AUTOGRAPHES ARTISTIQUES , LITTÉRAIRES ET MUSICAUX
LETTRE INÉDITE
891 CLAUDEL (Camille). Lettre autographe signée
à une
« Chère madame » [Mary Léopold-Lacour ?], non datée
[1906 ou 1907 ?], 4 p. 8° sur papier ligné. Camille Claudel
(1864-1943), sculptrice française, sœur de Paul Claudel, a
entretenu une relation passionnelle et tumultueuse avec Ro-
din. Cet amour ainsi que son internement psychiatrique en
1913 pendant 30 ans, la murant dans le silence le plus total,
lui ont donné une aura égalant son génie. Elle est considérée
aujourd’hui comme une artiste majeure de la fin du 19
e
s.
Très belle lettre inédite rapportant des souvenirs d’enfance
racontés par sa mère : « J’ai un peu tardé à vous répondre, car
ma mère n’est pas arrivée aussitôt que je le pensais et du
reste ne s’est pas rappelé beaucoup d’anecdote qui puisse
ajouter quelqu’intérêt à votre récit. [...] Ma mère fait
quelques réflexions très profondes. Une vie comme la
mienne, dit-elle, ne prouve pas du tout qu’une femme puisse
avoir son indépendance en travaillant, au contraire le sacri-
fice est plus complet que dans tout autre existence, on n’est
pas l’esclave d’un mari, mais on l’est non seulement de son
travail, de tous les gredins qui vous volent vous exploitent,
vous traînent en justice etc. »... Après avoir encore donné
quelques souvenirs de sa mère sur elle qu’elle commente, elle
termine : « Vous voyez que je n’ai pu vous récolter grand’
chose de plus, mais je crois qu’il serait beaucoup plus artis-
tique de faire des remarques générales sur mon art, l’amour
du cherchement, la conscience, le désir de pénétrer le fond
des choses, que de mettre des anecdotes (même celles que je
vous ai déjà données) qui sont plutôt du pittoresque, du
théâtral chose qui est si contraire à mon caractère il vaut
mieux il me semble parler de l’artiste seulement que de la
femme même par un côté original ? qu’en dites-vous ? »
Lettre inédite, peut-être adressée à la femme de lettres Mary
Léopold-Lacour, l’épouse du journaliste, sociologue, fémi-
niste et écrivain Léopold Lacour (1854-1939), collaboratrice
à « La Fronde » et à « La Française » qui prépara un article
sur l’artiste intitulé « Les Chemins de la vie » qui est resté
inédit mais dont le manuscrit est conservé à la Bibliothèque
Marguerite-Durand. Le 21 octobre 1906, Camille Claudel
répond à une demande de la journaliste de photographies et
dans une lettre du 2 janvier 1907 renonce à répondre à ses
questions (cf. Camille Claudel, Correspondance. Édition
d’Anne Rivière et Bruno Gaudichon. 3
e
édit. revue et aug-
mentée. Paris, Gallimard, 2014, pp. 254 et 258). – Est.
2000/3000
892 Dignitaires algériens et tunisiens du 19
e
s.
– Ensemble
de lettres autographes, rédigées en arabe de Ahmed ben el
Hamedi ben el Zaïd, chef arabe algérien (1 p. in-12, s.d., vers
1830, avec 1 f. avec la transcription française) ; Mohammed
ben Haoudat ben Haïad, chef arabe en Algérie (1 p. in-12,
1832, avec 1 f. avec la transcription française) ; El Mazary,
Califat arabe (adressée au Lieutenant-Général Guéhennec,
gouverneur d’Oran, 1 p. 4°, s.d., vers 1830, avec transcrip-
tion française en regard) ; Abd-ul-Gelil, Sultan de Tripoli
(1 p. 4°, très belle calligraphie) ; Bou-Hammedy, Califat de
Tlemcsen (1 p. petit in-12 montée sur carton souple) ;
Hassunah d’Gheïs, beau-frère du Pacha de Tripoli (4 lettres
8° et 4° datées de 1820, 1821, 1831 et s.d., écrites en fran-
çais)./ Ens. 9 pièces. – Est. 50/75
893 FRAGSON (Harry). Lettre autographe
avec signature
adressée à Marcel Lejeune au Conservatoire Royal de Mu-
sique de Bruxelles, datée de « Londres 27 juin 08 » (1 p. 8°,
partie supér. de l’enveloppe et notice ms. collées au verso).
« [...] Je sais que vous êtes toujours le “pompon” et adulé de
vos élèvres là-bas [au Conservatoire]. Avec plaisir cher ami
je suis à votre disposition et j’ai de suite envoyé à Martinetti
votre lettre. Merci aussi pour la chanson [...] ». Léon Philippe
Pot, dit Harry Fragson, né à Londres le 2 juillet 1869 d’un
père français et d’une mère belge et mort à Paris le 30
décembre 1913, est l’un des plus célèbres auteurs-compo-
siteurs, en France et en Angleterre, des années 1900 avec
Mayol, Dranem et Polin. Il innove en s’accompagnant au
piano et interprète un répertoire allant du comique au roman-
tique. Ses grands succès sont « La Boîteuse », « Reviens,
veux-tu », « Je connais une blonde », « Si tu veux Margue-
rite »... – Est. 25/50
894 GLATIGNY (Albert). Fifres et Sifflets.
L’Année
terrible. Poème autographe, titré et signé, sans date (vers
1870) (1 p. ½ 4°, texte sur 2 col.). Un des poèmes quotidiens
que Glatigny donne dans « Le Rappel » sous le titre de Fifres
et sifflets, petites pièces de vers d’une couleur et d’une
facture fort remarquables, où il fait la satire des hommes et
des événements politiques. – Est. 100/150
895 HELLENS (Franz). Lettre autographe
adressée à
l’éditeur liégeois [Pierre Aelberts], qui édita plusieurs
ouvrages de Franz Hellens, datée « Bruxelles, 3 avril 64 »,
signée, 2 p. 4°.
On joint
le texte imprimé d’Hellens,
« Stéphane Mallarmé et l’Editeur Deman » (5 p. 8°, avec
quelques corrections manuscrites). « [...] Ce que vous m’en
écrivez me rappelle cettre “Lettre du médecin” que j’avais
rédigée autrefois pour une réédition éventuelle de “La Fem-
me partagée”. Qu’est devenu ce manuscrit ? Maints des
documents exposés à la Royale se sont égarés au retour [...].
Je le regrette, car de cette lettre je ne garde que le souvenir de
l’avoir écrite. Rien de son contenu [...]. Par ce même cour-
rier, je vous expédie, mes articles choisis du “Soir”. Je les ai
complètement corrigés [...]. J’attends impatiemment la pla-
quette “Mes Horloges” [...] Vous ne dites rien du petit livre
“Célébration du pissenlit” sorti récemment des presses de
Robert Morel. Ci-joint le texte de Mallarmé-Deman [...]. –
Est. 30/60
896 HELLENS (Franz). Texte manuscrit
rédigé sur le faux
titre de son premier livre « En ville morte » illustré par Jules
de Bruycker, daté de Le Celle St-Cloud, 21 oct. 1969, 2 p. 4°
(seul ce feuillet subsiste). Adressé à l’éditeur liégois Pierre
Aelberts qui édita plusieurs textes de Franz Hellens dans sa
collection « Brimborions ». « [...] Cette édition première est
restée aussi unique. L’ouvrage n’a jamais été repris par aucun
éditeur. Du reste je me serais opposé à cette réédition [...].
Comment, pourquoi l’ai-je écrit ? Littéralement sous la con-
duite et l’inspiration de ce très grand artiste, breughelien à sa
manière, qui se nommait et signait Jules De Bruycker. C’est
lui qui prit à mes yeux le rôle de Virgile pour me guider dans
l’Enfer du plus vieux Gand presque inconnu de la plupart des
gantois mêmes, à lui que je demandai, plus tard de m’accor-
der l’illustration de ce livre romanesque et poétique [...] Ville
maudite et belle. J’avais des raisons de la maudire tout en
l’aimant et l’admirant.. J’étais jeune, je cherchais le grand
air, la nouveauté, j’y étouffais [...] ». – Est. 30/60
897 HERGÉ. Lettre dactylographiée, signée,
datée du 2
novembre 1978, adressée à Jacques Sojcher, sur papier à en-
tête des Studios Hergé (1 p. 4°). Il remercie son corres-
pondant pour l’envoi de son livre [La Mise en quarantaine.
Montpellier, Fata Morgana, 1978, 8°], dans lequel figure un
« dialogue tintinesque en guise d’épigraphe » (Il s’agit d’un
dialogue entre le capitaine Haddock et Dupont au sujet de la
mise en quarantaine publiée dans Le Temple du Soleil). Il
poursuit : « [...] Quant au livre lui-même, qui constitue à la
fois un témoignage d’affection sur le père trop tôt disparu, et




