124
38
gravures, dont
8
titres gravés et
30
figures interprétées par Leroy et Berthet d’après les dessins de Louis Binet.
Exemplaire complet, au quatrième tome, de la liste des noms des personnages (pp.
336
-
344
), de l’
Avis sur Les Dangers…
(
8
pp.) et des
Figures de la Paysanne pervertie
(lxxii pp.).
2
planches brunies (n°
37
et
38
, face aux pp.
247
et
264
du quatrième tome).
Ainsi relié par une même main, avec de petites différences d’un titre à l’autre dans le décor des dos, pour un bibliophile de
l’époque, cet ensemble constitue une manière de préfiguration d’édition collective, telle qu’elle parut à Londres en
1784
.
Dimensions :
171
x
98
mm.
Aucune marque de provenance.
Rives Childs, pp.
236
-
239
,
289
-
291
et
298
.
116. [LE MONNIER (Abbé G.-A.)].
Fêtes des bonnes gens de Canon et des rosières de Briquebec… Suivi de : Discours
d’un nègre marron…
ÀAvignon
–
Paris
,
Chez l’abbé Le Monnier
;
Chez Prault
;
Chez Jombert, 1777,
in-8°, maroquin
vert olive, triple filet doré autour des plats, fleuron en angle, mention [Amico lioi offerebant amici uniti] en lettres
dorées sur le premier plat, et emblème maçonnique sur le second, dos lisse orné, doublure et gardes de tabis rose,
roulette intérieure dorée, tranches dorées sur marbrure (
reliure de l’époque
).
ÉDITION ORIGINALE de ce recueil dédié à M
gr
Talaru, évêque de Coutances.
Seul le
Discours d’un nègre marron, qui a été repris, & qui va subir le dernier supplice
avait d’abord paru séparément en
1759
.
La célébration idyllique de la vertu populaire.
Destinée à récompenser une jeune fille reconnue pour sa vertu, l’institution des rosières se répandit en France à la fin des
années
1760
. Elle fut mise à l’honneur par
La Rosière de Salency
que Favart fit jouer à la Comédie italienne en
1769
et
dont la musique fut reprise par André Grétry en
1774
. L’abbé Guillaume-Antoine Le Monnier (
1721
-
1797
), originaire de
Saint-Sauveur-le-Vicomte dans le Cotentin, aumônier de la Sainte-Chapelle, contribua à la création des fêtes des rosières
de Briquebec (Cotentin) et de Canon-les-Bonnes-Gens (aujourd’hui Mézidon Canon, entre Caen et Lisieux).
Le
Discours d’un nègre marron
: une prise de position contre l’esclavage.
Venant clore le volume et écrit afin « d’exciter les Blancs à l’humanité envers les Noirs », le texte, qui fut publié pour la
première fois en
1759
et sera repris par Fréron dans
L’Année littéraire
, fait date dans la prise de conscience de l’inhumanité
des traitements infligés aux esclaves africains. Le Monnier, mettant en scène un esclave qui a fui parce qu’il ne voulait plus
enfanter d’esclaves, y dénonce fermement l’analogie esclave-bétail qu’il pousse jusqu’à sa conséquence extrême : l’élevage
d’hommes.
Un frontispice dessiné et gravé par Moreau le Jeune.
Exemplaire revêtu d’une intéressante reliure maçonnique aux marques dorées de la Loge des amis réunis.
La Loge des amis réunis, dite aussi Loge des fermiers généraux, relevant de l’Orient de France, fut fondée en
1771
par
Charles-Pierre Savalette de Langes (
1745
-
1797
), trésorier général. Développée en marge de l’obédience, elle devint
rapidement une des plus prestigieuses loges parisiennes, réunissant représentants des finances publiques et de la banque
protestante européenne. Condorcet, inspecteur général de la Monnaie de
1774
à
1791
, en était membre.
La mention latine frappée au premier plat reste mystérieuse ; le décor du second présente plusieurs symboles (triangles,
astre rayonnant, sphynges, faisceau de licteur…) et devises (« Notre union fait notre force ») placés sous le vocable de
l’Orient de Paris.
Les pièces qui composent le recueil de l’abbé Le Monnier, et tout spécialement le
Discours d’un nègre marron
,
font toutes
référence à l’esprit de vertu et à la fraternité entre les hommes, thèmes éminemment au cœur des préoccupations
maçonniques.
Le volume, bien conservé, est préservé dans une chemise-étui bordée de Gruel.
Dimensions :
200
x
125
mm.
Provenance :
Roger-Pierre Monmélien, qui consacra son importante collection à la Normandie et à Barbey d’Aurevilly,
avec son timbre humide au feuillet de titre.
Frère,
II, p.
175
; Kaucher (G.),
Les Jombert : une famille de libraires parisiens dans l’Europe des Lumières (1680-1824)
,
n°
582
; Hoffmann (L.-F.),
Le Nègre romantique, personnage littéraire et obsession collective
, Payot,
1973
, pp.
113
-
114
et
118
.




