ADER. Paris. Femmes de lettres et manuscrits autographes - page 386

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735.
Marguerite E
YMERY
, dite RACHILDE
(1860-1953) femme de lettres ; elle épousa (1889) Alfred Vallette, directeur
du Mercure de France.
Lettre autographe signée « Rachilde », samedi matin [1888 ?], à Alfred V
ALLETTE
; 4 pages in-12.
500/700
C
URIEUSE
LETTRE
À
SON
FUTUR MARI
.
Elle a réussi à dormir un peu, demande à réfléchir jusqu’à lundi... « Songez qu’une fois partie je ne serai plus chez moi
jamais
.
Savez-vous ce que c’est de n’être
plus
chez soi ? Puisque j’ai dormi c’est que je suis sauvée de mes terreurs d’y demeurer seule. Il
est plus impossible que l’on revienne ici que là-bas... là-bas... Moi je lui reviendrai pour être alors le jouet absolu de sa volonté ».
Vallette peut charger Mme Pierre des lettres et des commissions qu’il souhaite. Elle lui envoie « une sotte invitation qui convient
mieux à un garçon qu’à une femme... D’ailleurs que ferais-je d’un bal en ce moment, même d’un bal possible ? Allez, pour vous
distraire. Vois-tu, mon Vallette Monsieur, je suis malade, je me sens des choses pas drôles dans la poitrine... je crois que c’est fini
de rire décidément... J’ai trop froid ! ».
O
N
JOINT
une pièce signée « Rachilde », Paris 21 novembre 1888, donnant procuration à Vallette pour s’occuper de l’édition de
ses romans
Le Mordu
et
Monsieur Vénus
(1 page in-4 sur papier timbré).
Vente 30 octobre 2001
(n° 227).
736.
Geneviève H
ALÉVY
, Mme Georges B
IZET
, puis Mme Émile STRAUS
(1850-1926) fille du compositeur Fromental
Halévy, femme (1869-1875) de Georges Bizet, elle se remaria (1886) avec l’avocat Émile Straus, et entretint un brillant
salon ; elle fut une grande amie, confidente et correspondante de Marcel Proust.
Lettre autographe signée « Geneviève Straus », Luchon mardi [fin août 1890] ; 4 pages in-12 à l’encre violette.
500/700
Leurs lettres se sont croisées ; elle raconte à son correspondant une mésaventure qui a rompu la monotonie de son existence : « J’ai
eu l’intelligence 1° de louer un petit phaéton très haut et très léger – 2° d’y atteler deux forts chevaux – 3° d’y mettre ou plutôt
d’y hisser M
EILHAC
– 4° d’y monter moi-même – et puis enfin d’emmener le tout dans la montagne – et d’avoir un petit moment
de distraction. […] tout marchait si bien au début que je croyais vraiment que la fortune souriait toujours aux audacieux. Je sais
maintenant que les audacieux ne doivent jamais oublier qu’ils le sont – et moi j’ai oublié… Pas longtemps mais cela a très bien suffi
pour nous faire faire la plus belle dégringolade du monde. […] la voiture est tombée sur Meilhac qui est tombé sur moi qui suis
tombée sur des cailloux […] Il paraît que c’est un miracle que je ne sois pas en plusieurs morceaux, mais je suis toujours en un seul
et Meilhac en est quitte avec un petit accès de goutte »… Luchon se vide après la saison estivale ; elle pense y séjourner encore une
quinzaine de jours… Elle évoque ensuite le récent mariage de Paul B
OURGET
: « Espérons pour la poésie de ce jeune ménage et aussi
pour son grand plaisir qu’il aura lu votre article sur Mme A
CKERMANN
. Ils feront bien de suivre les conseils de la dame et de n’être
pas trop
intuitifs
. Si personne ne meurt faites un article sur un vivant »…
Les Neuf Muses, 2002
.
737.
Judith GAUTIER
(1846-1917) fille de Théophile Gautier, elle fut l’épouse de Catulle Mendès dont elle divorça ;
elle écrivit de nombreux ouvrages (poèmes, romans et nouvelles, théâtre).
Lettre autographe signée « Judith Gautier », « au pré des oiseaux » Saint-Énogat (Ille-et-Vilaine), à un éditeur ou un
directeur de revue ; 3 pages obl. in-8 à son chiffre G.
250/300
Elle s’excuse du retard de sa réponse : « Je voulais avancer un peu la nouvelle pour pouvoir vous fixer avec certitude l’époque
où elle sera terminée. Ce sera, je l’espère, à la fin d’août ou dans les premiers jours de septembre. Je vous envoie un affreux à peu
près du château dont j’ai besoin – cela gâte un peu l’effet de l’eau forte ; mais ce château donnera un air tout à fait vraisemblable
à l’illustration. Je voudrais aussi, dans celle que je vous renvoie, à la place du tout petit bateau qui est à l’horizon un navire de
haut bord. Je crois que c’est très facile »...
Charavay, 2001
.
738.
Valérie B
OISSIER
, comtesse Agénor de GASPARIN
(1813-1894) femme de lettres suisse, auteur d’ouvrages sur le
protestantisme, la liberté de pensée et l’égalité de l’homme et de la femme dans le mariage.
Lettre autographe signée « C
tesse
Agénor de Gasparin », Le Rivage près Genève 13 mars 1892, à un pasteur ; 3 pages
in-8 à son chiffre couronné (deuil).
100/150
Elle le remercie pour l’envoi du journal
L’Église libre
: « La sympathie, si bienfaisante, que vous accordez aux
Pensées
, me va droit
dans l’âme. Mais cette âme n’est pas ce que vous croyez. Ni grande, ni forte, ni belle,
ni rien
! Pauvre petite âme, qui du matin au
soir, du soir au matin a besoin des pardons, des pitiés, des secours de Dieu, de notre Sauveur, du St Esprit :
la voilà
. L’aimerez-vous
encore, un peu ? – Oui, n’est-ce pas. L’amour vrai, l’amour chrétien n’est-il point fait de compassion ? Eh bien celui-là, vous me le
conserverez. Celui-là, je l’accepte. Celui-là, je le garde, précieusement. Oh ! Priez pour que, après avoir parlé selon ma foi,
j’agisse
conformément à ma foi. Oh ! Que le Seigneur fasse de moi : une servante de l’Évangile,
en vérité
! »…
739.
Sofia Andreievna TOLSTOI
(1844-1919) femme (1862) de Léon Tolstoi, dont elle fut la secrétaire et la copiste ; elle
a tenu un Journal et rédigé des mémoires (
Ma vie
).
Lettre autographe signée « S. Tolstoia », 9 septembre 1892, à Lyubov Yakovlevna G
UREVICH
; 4 pages in-8 ; en russe
(traduction anglaise jointe).
700/800
L
ONGUE
ET
BELLE
LETTRE
À
UNE
JOURNALISTE
,
PARLANT
DE
SON MARI
.
… /…
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