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GROS & DELETTREZ

- LIVRES & MANUSCRITS ORIENTALISTES -

17 DÉCEMBRE 2014

tuée presque dans tous les cas par des inscriptions in

situ. Pou l’Occident musulman, les inscriptions en

place y sont rares et fort dispersées, les textes y sont

presque toujours «déracinés». Par contre, en Espagne

musulmane, à l’imitation des pays musulmans du

bassin oriental de la Méditerranée, une tradition

épigraphique s’y établit d’assez bonne heure. Mais la

re-christianisation progressive de toute la péninsule à

la fin du Moyen-âge, une politique agissante et pro-

longée d’islamophobie, le désir de plusieurs souverains,

appuyés par l’inquisition, d’effacer du sol national le

plus possible des traces du séjour des Maures infidèles,

et le sentiment de désaffection dédaigneuse et parfois

méprisante que conserva longtemps l’Espagne catho-

lique à l’égard de son passé musulman, suffisent sans

doute à expliquer pourquoi il ne subsiste dans ce pays

qu’une infime proportion des inscriptions arabes qui,

jusqu’au XIIe siècle au moins, y furent gravées par

milliers. Seulement un peu plus de deux cent textes

ont pu échapper à une œuvre de destruction systé-

matique qui remonte à plusieurs siècles. Dès 1847,

D. Pascual de Gayangos signalait que «les cent cinq

inscriptions arabes que l’on conservait à Tolède depuis

l’époque des Banu Di’n-un furent martelées (borra-

das) par ordre de Philippe II dans l’année 1574».

Aussi, les inscriptions arabes qui ont eu la chance

d’être conservées en Espagne ont inspiré une série de

travaux de valeur diverses. Dès le début du XIXe

siècle J. Conde le premier historien des Maures d’Es-

pagne, reproduisait dans son ouvrage quelques unes

des inscriptions de fondation visibles de son temps

dans certains villes du royaume. A la même époque

l’orientaliste T.C. Tychsen publiait un mémoire inti-

tulé «de inscriptionibus arabicis in hispania repertis».

Sylvestre de Sacy et Froehn, de leur coté, s’intéressaient

à l’épigraphie arabe d’Espagne. Mais ce ne fut que

dans la seconde moitié du XIXe siècle que les textes

espagnols trouvaient vraiment, et en Espagne même,

leurs premiers éditeurs, dans la personne d’historiens

et d’arabisants de marque comme P. de Gayangos,

Lafuente Y Alcantara «Inscriptiones arabes de Gra-

nada», F. Codera ou d’épigraphistes improvisés

comme A. Cardenas et surtout R. Amador de los Rios

Y Villalta à qui revient le mérite d’avoir groupé le

premier en monographies les inscriptions arabes de

Cordoue et celles de Séville. Publiées dans un petit

nombre ce cas et présentées souvent par des auteurs

peu préparés à cette tâche, les inscriptions arabes

d’Espagne n’avaient jamais encore été groupées en un

recueil unique, avec le commentaire archéologique,

historique ou philologique dont elles pouvaient faire

l’objet. La présente publication, par un illustre ara-

bisant et grand spécialiste de l’Espagne musulmane,

vient combler ce manque.

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LE RICHE (Henri).

Maroc 1932-1933. Carnet de

voyage. Neuilly, chez l'auteur 1933; in-folio en ff. sous

chemise rempliée illustrée couleurs et portefeuilles; 15

p. d'introduction et 30 planches en taille-douce avec

remarques montées sous caches; tiré à 1000 exemplaires, tous

numérotés sur vélin d'Arches, celui-ci 1 des 24 exemplaires

réservés à l'artiste et à ses amis, comprenant 7 planches

supplémentaires

.

800 / 1.200 €

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LEVI-PROVENCAL (Evariste).

Inscriptions arabes

d'Espagne. Leyde-Paris, Brill et E. Larose, 1931; 2 vol. in-4

demi-percaline, couverture conservée, xliv-229 pp., 11 fig.

in-texte et 44 planches en phototypie. (Creswell 326).

800 / 1.200 €

Depuis le début de la publication de l’inventaire monumental «Cor-

pus inscriptionum arabicarum» par Max van Berchem puis continué

par G. Wiet on mesure l’importance de ces documents pour l’étude

de l’histoire et de l’évolution de l’écriture arabe. En effet, l’épigraphie

monumentale de l’Orient musulman riche par l’ampleur et la pré-

cision de ses textes de fondation offre en plus l’avantage d’être consti-