousa (1874) Eugène M
ANET
(1833-1892), frère d’Édouard.
Lettre autographe signée « Berthe Manet », Villa Montorgueil, Gorey, Île de Jersey [juillet 1886], à Claude M
ONET
;
3 pages in-8.
2 000/2 500
B
ELLE
LETTRE
DE
J
ERSEY
À
C
LAUDE
M
ONET
.
Loin de Paris, elle n’a pu aller voir l’exposition chez Petit [5
e
Exposition internationale], mais elle reçoit chaque jour « des lettres
pleines de vos succès, et je tiens à vous en faire compliment. R
ENOIR
aussi a de fort belles choses, dit-on. Je regrette bien de ne
pouvoir voir tout cela et me rendre compte par moi-même du degré de compréhension du public. Le dompterez-vous cette fois
définitivement ? » Elle est à Jersey depuis trois semaines : « J’ai une bow window sur la mer et un jardin qui n’est qu’une botte de
fleurs. Vous en feriez des merveilles ! et moi je ne cherche même pas […] À part le comfortable des installations et le bon marché
je ne comprends pas l’engouement pour cette île qui ne vaut pas nos côtes et un mal de mer pour y arriver et en sortir »…
Archives Claude M
ONET
(13 décembre 2006, n° 210).
630.
Louise Catherine BRESLAU
(1856-1928) peintre, lithographe et pastelliste.
Lettre autographe signée « Louise Cath. Breslau », Paris jeudi [14 ? mars 1895, à Gustave G
EFFROY
] ; 2 pages oblong
in-12.
120/150
Elle exprime sa « sympathie pour votre article si juste et si senti de ce matin. C’est la première fois que je vois constater d’une
façon si saisissante
LA
DÉPLORABLE
SITUATION
DES
FEMMES
PEINTRES
DANS
LA
SOCIÉTÉ MODERNE
»...
Librairie Les Autographes, 2006
.
631.
Mary CASSATT
(1844-1926) peintre américaine.
Lettre autographe signée « Mary Cassatt »,
Mesnil-Beaufresne
[juillet 1898 ?, à Julie P
ISSARRO
] ; 3 pages in-8 à son
adresse.
2 000/2 500
O
RGANISATION
D
UNE
VENTE
POUR
AIDER
LA
VEUVE
DU
PEINTRE
S
TANISLAS
L
ÉPINE
(1835-1892).
Elle la prie de l’aider à « hâter la vente pour l’achat d’une rente viagère à Madame Lépine ». M
ONET
lui a « promis de donner un
tableau », mais a dit à V
OLLARD
« qu’il l’enverrait quand M. D
EGAS
aurait donné ce qu’il a promit ». Elle prie sa correspondante
d’écrire à Monet ainsi qu’à R
ENOIR
que la vente ne dépend plus que d’eux : « Alors Monsieur Degas se hâterait et nous pourrions
avoir la vente aussitôt après le 14 juillet. Vous saurez faire valoir mieux que moi auprès de ces Messieurs la nécessité d’en finir le
plus tôt puisque vous connaissez Madame Lépine, tous les autres tableaux et pastel sont entre les mains de Monsieur Vollard. Je
ne compte pas sur un résultat très grand, je crois que si nous arrivons à six mille francs ce sera tout, mais avec cela Mme Lépine
peut avoir six cents francs de rente et avec les cinq cents que lui donne le gouvernement ce n’est plus la misère »… Elle ajoute :
« Bien entendu il n’y a dans notre groupe aucun des peintres qui avaient formé un comité avec M. Gerard, marchand de tableaux,
ceux-là ne se pressent pas, mais si Madame Lépine pouvait obtenir un tableau de Monsieur H
ARPIGNIES
pour réunire au notres cela
ne ferait pas de mal pour le résultat ». L’essentiel est d’agir vite afin que la vente puisse avoir lieu la semaine suivante…
632.
Camille CLAUDEL
(1856-1920) sculpteur.
Pièce autographe signée « C. Claudel », 1
er
décembre 1899 ; 1 page oblong in-12 (avec timbre fiscal).
1 500/2 000
T
RÈS
RARE
REÇU
POUR
UN
BUSTE
DE
R
ODIN
.
« Reçu de M. Karl B
OËS
la somme de cent cinquante francs deuxième accompte sur celle de 500 prix convenu du buste de R
ODIN
»…
Vente 31 octobre 2001
(n° 180).
633.
Suzanne VALADON
(1865-1938) peintre, mère de Maurice Utrillo.
Lettre autographe signée « Suzanne Valadon », 22 novembre 1916, à des amis ; 1 page in-8.
500/600
J
OLIE
LETTRE
SUR
UNE
ÉGLISE QU
’U
TRILLO
VA
PEINDRE
.
Elle remercie ses amis de leur pensée et « de votre église, qu’U
TRILLO
va peindre pour qu’à votre retour vous en ayez une de plus
pour embarrasser votre choix. Cette église de mon pays je crois (étant sans père), ne trouvez-vous pas que je lui ressemble ? Une
petite tête sans corps dont le crâne est sans point d’arrêt ! »…
Librairie Les Autographes, 2009
.
634.
Gala DALI, née Elena Dmitrievna D
IAKONOVA
(1894-1982) femme (1917) de Paul Eluard puis (1932) de Salvador
Dali.
Lettre autographe signée « V. Gala », [vers 1925 ?], à son ami Joë B
OUSQUET
; 2 pages petit in-fol. (déchirure réparée
avec petit manque).
500/700
R
ARE
LETTRE
SUR
SA
VIE
AVEC
P
AUL
E
LUARD
,
ET
SES
GOÛTS
LITTÉRAIRES
.
« Il est très probable que nous vivons plus seuls que vous même. Nous sommes toujours face-à-face Paul et moi, moi et Paul ;
parfois cette petite bête, dont je ne sais pas écrire le nom, mais qui mange les noisettes sur mon pied comme vous le voyez, nous
accompagne dans nos promenades. À part cela les monstres dans les rues, ici avec nous et partout ailleurs. Enfin les montagnes
que je déteste et qui n’ont qu’un faible mérite c’est d’être parfois plus grandes que les hommes. Je n’aime pas du tout les idées, ni
les tendances de M
ILOSZ
(à part quelques rares vers). Plus encore – il m’irrite particulièrement par ses pauvres et stupides paroles
à propos de la liberté de la femme, d’un Dieu unique, l’Épouse Beth, l’Époux Alpha. Comme on retrouve [avec] joie par ci par là
une citation de Goethe, de Baudelaire, de Poe et même de Nietzche, de Flamel. Cela me gêne beaucoup que vous acceptiez cette
hostilité pour les images qui sont pourtant la réalité et la vérité, toujours »… Elle lui conseille plusieurs ouvrages (dont Hoffmann,
Tchekhov…). Elle termine en l’assurant de son intention d’aller lui rendre visite et ajoute en note de fin de lettre : « La “bête” dont
je vous parle a de petits seins sur sa poitrine donc c’est “une” ».
Librairie de l’Abbaye, 2005
.
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