ADER. Paris. Femmes de lettres et manuscrits autographes - page 73

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115. [
Paul PELLISSON
(1624-1693) écrivain, membre de l’Académie française].
Madame PELLISSON mère, née
F
ONTANIER
.
Lettre autographe signée « Fontanier mere de Pellisson », « mardy » [1665, à C
OLBERT
] ; 2 pages in-4.
300/400
É
MOUVANTE
DEMANDE
DE
GRÂCE
POUR
SON
FILS
EMBASTILLÉ
DEPUIS
1661
POUR
AVOIR
REFUSÉ
DE
RENIER
LE
S
URINTENDANT
F
OUQUET
ET
PUBLIÉ
DES
TEXTES
POUR
LE
DÉFENDRE
.
« Monseigneur cet malgré moy quil faut que je vous sois encore inportune, et je vous en demande mille fois pardon »… Elle
ne peut taire plus longtemps son extrême douleur : « Mon pauvre fils est sy malade a la Bastillie quil est en danger dy perdre la
vie »… Il souffre d’une fluxion de poumon, et les remèdes qui lui sont donnés ne font que l’irriter ; la solitude dans laquelle il
vit depuis toutes ces années n’arrange rien… « Je nose pourtant vous rien demander de peur de vous desplaire, mais je vous suplie
tres humblemant, et avec tout le respect que je vous dois, que prenant compasion de moy vous degniés faire quelque reflecction
sur se que je souffre »… Elle espère qu’il ne permettra pas « que mon fils perise sy miserablement, il est un de vos plus obeissants
serviteurs »…
116.
Marie B
IGOT
,
dame CORNUEL
(1605-1694) célèbre précieuse et femme d’esprit.
Lettre signée « Marie Cornuel », [Paris 1665, à C
OLBERT
] ; 3 pages in-4 (fente au pli central du bifolium). 400/500
L
ETTRE
RARE
À
PROPOS
DE
SA
SITUATION
FINANCIÈRE
.
Épouse d’un trésorier de la guerre qui la laissa veuve et désargentée en 1650, Marie Cornuel se déclare ici incapable de verser
la somme qu’elle a été condamnée à payer pour des rentes rachetées : « nayant pour tout bien que la terre du Mesnil en desordre
depuis le siege d’Étampes [livrée pendant la Fronde à l’armée des Princes (1652) et inutilement assiégée par Turenne] et que je
n’ay pu faire depuis restablir, que ma maison de Paris saisie par les creanciers qui mont presté de quoy vivre depuis la guerre, que
les Aydes d’Aubervilliers dont la finance est de cinquante sept mil livres, et des billets de lespargne pour argent comptant que jay
presté au roy en lannee 1648 qui ont esté liquidés, cest pourquoy je vous suplie Monseigneur de representer au Roy lestat de mes
miserables affaires. […] Je vous seray obligee le reste de mes jours si par vostre moyen le Roy me laisse de quoy les passer et que
mon fils puisse trouver apres ma mort de quoy subsister selon sa condition »…
Anciennes collections de la marquise de B
AROL
, puis Alfred B
OVET
(n° 2043).
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