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de la Reine [Carmen Sylva], curieuse de leur œuvre...
11/23 octobre
. Remerciements pour l’
Armana Prouvençau
; Azaïs lui
a écrit une lettre charmante...
Bucarest 23 novembre
. Le Roi est enchanté des lettres de la Provence : « La vôtre a produit une
impression excellente par son ton de franchise partant du cœur et par son style de bon aloi. [...] L’histoire des
grosses cuisinières
a fait beaucoup rire leurs Majestés... il est vrai que cet épisode est un des traits les plus charmants de la vie littéraire du poète
Roumanille »...
Mircesti 10 décembre
, sur la « nouvelle conquête » : « Marseille a capitulé devant les Félibres de Montpellier
et d’Avignon »...
24 décembre
. Enthousiasme pour les triomphes des félibres de la Provence, et pour la « vitalité du génie
provençal » chez Mistral ; lui-même va lire une ode à la gloire du Prince Étienne à l’inauguration d’une statue du vainqueur
de Bajazet II...
1883
.
2 janvier
, sur sa
Fontaine de Blandusie
, comédie antique en 3 actes et en vers...
3 février
: « Que vais-je
donc entreprendre maintenant ? Ah ! diable j’ai oublié totalement que j’étais sénateur et qu’on s’occupe là-bas à Bucarest de
la révision de la constitution »...
20 février
. Il regrette que la France se soit associée à la Conférence de Londres [au sujet du
Danube] ; il voudrait oublier « les colossales bêtises et les fredaines scandaleuses de cette folle deux fois publique : – publique et
république »...
11 mars
, compliment sur un quatrain pour la petite-fille du poète Jasmin...
6 mai
, compliments sur une supplique
provençale à la Reine : « On ferait le voyage de la Terre Sainte rien que pour y porter votre bouquet de noëls »...
27 novembre
.
Vive appréciation des
Conte prouvençau
de Roumanille
: « Par quelle grâce d’état possédez-vous cet inépuisable trésor de
gaieté communicative qui désopile la rate, et verse dans les veines des litres de bon sang ? »...
1884
.
17 janvier
. « Mistral m’a
annoncé l’envoi de deux exemplaires de
Mireille
illustrée, l’un pour la Reine et l’autre pour M
de
Alecsandri. – Vous comprenez
avec quelle impatience j’attends l’arrivée de ce chef-d’œuvre poétique et typographique »...
28 janvier
. Sur la réconciliation
avec Bonaparte-Wyse : « quelle tarentulle avait donc mordu le cher Parpailloun pour lui donner tout à coup des aspirations
vers les sommets accidentés du Mont Félibre, ce Parnasse à l’édification duquel vous avez travaillé pendant plusieurs lustres ?
[...] Mettons cet orage nerveux sur le compte de l’influence agaçante du Mistral et de la goutte »...
30 janvier
, au sujet d’un
certain M. de Rosny, ethno-géographe de fantaisie, qu’il faut empêcher de porter à la Reine son diplôme des Jeux-floraux...
23
février
. La décadence momentanée de l’esprit français s’explique par l’intrusion des Juifs dans le journalisme, la littérature et
la musique (Offenbach, Crémieux...). « Le jour du réveil de la conscience nationale se lèvera quand on se sentira suffisamment
écœuré par la malpropreté du réalisme et d’autres
ismes
[...] et le monde sera surpris du vol élevé que prendra le génie de la
France. [...] le Félibrige est destiné à un rôle important dans l’acte de la résurrection prochaine »...
15 juin
. Critique des œuvres
de l’abbé Faure, « ce Rabelais au petit pied », et de la traduction du 1
er
chant de l’
Iliade
en vers provençaux par l’abbé Pascal
de Gap...
24 juin
. « Mistral, chargé de lauriers, doit avoir retrouvé avec bonheur sa retraite de Maillane », après ses triomphes
dans la grande Babylone...
29 novembre
. Bucarest l’a élu sénateur, et le Sénat l’a nommé son vice-président : « Tout ceci pour
me déranger de mes travaux littéraires. [...] Depuis un mois je pioche ferme, et j’ai accouché de deux actes en vers »...
2/14
décembre
. « J’ai écrit hier le dernier vers de ma pièce d’
Ovide
en quatre actes »...
1885
.
20 janvier
. Il promet de collaborer
au prochain
Armana
.
Bucarest 2/14 février
. Le Roi l’a nommé ministre plénipotentiaire à Paris...
Paris 31 mai
. Dépouillé de
ses cordons, rentré dans sa « peau de simple poète », il accourt pour serrer les mains de ses confrères en Félibrige...
18 juin
.
Éreintage des obsèques nationales de Victor Hugo, qu’il compare à la fête de Saint-Cloud, moins le prêtre, et qu’il prend
comme une nouvelle illustration du goût de l’
antithèse
, puisque le défunt, millionnaire, a voulu le corbillard du pauvre. Ce fut
un sacre, une apothéose, une « mise en scène qui a surpassé celle de l’Éden-théâtre »...
29 juin
. Ennuis diplomatiques à cause
du régime protectionniste de la Roumanie ; il ne reconnaît plus la France chevaleresque. « Tant de fiel entre-t-il dans l’âme
des ... républicains ? »...
Mircesti 4 octobre
. Félicitations sur l’
Armana
, « trésor de gaieté, d’esprit et d’originalité », et plaintes
amères sur sa vie de diplomate à Paris : ces trois mois lui ont « desséché le cerveau »...
1886
.
Paris 6 mai.
Il est bombardé
d’invitations à des Félibrées, et le comte de Toulouse-Lautrec l’a invité à une fête littéraire de la maintenance d’Aquitaine
à Foix...
20 novembre.
Mort de Théodore Aubanel : « le grand coloriste est rentré dans la nuit, mais ses œuvres rayonneront
toujours d’une lumière envahissante »...
1887
.
5 août
. « J’ai vu Mistral à Paris et je l’aime encore davantage. Ce diable de
Capoulié est un des hommes les plus sympathiques du monde »...
1888
.
Mircesti 7 septembre
. Félicitations : « Le titre de
Capoulié vous revenait de droit pour avoir été l’un des plus vaillants à l’œuvre de la résurrection de la gaie science provençale
et pour avoir pendant plus de trente ans entretenu le feu sacré et la franche gaieté des ancêtres »... Etc.
6.
Marc ALLÉGRET
(1900-1973) cinéaste.Manuscrit autographe,
Les Faux-Monnayeurs
, 1965 ; environ 340 pages
in-4 en feuilles sous chemise dos toilé et étui.
1 500/2 000
Projet d’adaptation cinématographique inachevé du célèbre roman d’André Gide, paru en 1925. Roger Vadim, déjà
producteur de plusieurs réalisations d’Allégret, soutenait ce film. Récit difficile à porter à l’écran, notamment en raison des
différents points de vue et genres narratifs, le projet fut finalement abandonné vers 1966. Si le scénario ne présente pas une
continuité, et est resté inachevé, il nous permet néanmoins de constater que la trame narrative du livre a été conservée, et que
Marc Allégret (modèle d’Olivier) a beaucoup travaillé à cette adaptation. Au manuscrit de premier jet, abondamment corrigé et
augmenté, s’ajoutent des notes de travail.
Les Faux-Monnayeurs
, début du scénario (97 p., pag. 1-92 avec ff. ajoutés). Découpage détaillé, avec dialogues, indications
scéniques, didascalies et voix-off. Le manuscrit est rédigé au recto de feuillets de papier quadrillé à grands carreaux perforés, écrit
à l’encre noire avec quelques pages au stylo bleu ou rouge ; de nombreuses corrections sont portées au stylo rouge. Ce premier
jet présente des ratures, des suppressions, des additions interlinéaires ou dans la marge, des indications pour la dactylographie.
Le scénario s’ouvre à Paris avec (p. 1-12) l’apparition d’Édouard et sa rencontre avec le jeune Georges, qu’il surprend en train
de voler un ouvrage sur l’étal d’un bouquiniste. Le journal manuscrit que Georges a laissé tomber intrigue Édouard, lui-même
écrivain. Le jeune homme se trouve être son neveu, le fils de sa demi-sœur Pauline, chez laquelle il se rend immédiatement. Il y
croise le mari Oscar Molinier, et Olivier, un autre de ses fils. Le générique intervient après ces premières séquences. Une scène
au Palais de Justice introduit Molinier, présidant une audience de la Chambre correctionnelle, et le juge d’instruction Albéric
Profitendieu. Il est question d’une affaire de prostitution de mineurs (p. 13-16)... Le jeune Bernard Profitendieu, chez lui, écrit




