140
commandeur de
D
olomieu
, « naturaliste savant & très distingué » (18 juillet 1789), mais ensuite se retrouvera seul. Il se montre
curieux et admiratif : il décrit les splendeurs de Saint-Pierre, compare le carnaval de Rome à celui de Naples, et attribue à notre
ambassadeur, le cardinal de
B
ernis
, « un rôle plus brillant que le Pape lui-même » (28 février 1789)… Il cueille des violettes sur
le tombeau de Virgile, s’étonne de la dévotion des Italiens, apprécie Padoue, où « les sciences sont plus cultivées que dans la
plus part des autres villes d’Italie » (30 août 1789), et taquine sa mère au sujet du sanctuaire de Vénus (en ruines, à Trapani)… Il
apprécie beaucoup l’industrie des habitants de Malte, où on parle beaucoup « de Turquie, d’Égypte, de Barbarie », et où on est
presque partout servi par « des esclaves de ces contrées » (19 mai 1790)… Les dégâts du tremblement de terre de 1783 en Calabre
l’impressionnent beaucoup... Les notations pittoresques y ont leur place (auberges, brigands, caravanes, Siciliens noirs comme des
Africains et coiffures à la houppe), ainsi que des allusions à des compatriotes en voyage : Mme de Beauharnais, M. de Cubières,
les Texier… Quelques observations sur les marais salants, les volcans, les salines de Bex, et quelques allusions à la Révolution :
affaires de Saint-Domingue, contribution patriotique, suppression des titres, constitution civile du clergé… « On traite les françois
de foux à Rome » (20 juillet 1790)…
346.
Louis-Benjamin
Fleuriau de Bellevue
.
M
anuscrit
autographe,
Lettre au c
en
Lametherie sur la
ressemblance des nouvelles collines de la Calabre avec un grand nombre de montagnes. & quelques idées
sur l’origine des formes de ces dernières
, [vers 1795 ?] ; cahier in-fol. de 22 pages, plus 11 feuillets intercalaires
ou collés au manuscrit de formats divers.
800/1 000
L
ettre
scientifique
au
grand
géologue
J
ean
-C
laude
de
L
a
M
étherie
(1743-1817), auteur en 1795 d’une
Théorie de la Terre
.
Elle fut écrite après le voyage de Fleuriau en
C
alabre
(1790), et après son retour en France en 1793. Il s’agit d’un manuscrit
de travail, interfolié de pages « bis » en prévision de modifications majeures, et comportant d’abondantes additions, ratures et
corrections, et la suppression de pages entières. Dans cette « Lettre », Fleuriau fait allusion aux travaux de son aîné, mais aussi à
ceux du chevalier Hamilton, Deluc, Dolomieu et Saussure ; il renvoie à des planches qui ont dû accompagner la version finale
du texte. « Je vous remets, Citoyen, les dessins que vous me demandés, ceux de quelques uns des bouleversements de la Calabre
causés par le tremblement de terre de 1783. Vous y verrés, j’espere, comme je vous l’avois annoncé, l’exemple de plusieurs des
principaux accidens que la surface de notre globe a eprouvés dans les tems les plus reculés. Il ne s’agit à la verité que du brisement
d’une enveloppe très mince en comparaison de celle qui a été formée par les cristallisations & les depots primitifs […] on ne peut
s’empêcher de croire qu’avec des moyens plus puissans, que la nature possédoit vraisemblablement alors & surtout à l’aide des
vastes cavernes vuides ou fentes & des deffauts d’appuis, dont l’existence est comme démontrée, on peut rendre raison de la plus
part des accidents dont il a paru si difficile de donner l’explication »…
347.
Louis-Benjamin
Fleuriau de Bellevue
.
M
anuscrit
autographe signé,
Mémoire sur les Cristaux
microscopiques ; & en particulier sur la Séméline, la Mélilite la Pseudo-Sommite & le Selce-Romano
,
[1800] ; 66 pages, la plupart in-4.
800/1 000
M
émoire
sur
les
cristaux microscopiques
, publié en frimaire IX du
Journal de physique, de chimie, d’histoire naturelle et des arts
dirigé par La Métherie (t. LI, 1800, pp. 442-459) ; le manuscrit présente d’importantes ratures et corrections. « Fleuriau Bellevue »
présente trois substances qu’il n’a vues qu’en cristaux microscopiques : la sémeline, qu’il a reconnue dans des laves, la mélilite et
la sommite de Capo-di-Bove, et la lave dite
selce romano
dont les cristaux qui se montrent à la surface comportent des cristaux de
mine de fer dodécaèdres à plans rhombes et à sommets surbaissés et tronqués, variété qui paraît nouvelle. Des analyses mécaniques
de ce genre, conclut-il, « seroient un puissant moyen de découvrir de nouveaux minéraux, de connoître la nature des roches & de
hâter ainsi les progrès de la géologie »…
O
n
joint
le
brouillon
très corrigé de l’étude, avec des
dessins
et figures à la mine de plomb (environ 65 pages la plupart in-4) ;
plus un
Extrait du Mémoire sur les cristaux microscopiques &c.
, signé « le c
n
Lametherie », nom sous lequel ce résumé du mémoire
paraîtra dans le numéro suivant du
Journal
(2 pages et demie in-4).
348.
Louis-Benjamin fleuriau de bellevue
.
C
arnet
autographe,
Saintes Bordeaux Pyrénées en 1807
; carnet
petit in-12 de 62 pages, broché, couverture cart. bleue.
1 000/1 200
C
arnet de voyage
, orné de 4
dessins
ou croquis à la plume ou au crayon. Sont recueillies dans ce carnet de poche, principalement
à l’encre, d’une écriture très lisible, des informations inscrites avant le voyage, des notes prises sur le vif, des notes de lecture
et des observations géologiques et agricoles. On y relève les noms et fonctions de personnalités, ville par ville : Rochefort,
Marennes, Saint-Jean d’Angély, Cognac, Pons, Jonzac, Montlieu, Montendre, Bordeaux, Aurignac, etc. ; des notes brèves sur la
ville de Bordeaux et sur la culture de la vigne à « Aubrion » (Haut-Brion) ; d’autres consacrées à la « minéralogie & agriculture »
entre Bordeaux et Toulouse, Saintes et La Jard, Mirambeau et Saint-Aubin... De copieuses notes concernent principalement les
observations faites dans les Pyrénées : « Des habitans. Stature moyenne, figure spirituelle, & expressive, teint bazanné ; rarement
des diformités ; robustes ; pas de femmes qui ayent de l’embonpoint. Intelligens, laborieux, mais avec peu d’industrie ; sobres &
temperans, vertus que la stérilité du sol & sa température leur commandent », etc. Dessins d’une charrue pour bœufs, et d’une
Pyrénéenne coiffée d’une grande capote de drap... Notes de lecture sur la géologie des Pyrénées, observations au crayon (« falaise
30 p
d
25 jusqu’à l’argille argille 5 p
d
barres de 2 à 8 p
d
spath », etc.), états comparatifs des altitudes mesurées par Vidal et Reboul
et Louis Ramond... Itinéraires sommaires, juillet 1807 et février 1808, et une note postérieure de 1834... Listes de personnes vues
à Barèges ; d’autres listes pour Tarbes, Saint-Sauveur, Saintes... Quelques indications d’auberges... Etc.




