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108. LA METTRIE (J. Offray de).
Œuvres philosophiques…
À Amsterdam
,
1774
, 3 vol. in-12, veau marbré, triple filet
doré autour des plats, dos lisses ornés, roulette intérieure dorée, tranches dorées (
reliure de l’époque
).
Nouvelle édition corrigée et augmentée.
Julien Offray de La Mettrie (
1709
-
1751
), auteur de
L’Homme machine
(
1747
) et de
L’Art de jouir
(
1751
), est l’une des
figures importantes de la philosophie empirique. Il conçut un matérialisme radical, dans lequel rien n’existe excepté la
matière et les sensations qui en sont l’expérience. Poussant plus loin le mécanisme de Descartes et de son animal-machine,
il affirme que l’homme n’est qu’un animal supérieur au milieu d’une nature qu’il n’appréhende que par les sens et dont
est exclue toute idée de Dieu.
La Mettrie fut de son vivant en butte à de nombreux détracteurs, qu’il s’agisse des croyants qui lui reprochaient son
athéisme, ou des philosophes, parmi lesquels Diderot ou D’Holbach, qui lui firent grief de son amoralisme.
Exemplaire ayant appartenu à André Breton (
1896
-
1966
).
Le sensualisme de La Mettrie et le mécanisme qu’il développe dans son
Homme machine
ne pouvaient que séduire André
Breton et les surréalistes qui mirent les automatismes au premier plan de leurs préoccupations artistiques.
Le premier tome comporte, aux premières pages, des notes marginales rédigées anciennement d’une petite écriture serrée.
Quelques menus défauts au mors du tome premier.
Dimensions :
141
x
80
mm.
Provenance :
André Breton (
Cat. II
,
9-11 avr. 2003
,
n° 810
), avec son ex-libris intitulé « André Breton le Tamanoir »,
dessiné par Salvador Dalí en
1931
. Le tamanoir, sorte de fourmilier d’Amérique du Sud, fascinait André Breton, qui
partageait avec Éluard une aversion pour les fourmis. En
1929
, il écrivait : « La vie est donnée à l’homme avec des
séductions comparables à celles que doit offrir aux fourmis la langue du fourmilier. »
Thoma (H.), article « Matérialisme », in
Dictionnaire européen des Lumières
(dir. Michel Delon), PUF,
1997
, pp.
669
-
673
;
Alexandre (M.),
Un surréaliste sans feu ni lieu
, L’Âge d’Homme, Mélusine, XVIII,
1998
, pp.
280
-
282
.