ADER. Paris. Femmes de lettres et manuscrits autographes - page 69

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105
105.
Marie de R
OHAN
, duchesse de CHEVREUSE
(1600-1679) fille d’Hercule de Rohan duc de Montbazon, elle épousa
en 1617 Charles d’Albert duc de Luynes (1578-1621), et se remaria en 1622 avec Claude de Lorraine duc de Chevreuse
(1578-1657) ; intrigante politique, héroïne de la Fronde, elle fut de tous les complots contre Mazarin.
Lettre autographe signée « M. de Rohan », 16 novembre [1639], à l’abbé du D
ORAT
; 2 pages et demie in-4, adresse
avec petits cachets de cire rouge (brisés).
1 200/1 500
B
ELLE
LETTRE
À
L
ÉMISSAIRE
DU
CARDINAL
DE
R
ICHELIEU
,
LORS
DE
SON
EXIL
EN
A
NGLETERRE
[après la découverte de la correspondance
secrète d’Anne d’Autriche avec la Cour d’Espagne, la duchesse de Chevreuse s’était enfuie en Espagne, puis avait gagné l’Angleterre,
prenant part à de nouvelles intrigues ; elle ne put rentrer en France qu’en 1643, sous la Régence d’Anne d’Autriche].
Il lui fait grand tort de « macuser de tant dinjustice contre moimesme que je ne veux pas mon propre bien en ne desirant pas mon
retour en France », mais elle ne se fâche pas : « jatribue ce soubson a lamitié que vous me portez qui vous fait souhaiter mon repos
que je sais aussi bien que vous ne pouvoir trouver que la et encore mieux que je ne le cherche point autre part puisque vous doutez
encore de mes sentiments di aller, et quant Boispile [Éveillard de B
OISPILLE
, intendant des Chevreuse] vous a dit que javez resolu
de ne point perdre de tamps pour sela il vous a dit vray et celuy qui mareste ycy est fondé sur des apreancions si raisonnables de
la continuation de la persecution de mon malheur ordinaire dont jay encore depuis peu bien suget de craindre de nouveaux effets
que je me metonne comme on me peut acuser dune telle extravagance comme de faindre des apreancions imaginaires pour naller
pas jouir des biens veritables au lieu de me plaindre des paines où ma mauvaise fortune me réduit. Enfin je conclus par cecy que
Dieu seul sait quant il men tirera et moy que jy travailleré apres mon salud comme a se qui mimorte le plus au monde et que
comme il my va de tout je noubliré rien des que je veré jour a trouver la fin de mes miseres »… Elle ajoute en post-scriptum : « Je
ne nie pas que je naye beaucoup dobligation a Monsieur le Cardinal mais javoue quil faut que je luy en aye daventage pour nestre
plus malheureuse ».
Publ. par Victor Cousin,
Madame de Chevreuse
(Paris, Didier, 1862, p. 470).
106.
Marie de B
OURBON
, comtesse de S
OISSONS
,
princesse de SAVOIE-CARIGNAN
(1606-1692) fille de Charles de
Bourbon-Condé comte de Soissons, elle épousa (1625) Thomas-François de Savoie-Carignan (1596-1656).
Lettre autographe signée « La comtese de Soisons », [1641] ; 1 page in-4.
200/250
S
UR
LA MORT DE
SON
FRÈRE
L
OUIS DE
B
OURBON
COMTE DE
S
OISSONS
(1604-1641), tué à la bataille de la Marfée (6 juillet 1641) [Marie
prend alors le titre de comtesse de Soissons].
« Je croys que vous ne doutes point que ma douleur ne soit extreme et quelle ne surpasse tout ce qui ce peult imaginer cest
pourquoy je suplie la divine bonté de me donner la force de la pouvoir suporter cest delle de qui je latemps et a qui je la demende »…
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