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une contestation, j’ai été très sensible à la magie des mots, à

leur musique, à leur couleur et j’ai beaucoup apprécié la

manière dont vous désarticulez le langage [...] ».

On joint

1

ex. de l’ouvrage de J. Sojcher (Édit. orig. 1/970 ex. sur vergé,

à l’état neuf). – Est. 100/150

898 KHNOPFF. – CARON (Rose). Lettre autographe

avec signature, datée du 25 février 1885, adressée au

« Docteur Max, au Théâtre Royal de la Monnaie, Bruxelles »

(2 p. 8°, enveloppe timbrée

jointe

, petit trou marginal). « La

nouvelle que j’apprends me rend dans un état indescriptible

[...] je viens vous prier de bien vouloir communiquer à

Monsieur le peintre Khnopff que je ne me contente pas de

cette lettre que je trouve insérée dans la Réforme [...].

J’attends de ce Monsieur, non pas une rectification, mais une

lettre d’excuses [...] si ce Monsieur si [sic] refusait, je vous

prierais mon cher docteur de bien vouloir m’en informer [...]

c’est à titre d’ami que je vous demande ce service délicat et

c’est pour réparer une offence dont je n’ai pas de titre à

donner [...] ». En 1885, Fernand Khnopff entre en contact

avec Joséphin Péladan, futur grand maître de La Rose +

Croix à Paris, qui souhaite que l’artiste réalise le frontispice

de son ouvrage « Le Vice suprême ». Celui-ci accepte, mais

détruit l’œuvre le 22 février 1885, déchirant le dessin devant

la soprano Rose Caron qui croyait reconnaître ses traits dans

ceux de Leonora d’Este et se trouvait offensée. La réaction

véhémente de l’actrice crée un scandale dans la presse pari-

sienne et bruxelloise. Cette scène de « cabotinage jouée par

une chanteuse » irrite le Sâr Péladan qui ameute la presse et

publie une lettre ouverte, dans le journal « La Réforme », où

il fustige l’actrice et honore Khnopff en ces termes : « Enve-

loppée dans l’œuvre de Khnopff et dans la mienne cette

donzelle survivait à son temps ; on lui donnait l’immortalité,

elle veut le scandale... je dis net à M. Khnopff qu’il a immolé

à une sotte une œuvre qui ne lui appartenait pas, il a volé l’art

belge d’un chef-d’œuvre et moi d’un admirable commentaire

de ma pensée ». Par la suite, Khnopff exécute, à la demande

pressante du Sâr, différents frontispices pour ses œuvres et

notamment pour « Femmes honnêtes », en 1888 et « Le Pan-

thée » en 1892. Rose Caron, née Rose Lucile Meunier le 17

novembre 1857 à Monnerville et morte le 9 avril 1930 à

Paris, est une cantatrice française fameuse notamment pour

ses interprétations du répertoire wagnérien. Elle débute aux

concerts Pasdeloup en 1879 où elle chante le rôle d’Elsa dans

Lohengrin de Wagner puis elle rejoint les chœurs du théâtre

de la Monnaie à Bruxelles en 1882 où elle se fait remarquer

dans « Marguerite » du Faust de Gounod, et « Valentine »

des Huguenots de Meyerbeer. En 1885 elle crée le rôle de

Brünnehilde dans Sigurd d’Ernest Reyer et rencontre un très

grand succès. Elle rejoint l’Opéra de Paris de 1885 à 1887 et

participe à de nombreuses créations comme Salammbô, puis

repart vers le Théâtre de la Monnaie à Bruxelles en novembre

1887. En 1888, elle crée le rôle de Laurence dans l’opéra

Jocelyn de Benjamin Godard, œuvre tirée d’un poème de La-

martine refusée à l’Opéra de Paris et qui sera créée au

Théâtre de la Monnaie à Bruxelles. – Est. 200/300

899 NORGE (pseudonyme de Georges MOGIN). Calen-

drier.

Recueil de poèmes manuscrits (titres à l’encre rouge,

poèmes à l’encre bleue), 18 f. 4° sur papier ancien, attachés

par un cordonnet, couv. en papier rouge, étiquette manuscrite

au 1

er

plat. 2 feuilles séchées de plantes collées en regard du

1

er

poème. Le colophon signale : « Exemplaire unique sur pa-

pier ancien pour [ sa femme] ma Denise bien-aimée. Diman-

che 26 février 33. Georges ».

On joint

une photo originale

montée sur carton de Norge en premier communiant tenant

[évidemment] un livre en mains (photographe : Hans Messur,

rue de Brabant, Bruxelles). – Est. 75/100

900 OTERO (Caroline). Lettre autographe

signée « C.

Otero » et datée « Ce 12 janvier » (1889 ajouté au crayon), 1

p. 8°., cachet de collection au verso. « [...] Je vous remercie

de votre réponse et attends que vous ayez une petite minute

pour moi, car on m’abrutit de tous les côtés pour avoir

quelque chose d’intéressant [...] ».

On joint

une carte postale

représentant C. Otero, avec sa signature manuscrite, elle est

timbrée, cachet de la poste de 1907. Caroline Otero (1868-

1965), l’une des courtisanes les plus en vue de la Belle

Époque, avec Liane de Pougy, Cléo de Mérode et Émilienne

d’Alençon. Elle séduit des rois Édouard VII, Léopold II de

Belgique, des aristocrates russes et britanniques, le duc de

Westminster, le grand-duc Nicolas de Russie, des financiers,

des écrivains, Gabriele D’Annunzio et Aristide Briand. Elle

fait tourner bien des têtes et serait à l’origine de plusieurs

duels et de six suicides, d’où son surnom de la « sirène des

suicides ». Elle avait accumulé une fortune de 25 millions de

dollars, dilapidée dans les casinos. – Est. 40/60

901 PRUNIÈRES (Henry). Lettre autographe

avec

signature adressée « à mon cher ami », datée de « Malaga, 18

février 1930 » (4 p. 8°, papier à en-tête de l’hôtel Caleta

Palace Hotel). « [...] Cette longue randonnée en auto a

produit l’heureux effet que j’en attendais. Le grand air, le

soleil, la vue de belles choses m’a transformé [...] Je crois

que sur des tempéraments comme les nôtres l’élément artis-

tique, l’enthousiasme esthétique produit des actions et réac-

tions salutaires à l’organisme [...] Venez donc à Malaga. Ce

n’est pas extraordinaire, mais c’est le coin de la Méditerranée

où il fait le plus chaud l’hiver [...] Avez-vous lu “La Vie de

Vivekananda” par Romain Rolland ? Le 2

e

tome surtout. Je

trouve cela passionnant [...] ». Henry Prunières (1886-1942),

musicologue français, étudie l’histoire de la musique avec R.

Rolland à la Sorbonne. Il fonde en 1920 la « Revue musi-

cale » au Théâtre du Vieux-Colombier et prend la tête de la

section française de la Société inernationale de musique

contemporaine. Il est l’auteur de nombreuses études sur la

musique. – Est. 20/40

902 Révolution française. – Lettre autographe

de service

du Conseil d’administration du 99

e

Régiment d’Infanterie

datée du 20 juin 1793, signée par les membres du Conseil et

contresignée par le Maire de Philippeville (1 p. 8°, avec 2

cachets à la cire, marge lég. salies). – Est. 25/50

903 TINEL (Edgar). Lettre autographe

avec signature

adressée « à mon cher Charles », datée de « Malines, le 15

août 1891 » (1 p. 8°). Il félicite son correspondant pour sa

nomination dans l’Ordre de Léopold et poursuit : « [...] Vous

apprendrez avec plaisir que “Franciscus” [son oratorio le plus

célèbre] sera exécuté à Malines, le 9 septembre, sur l’ordre

du Cardinal [Mercier], à Francfort, le 2 novembre, à Colo-

gne, le 9 novembre. En avril, il y a une exécution à Buda-

Pesth [...] ». Edgar Tinel, né à Saint-Nicolas en Flandre-

Orientale le 27 mars 1854 et mort à Bruxelles le 28 octobre

1912, est un compositeur et pianiste belge. Nommé inspec-

teur d’éducation musicale en 1889, il rejoint Bruxelles et

devient professeur de contrepoint et de fugue en 1896 au

Conservatoire de Bruxelles, dont il devient le directeur en

1908. Élu à l’Académie royale de Belgique en 1902, il est

fait maître de chapelle royale en 1910. Sa musique liturgique

se rapproche de celle du style de Palestrina. Sa musique

reflète l’admiration qu’il porte envers Bach, tandis que son

orchestration relève de la musique romantique.

On joint

une

carte postale le représentant assis devant une partition (cachet

de la poste de 1912). – Est. 25/50