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87. LA BRUYÈRE (J. de).
Les Caractères de Théophraste…
À Paris
,
Chez Michel-Estienne David
,
1756
, 2 vol. in-12,
maroquin rouge, triple filet doré autour des plats, armes au centre, dos à nerfs ornés, roulette intérieure dorée, tranches
dorées (
reliure de l’époque
).
Édition établie sur celle parue précédemment chez le même éditeur en
1740
.
Elle contient les notes que l’imprimeur et érudit Pierre Coste (
1668
-
1747
) publia pour la première fois en
1720
. Celui-ci,
qui avait dû se réfugier en Angleterre après la révocation de l’édit de Nantes, donna également des éditions annotées des
Essais
de Montaigne (
1724
) et des
Fables
de La Fontaine (
1730
).
Les Caractères
de Jean de La Bruyère (
1645
-
1696
) : des maximes, réflexions et portraits moraux, servis par un style incisif,
âpre, nerveux et hardi, pour un tableau de la société française du XVII
e
siècle.
Un portrait de l’auteur gravé par Drevet d’après Saint-Jean, un frontispice, en tête du tome II, et une vignette répétée sur
chacun des feuillets de titre, interprétés par Fessard d’après Clavareau.
Exemplaire aux armes d’alliance de Marie-Joséphine de Savoie (
1753
-
1810
), comtesse de Provence.
Fille aînée du duc de Savoie Victor-Amédée III, elle devint comtesse de Provence, en
1771
, par son mariage avec Louis
Stanislas Xavier, quatrième fils du dauphin Louis Ferdinand et frère puîné du futur Louis XVI.
Comme son mari, qui cultivait le goût des Lettres et des Arts, la comtesse de Provence se fit composer « avec beaucoup
d’intelligence » une bibliothèque qui comportait quelque
1 660
volumes, dont le catalogue manuscrit est à l’Arsenal. Cette
bibliothèque fut dispersée à la Révolution et une importante partie partagée entre les bibliothèques de Versailles et de
Fontainebleau. Un autre lot devait plus tard parvenir dans les collections des Archives nationales.
Les armes de la comtesse de Provence sont très proches de celles de sa jeune sœur, Marie-Thérèse, devenue comtesse
d’Artois en
1773
. Elles ne s’en distinguent que par la bordure de l’écusson des armes de France, qui, chez elle, est dentelée
(Provence), tandis qu’elle est crénelée (Artois) pour sa sœur.
Quentin Bauchart décrit un exemplaire de la même édition dans le catalogue de la bibliothèque de sa sœur, la comtesse
d’Artois.
Manque de papier originel au feuillet de titre du tome II.
Dimensions :
165
x
94
mm.
Provenances :
Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence ; James Toovey, avec son ex-libris à son chiffre [IT] et à
la devise « Inter folia fructus » (n’apparaît au catalogue de sa vente de
1894
, qui ne décrit qu’un exemplaire de l’édition
“Paris,
1755-9
[:] Pretty fronts and title by de Sève…”).
Tchemerzine, III, p.
813
; Quentin Bauchart, II, pp.
309
-
330
et p.
337
n°
8
; Olivier, pl.
2549
, fer n°
2
.
88.
ROHAN (Henri, duc de).
Mémoires… augmentés de divers discours politiques…
À Amsterdam
,
Au dépend de la
Compagnie
,
1756
, 2 vol. in-12, maroquin rouge, jeu de filets dorés autour des plats, armes au centre, dos à nerfs ornés,
roulette intérieure dorée, tranches dorées (
reliure de l’époque
).
Édition augmentée et précédée d’un « Avis des libraires » qui est dû à l’abbé Goujet.
L’originale parut en Hollande en
1644
.
Un témoignage précieux sur les événements du royaume de France sous le règne de Louis XIII.
Gendre de Sully, Henri II de Rohan (
1579
-
1638
) devint, après l’assassinat d’Henri IV, l’une des principales figures de la
rébellion huguenote face au pouvoir royal catholique. Ses
Mémoires
furent rédigés pendant son exil à Venise, après la
défaite des protestants au siège de La Rochelle et la paix d’Alès, en
1629
, qui porte une première atteinte à l’édit de Nantes.
Exemplaire de Marie-Adélaïde, fille de Louis XV, dite Madame Adélaïde, relié en maroquin rouge, aux armes des filles de
France, cité par Quentin Bauchart.
Quatrième fille de Louis XV et de Marie Leszczynska, Madame Adélaïde (
1732
-
1800
), qui était dotée d’un esprit vif et d’un
caractère qui ne l’était pas moins, exerça un véritable ascendant sur ses autres sœurs. Si Mesdames Adélaïde, Victoire et
Sophie sont connues pour avoir eu chacune leur bibliothèque personnelle, dont les volumes ne se différencient que par la
couleur de leur maroquin, seule Madame Adélaïde, qui avait adopté le maroquin rouge, eut une bibliothèque par goût.
Exemplaire bien conservé.
Trace d’étiquette en pied du dos du tome premier avec petit manque de peau.
Dimensions :
167
x
97
mm.
Provenances :
Marie-Adélaïde de France, dite Madame Adélaïde ; baron G. de Saint-Geniès, qui occupa le
24
e
fauteuil des
Bibliophiles françois, avec son ex-libris.
Brunet, IV, col.
1354
-
1355
; Quentin Bauchart, II, p.
149
, n°
128
; Olivier, pl.
2514
, fer n°
2
.




